Algeria



Cherchell : La valise muséale pour revitaliser les esprits

C’est un programme inédit et intelligent que vient d’entreprendre la direction du Musée de Cherchell, «La valise muséale». La valise muséale», tel est l’intitulé de la louable initiative qui cible les élèves des établissements scolaires d
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Cherchell : La valise muséale pour revitaliser les esprits

C’est un programme inédit et intelligent que vient d’entreprendre la direction du Musée de Cherchell, «La valise muséale». La valise muséale», tel est l’intitulé de la louable initiative qui cible les élèves des établissements scolaires du cycle primaire qui gravitent autour de l’ex-Césarée. Le programme pédagogique du musée avait été engagé en partenariat avec la direction de l’éducation nationale de la wilaya de Tipasa. Les gestionnaires du Musée de Cherchell qui, rappelons-le, avait été inauguré en 1908, veulent faire aimer et faire rapprocher les précieuses collections muséales des «adultes de demain», afin de susciter la philosophie de préservation des sites et monuments archéologiques des civilisations qui avaient colonisé la région de l’ex-capitale de l’Empire de Juba II. Concrètement, le Musée de Cherchell avait entamé son expérience le 9 janvier dernier au sein de l’école primaire Mohamed Khider de Cherchell. Il s’est achevé le 19 mai dernier, date historique dans le combat libérateur de l’Algérie car il coïncide avec la célébration du 62e anniversaire de l’appel à la grève lancé par le FLN aux étudiants et lycéens algériens. Il n’en demeure pas moins que la directrice du Musée public national de Cherchell, Mme Atif-Hamza Nadjoua, conçoit des programmes pédagogiques à l’occasion des vacances scolaires au profit des écoliers, collégiens et lycéens. En effet, elle a mis en place des ateliers au profit des écoliers et collégiens afin qu’ils effectuent des travaux dans différents domaines, en l’occurrence la mosaïque, le moulage, les jeux de réflexion et de mémoire à travers l’utilisation des photos des objets archéologiques, des puzzles, les écrits anciens, les dessins. Le Musée de Cherchell avait renforcé son action par des surprises, notamment durant le Mois du patrimoine qui s’étale du 18 avril au 18 mai de chaque année, afin qu’ils puissent s’imprégner du thème choisi pour le Mois du patrimoine. «Mon patrimoine… mon devenir…», tel avait été l’intitulé du thème du patrimoine pour l’année 2018. Les élèves et collégiens avaient été invités à des expositions programmées à cet effet. Elles s’articulaient sur les œuvres imaginées et réalisées par les écoliers eux-mêmes durant les travaux dans les ateliers, d’une part, et d’autre part, sur la famille royale de Maurétanie. Le Musée de Cherchell stimule les écoliers à travers une participation à un concours afin d’élire le meilleur exposé sur le musée et ses collections. De louables initiatives qui méritent d’être encouragées, car elles vont dans le sens de l’implication du citoyen dans la préservation des sites et monuments culturels, de véritables trésors  que recèlent les communes de notre pays.    

Le corps de l’architecture, l’architecture du corps

Infatigable, devenu une référence dans le monde de l’art contemporain, l’artiste franco-algérien Kader Attia a ouvert sa troisième exposition depuis le début de l’année 2018. «Les racines poussent aussi dans le béton», inaugurée le 13 avril a
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Le corps de l’architecture, l’architecture du corps

Infatigable, devenu une référence dans le monde de l’art contemporain, l’artiste franco-algérien Kader Attia a ouvert sa troisième exposition depuis le début de l’année 2018. «Les racines poussent aussi dans le béton», inaugurée le 13 avril au Musée d’art contemporain. Le Mac/val constitue une proposition originale, même si on y reconnaît les thèmes qui hantent l’artiste, le rapport à la mémoire, aux marges et à la modernité. Le titre de l’exposition «Les racines poussent aussi dans le béton» entre en résonance avec le lieu où elle se situe, la banlieue parisienne, une des pièces de l’exposition est d’ailleurs un travelling vertical d’une tour située face au musée. Dans un parcours qui est celui de l’anamnèse, reliant les différents moments d’une histoire personnelle et collective, la mémoire se diffracte entre deux éléments structurants de l’exposition, la fascination pour la modernité architecturale, la logique de son fonctionnalisme mais, en contrepoint, pour l’architecture traditionnelle si parfaitement adaptée à son environnement. L’artiste Kader Attia, enfant de la banlieue parisienne et de l’Algérie «profonde», travaille sur ces deux univers visuels, l’architecture des grands ensembles et celle des architectures traditionnelles, sur la manière dont elles façonnent les corps et dont le corps se construit. Le visiteur est invité à suivre un itinéraire qui fait alterner espaces ouverts et fermés, publics et intimes. Immergé dans les contradictions de modernité, il se confronte à différents matériaux, des plus durs, comme la cage de fer de la première salle, à ceux que Kader Attia  aime à manipuler parce qu’ils sont malléables et sensuels comme les graines de couscous avec lesquelles il figure le site et la géométrie de la ville de Ghardaïa, ou encore à des hautement politiques, comme le sucre et le pétrole. Jeux d’espaces Devenu à son tour architecte de l’exposition, l’artiste joue sur les espaces et leurs conceptions non seulement dans le parcours mais en mettant en tension architecture vernaculaire et modernité internationale. La première et la dernière salle se répondent en ce qu’elles sont bâties sur cette opposition, matérialisée au début du parcours par la projection de deux films, Pépé le Moko (Julien Duvivier, 1937), où sont reconstituées les rues de La Casbah, et, moins connu mais tout aussi intéressant, le film de Verneuil, Mélodie en sous-sol (1963), montrant Gabin cherchant sa maison au moment de la construction des grands ensembles dans les années 1960. Dans la dernière salle, deux photographies sont juxtaposées, celle d’un puits traditionnel entouré par la belle végétation des oasis, et celle des traces d’une usine figurant la modernité (The End and the Beginning, 2013), comme si, définitivement, le dernier mot revenait à l’harmonie subtile qui existe entre le puits et l’environnement, tandis que la ruine moderne se situerait du côté de la mort. L’opposition tradition vernaculaire/modernité structure aussi le parcours au niveau des deuxième et troisième salles : à la volupté suggérée par les formes mamelonnées données aux graines de couscous, en référence au site de Ghardaïa s’oppose la salle suivante, installation à partir de poutres récupérées à Berlin, sorte de forêt décharnée. L’installation Skyline (2007-2012) — des réfrigérateurs revêtus de miroirs évoquant par les différences de taille les villes américaines — contraste avec l’espace privé qui lui succède, espace personnel où l’artiste rassemble ses images visuelles et olfactives. L’architecture du corps Le parcours est aussi celui d’une réflexion sur le corps et sous-jacente à celle-ci sur le temps qui passe, les collages de la première salle suggèrent cette pluralité des moments. La vidéo Réfléchir la mémoire (2016) où s’expriment notamment Norman Ajari et le comédien Khaled est une réflexion sur les perceptions du corps des Noirs ou des Arabes. Cette interpellation conduit vers le grillage devenu le symbole dans l’iconographie contemporaine opposé par les pays riches aux migrants : barrière trouée dans l’installation de Kader Attia, elle est conçue pour une performance qui suggère les possibilités de se glisser entre les mailles du filet avec sur le mur, en toile de fond, une inscription en blanc sur fond blanc, «Résister, c’est rester invisible». Résister, c’est garder dans un même temps la faculté de juger et la maîtrise de son corps. C’est aussi garder la mémoire des sensations liée à des cultures particulières, l’odeur de la menthe, du clou de girofle, la vue des galettes : une  des dernières salles, figurant l’univers mental de l’artiste, rassemble aussi bien les sensations olfactives liées à la mémoire de l’artiste, avec — en son centre — une bétonnière broyant des clous de girofle, en référence au métier du père et aux odeurs de l’enfance-que visuelles, avec notamment la photographie de ses tantes façonnant des plats de terre (Nous n’avons jamais été modernes, 2013). Ainsi se tissent dans une exposition qui porte l’empreinte des attachements de l’artiste les fils d’une trame complexe qui noue interrogations, révoltes et affects.

Action : elle descend… à l’Hotel Artemis

L’actrice algérienne Sofia Boutella ne cesse d’enchaîner film après film à une vitesse hallucinante. Depuis le début de l’année, elle a déjà joué dans trois films. Le nouvel opus, Hotel Artemis, sortira le 8 juin, un autre challenge. Après
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Action : elle descend… à l’Hotel Artemis

L’actrice algérienne Sofia Boutella ne cesse d’enchaîner film après film à une vitesse hallucinante. Depuis le début de l’année, elle a déjà joué dans trois films. Le nouvel opus, Hotel Artemis, sortira le 8 juin, un autre challenge. Après Street Dance 2, Tiger Raid, Star Trek Sans limites, Kingsman, Monsters : Dark Continent, La Momie, Atomic Blonde et Fahrenheit 451, Sofia Boutella, 36 ans, qui n’est autre que la fille du «Quincy Jones» algérien, le grand compositeur, arrangeur et producteur Safy Boutella (Kutché, Mejnoun…), est l’auteure d’une nouvelle performance dans le film intitulé Hotel Artemis réalisé par Drew Pearce (scénariste d’Iron Man III, Mission Impossible: Rogue Nation…) aux côtés d’une certaine Jodie Foster (Taxi Driver, Panic Room, Flight Plan…). Ainsi que donnant la réplique à Jeff Goldblum (Nashville, Silverado, Jurassik Park, Independence Day : Resurgence…), l’ancien et célèbre catcheur, le géant Dave Bautista (Les Gardiens de la galaxie I et II, Avengers : Infinity War…), Charlie Day, Sterling K. Brown, Evan Jones ou encore Jenny State. Le pitch ? En 2028, un proche futur, des émeutes apocalyptiques éclatent à Los Angeles (Etats-Unis), une association de malfaiteurs, des criminels notoires et dangereux «descendent» dans un établissement clandestin et secret qui n’est pas un «5 étoiles», mais un repaire, un huis clos meurtrier. Pour ce faire, ils doivent exhiber leur carte d’adhérent numérique pour accéder au sas de l’Hotel Artemis, dont la gérante est une vieille infirmière, Jean Thomas, admirablement interprétée par Jodie Foster. Elle découvrira que l’un de ses patients est là pour en assassiner un autre… «La manière de se battre de Sofia Boutella dans le film m’a sidéré» Sofia Boutella incarne une tueuse à gages, Nice — dans le film, elle insiste sur la prononciation française mais anglaise qui veut dire belle, mignonne — face à ses hostiles comparses. Un trafiquant d’armes, un braqueur de banque, un serial killer, «le Wolf King de Los Angeles» campé par un génial Jeff Goldblum, ou encore l’agent hospitalier massif joué par Dave Bautista. Et Sofia Boutella est crédible et surtout convaincante grâce à son charisme et à sa performance physique. Son rôle est laborieux, très physique et percutant. Une mante religieuse, une fauve insaisissable. Les scènes d’action reposent sur ses prouesses physiques de close-combat. D’ailleurs, le comédien Charlie Day, son opposant dans le film, dit d’elle : «La manière de se battre de Sofia Boutella dans le film m’a sidéré. C’est incroyable !» Commentant Hotel Artemis, Sofia Boutella indiquera : «Le film parle d’un hôtel où résident des criminels. Une histoire ‘‘orwelienne’’, tellement originale et rafraîchissante. Il n’y a pas de meilleur que cela. Le film est un univers complètement unique. Et puis c’est drôle. On s’amuse beaucoup. Le rôle que j’incarne en particulier est celui d’une criminelle très féminine. Très à l’aise dans sa féminité et très élégante. Un mélange combatif et féminin. Et j’aime cette forme mêlant combat et féminité… Ce film est drôle, un thriller où il y a beaucoup d’action, ‘‘high action’’. La séquence d’action dans un étroit couloir est une cascade laborieuse et très dure… Jodie Foster est une incroyable actrice. Il n’y a pas de doute. J’ai grandi en voyant Jodie Foster à la télévision française parlant un français impeccable, sans accent. Et sur le plateau de tournage avec elle, c’est seulement formidable… Travailler avec un tel casting, c’est extraordinaire. Jusqu’à maintenant les rôles que j’ai interprétés sont très intéressants. Je me dis que je suis chanceuse.» Pas seulement athlétique C’est sûr, si Sofia Boutella continue comme cela, elle aura sa «franchise» d’une super héroïne, une superwoman des temps modernes. Mais il ne faut pas la cantonner dans des rôles «musclés». Elle l’a prouvé dans Atomic Blonde sans rouler des mécaniques. En septembre, Sofia rempilera avec un nouveau film, Climax, de Gaspar Noé. L’actrice principale est juste là. Encore une fois, Sofia Boutella est notre fierté, sans chauvinisme mal placé.

Bentorki et Bencheikh El Hocine devant le tribunal

Il s’agit cette fois d’une plainte pour escroquerie, déposée le mois en cours contre l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), représenté par Lakhdar Bentorki, et contre le commissaire du CCCA, Sami Bencheikh El Hocine, par l’a
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Bentorki et Bencheikh El Hocine devant le tribunal

Il s’agit cette fois d’une plainte pour escroquerie, déposée le mois en cours contre l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), représenté par Lakhdar Bentorki, et contre le commissaire du CCCA, Sami Bencheikh El Hocine, par l’artiste Samir Berkane. Selon la requête de M. Berkane, déposée auprès de la section commerciale du tribunal de Constantine (dont El Watan détient une copie), les faits de cette affaire remontent au mois d’avril 2016, soit quelques jours avant la clôture officielle de l’événement. L’artiste et organisateur d’événements culturels dit avoir été sollicité pour animer une soirée le 18 avril, en collaboration avec un orchestre tunisien composé de 52 musiciens et un autre venant de la wilaya de Tlemcen, composé de 15 artistes, contre un cachet de 57 millions de dinars ! En effet, les groupes musicaux se sont déplacés à Constantine pour des répétitions de 4 jours à la salle Zénith avec l’accord de Bentorki et Bencheikh El Hocine. à ce jour, le plaignant n’a été ni payé ni remboursé La surprise fut grande, explique le plaignant, lorsque le concert a été annulé sans en aviser l’organisateur. Ce dernier mentionne dans sa plainte que les représentants de l’ONCI et du commissariat du CCCA ont voulu renégocier le budget de la cérémonie quelques minutes avant la soirée. «Le prix a été revu unilatéralement à la baisse à 37 millions de dinars au lieu de 57 millions de dinars», selon ses dires. Faute de trouver un terrain d’entente, le concert a été annulé, sans que le plaignant soit remboursé pour les frais de prise en charge de ses invités et des dommages financiers et moraux qu’il dit avoir subis. Toujours selon le document fourni à El Watan, l’ancien commissaire de la manifestation lui a confisqué son contrat, en lui faisant croire que le ministre de la Culture veut régulariser sa situation. A ce jour, le plaignant n’a pas été payé ni remboursé par les accusés. Notons que la première audience est programmée pour le 13 juin prochain au tribunal de Constantine.  

Le succès toujours au rendez-vous

Comment évoquer un artiste reconnu par ses pairs, pour son talent inégalé, dans l’interprétation vocale et instrumentale ? Comment revenir sur le parcours de cet artiste qui a fait de la musique chaâbie sa raison de vivre ? Comment parler de cet ho
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Le succès toujours au rendez-vous

Comment évoquer un artiste reconnu par ses pairs, pour son talent inégalé, dans l’interprétation vocale et instrumentale ? Comment revenir sur le parcours de cet artiste qui a fait de la musique chaâbie sa raison de vivre ? Comment parler de cet homme à la fibre artistique contagieuse, qui n’a jamais ressenti le besoin d’enregistrer un album pour la postérité ? Sid Ahmed Bouattou a l’élégance de sa musique et de sa voix. Quand il évoque sa passion pour le chaâbi, il en est ému à l’extrême. Et pourtant, il est venu dans l’univers du chaâbi par un pur hasard. Il a été bercé par la musique depuis son plus jeune âge, avec une préférence, au départ, pour le répertoire de Dahmane Benachour. Il commence à tambouriner au départ, sur une bassine en plastique, avant de se faire remarquer en tant que percussionniste au collège. Sid Ahmed Bouattou se rappelle qu’il faisait l’école buissonnière pour s’essayer à sa passion avec un ami qui détenait un banjo. Au lycée, il troque sa derbouka contre une guitare et crée un orchestre avec le musicien Nourreddine Saoudi. Plusieurs fêtes sont alors à l’honneur. Dans les années 1970, il intègre la fac de droit, avec toujours cette envie de concilier études et musique. Il monte alors un nouvel orchestre en s’adonnant à la chanson engagée dans le genre chaâbi. De belles tournées auréolées de succès s’ensuivent alors. Il précise que son quartier, Birkhadem, respirait à l’époque le chaâbi. «Nous répétions, confie-t-il, respectivement au niveau du siège de la jeunesse FLN, l’UNJA, et les scouts. L’environnement était propice pour exercer. Il y avait à l’époque des gens qui m’avaient encouragé et bien encadré. J’ai participé à de nombreux concours au niveau de certaines APC et je gagnais à chaque fois le premier prix.» Parallèlement à la musique, Sid Ahmed Bouattou pratiquait le football. Une discipline sportive qu’il a vite abandonnée au profit de la musique. Jouant de la guitare et du mandole, le chanteur se plaît à répéter qu’il est un autodidacte. Il a pu apprendre et continue encore de nos jours à accumuler des connaissances. Il s’est toujours entouré de musiciens chevronnés. Pour la petite histoire, Sid Ahmed connaissait uniquement le début de la touchia, mais c’est en suivant ces musiciens qu’il l’a apprise par cœur. Au fil du temps, son expérience s’aiguise davantage. Il se sent prêt à animer des concerts et des fêtes familiales : une activité qu’il exerce d’ailleurs jusqu’à nos jours. A la question de savoir quels sont ses maîtres de référence dans le genre chaâbi, l’artiste répond qu’il est l’un des premiers élèves du regretté El Hachemi Guerrouabi. Pour notre interlocuteur, le compositeur Mahboub Bati a fait un travail énorme sur le plan sociologique. «Il a écrit des textes et il a repris des chansonnettes dans le genre chaâbi. Il a récupéré la jeunesse des années 60 qui était dans une certaine ambivalence musicale. Il fallait leur faire aimer et capter leur attention. C’est grâce aux textes de Mahboub Bati que la jeunesse a beaucoup suivi entre autres El Hachemi Guerrouabi», explique-t-il. Si Sid Ahmed Bouattou n’a jusque-là édité aucun album, c’est parce qu’il exerce cet art avec passion et non pas dans un but lucratif. Il révèle qu’il a un produit qu’il n’a jamais mis sur le marché national pour la simple raison qu’il s’est rendu compte que l’esprit mercantile a pris le dessus sur l’art. «Un éditeur vous demande de le payer pour faire sortir votre produit», lance-t-il. Notre interlocuteur estime que le chaâbi est devenu le parent pauvre de la culture en Algérie. Il s’interroge alors sur le nombre exact de festivals qui se sont déroulés entre 1962 et 2018. «Il n’y en a eu que deux, hélas. Un en 1969 et un second en 2006, auquel j’ai participé. On parle toujours de budget quand il s’agit de chaâbi, mais quand il s’agit d’autre chose, on ne parle pas d’argent. Ces festivals ont été une véritable pépinière de jeunes talents. Le Festival national chaâbi a été un véritable brassage entre la nouvelle et l’ancienne génération», affirme-t-il. Si, de l’avis de notre orateur, le niveau du chaâbi est excellent, il précise, cependant, que la nouvelle génération se doit de faire attention aux textes qu’elle chante. «Il faudrait, dit-il, que les jeunes connaissent le sens de chaque mot et de chaque phrase. Nous avions, nous, la chance d’avoir Mohamed Rachid. Il avait une armoire pleine de textes. Quand vous preniez une qacida chez lui, il vous la dicte et vous donnez son sens. Maintenant les gens écrivent sans connaître la signification exacte des mots.» Notre interprète porte un regard assez critique sur les organisateurs de spectacles. Selon lui, «à part l’Etablissement Arts et Culture d’Alger qui donne sa chance à tout le monde, les autres organismes sont des cercles fermés». Après une carrière riche de presque un demi-siècle, Sid Ahmed Bouattou se décide enfin à offrir prochainement à son public son premier album. Il est sur un projet musical avec l’artiste et parolier Yacine Bouzama. Il est à noter que le chanteur chaâbi gratifiera son public le 2 juin prochain, à partir de 22h, au niveau de la place des Artistes, à la Pêcherie à Alger. Avis aux amateurs.

Plongée fiévreuse au cœur du New York Times

Suivre l’un des plus grands quotidiens du monde dans le tourbillon de la première année de l’administration Trump, c’est le défi relevé par le documentaire The Fourth Estate, une plongée au cœur du réacteur de l’information qu’est le New Yor
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Plongée fiévreuse au cœur du New York Times

Suivre l’un des plus grands quotidiens du monde dans le tourbillon de la première année de l’administration Trump, c’est le défi relevé par le documentaire The Fourth Estate, une plongée au cœur du réacteur de l’information qu’est le New York Times. Entre ses scoops à la chaîne et les attaques incessantes qu’il subit de la part du président des Etats-Unis depuis janvier 2017, le New York Times occupe une place unique dans le paysage médiatique américain et même mondial. Durant un an, il a ouvert ses portes aux caméras de la réalisatrice Liz Garbus, qui a bénéficié d’un accès exceptionnel pour son documentaire en quatre parties, qui sera diffusé à partir de dimanche sur la chaîne câblée Showtime. Elle a pu ainsi capturer quelques instants qui resteront dans l’histoire de la rédaction, comme cette première percée du Times dans son enquête sur les relations entre l’équipe Trump et la Russie. «Je pensais que le meilleur moyen de combattre les attaques contre la presse, c’était d’être transparent», a expliqué le directeur de la rédaction du quotidien, Dean Baquet, lors d’une table ronde organisée par le festival du film de Tribeca. «Je me disais que si les gens avaient la possibilité de voir l’intérieur de la rédaction du New York Times, a-t-il ajouté, ils verraient des imperfections, (...) mais aussi quelque chose de plus important, c’est-à-dire des gens qui travaillent dur pour couvrir l’actualité et remplir leur mission collectivement.» De fait, si Donald Trump présente invariablement le Times comme malhonnête et biaisé contre lui, «The Fourth Estate» montre, au contraire, des journalistes en quête de vérité, torturés par l’idée de se tromper ou de relayer une erreur. «Etre inattaquables» «J’en perds le sommeil», glisse Mark Mazzetti, l’un des membres de l’équipe constituée au sein du bureau du journal à Washington pour se concentrer sur le dossier russe. «Quand vous avez une Maison-Blanche qui est à ce point décidée à assassiner tout ce que vous faites, vous faites encore plus d’efforts pour vous assurer que vous êtes inattaquables», a expliqué Julie Hirschfeld Davis, correspondante à la Maison Blanche, lors de la table ronde. Bouclages, relectures, travail de sources, débats, désaccords, les moments classiques de la vie d’un quotidien sont tous ici empreints d’une tension supplémentaire, renforcée par la présence inhabituelle d’une caméra, qui donne au film une dimension dramatique saisissante. Le documentaire est aussi l’occasion de prendre la pleine mesure de la force de frappe unique du Times pour couvrir l’administration Trump, avec plus de dix journalistes au total dédiés à la Maison Blanche et à la cellule enquête de Washington. Mais le rythme de l’administration Trump est tel que tous, ou presque, font des horaires à rallonge, souvent jusque tard dans la soirée, pour suivre ce dirigeant d’un genre nouveau.  

Le bûcher des vanités

La «drama» algérienne Ennar El Berda (le feu qui glace), réalisée par Farid Benmoussa et diffusée sur l’EPTV, la chaîne de télévision de service public, se distingue des 18 programmes proposés lors de ce mois de Ramadhan. Dans la même veine qu
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Le bûcher des vanités

La «drama» algérienne Ennar El Berda (le feu qui glace), réalisée par Farid Benmoussa et diffusée sur l’EPTV, la chaîne de télévision de service public, se distingue des 18 programmes proposés lors de ce mois de Ramadhan. Dans la même veine que les feuilletons El Bedra et Chafika de Amar Tribèche et Mawiid Maâ El Kadar de Djaâfar Gacem, la nouvelle série goupillée par Farid Benmoussa, Ennar El Berda (le feu qui glace), se veut être une série dramatique, contemporaine, actuelle et typiquement algérienne. Par opposition aux «dramas» turque, égyptienne, syrienne… Certes, on emprunte leurs «gimmicks». Mais le produit est algérien. Le pitch ? Djazia, une jeune veuve éplorée, quitte sa famille, sa ville et surtout son passé, qui va la poursuivre, la rattraper. Fuir sa réalité. Elle choisit une destination, un destin, une destinée, Alger. Le cœur gros et le bagage léger. Dans un concours de circonstances très usité dans les «dramas». Une recette qui marche encore et toujours. Et cela va très vite. Une conjonction mêlant accident, hôpital, salle d’attente, ambulance, crise cardiaque, angoisse, espoir… Par miracle, Djazia survit. Elle est recueillie par une âme charitable, un bon samaritain, le généreux et élégant petit vieux au look latino, Rabah, tout juste sorti d’une télénovéla (série hispanique «élastique»). Elle réussit à gagner la confiance de cette famile «hôte» et à se faire apprécier. En usant de son charme, de sa matière grise… Et puis, elle commence à prendre de la place, à envahir l’espace et à brasser de l’air. Dans cet entourage, selon toute vraisemblance, indécemment nanti, certains l’apprécient et d’autres se méfient de cette intruse au surprenant entrisme. D’où ce questionnement ambivalent. Qu’est-ce qui motive cette «étrangère», cette mystérieuse Djazia ? Que «fomente»-t-elle ? Que recherche-t-elle ? Nesrine Serghini crève le petit écran Le feuilleton Ennar El Berda de Farid Benmoussa dont le scénario est de Bachir Malek et les dialogues sont signés Aïda Renadi et Abdelkader Guidoum, évolue dans une intrigue allant crescendo. Et de fil en aiguille, se tissent mensonge et vérité, bien et mal, modernité et tradition, espoir et désespoir, amour et trahison, pouvoir et argent, illusion et réalité… Dans le feuilleton Ennar El Berda, le réalisateur met de l’emphase sur les plans et les séquences par des longueurs, pour ne pas dire langueurs dans l’articulation, la transition. Des interludes contemplatifs soutenus par une musique de circonstance. Il insiste sur le silence éloquent. C’est une ponctuation. Il exhibe aussi cette esthétique - la décoration et le décor, le clinquant et le «bling bling», le contraste des couleurs «bollywoodiennes». Et surtout le souci du détail dans son viseur, le point de vue. Le réalisateur nous raconte un conflit de générations. Il filme plutôt des jeunes et surtout leur fraîcheur, leur naïveté, leurs problèmes existentiels, l’addiction à la drogue, leurs actes manqués, le spectre des gens toxiques leur miroitant gloire, succès, opulence, argent facile... Et contrairement à ce que l’on croit, dans Ennar El Berda, ce sont les «méchants» qui crèvent l’écran, le petit bien sûr. Ils sont incarnés, véritablement haïssables, par Nesrine (Nesrine Serghini) et Racim (Akram Djeghim). Mention spéciale. Les deux font la paire. Ambitieux, cupides, vénéneux, «marchant sur des cadavres»… Mais dans ce panier de crabes, des âmes sensibles. Celles des petites gens, positives. Comme le rôle de la grand-mère, campé par Aïda Guechoud, faisant foi mais pas de charbonnier. Celui joué avec justesse par Khaled Benaissa, l’amoureux transi de Djazia mais sensé et prudent, Fella, sa sœur, handicapée motrice mais attendrissante et une belle leçon de courage et de vie. Ennar El Berda est un feuilleton, certes sophistiqué, mais frais et jeune.  

En chœur avec Nouara

La diva de la chanson kabyle s’est produite dans une salle archicomble à la maison de la Culture Mouloud Mammeri. Encore une fois, le spectacle de la diva de la chanson Kabyle, Nouara, a drainé des centaines de personnes, jeudi, à Tizi Ouzou. L’arti
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En chœur avec Nouara

La diva de la chanson kabyle s’est produite dans une salle archicomble à la maison de la Culture Mouloud Mammeri. Encore une fois, le spectacle de la diva de la chanson Kabyle, Nouara, a drainé des centaines de personnes, jeudi, à Tizi Ouzou. L’artiste s’est produite, comme à chaque fois, dans une salle archicomble à la maison de la Culture Mouloud Mammeri, où elle a subjugué les puristes par ses belles mélodies et sa voix cristalline, faisant voyager ainsi l’assistance à travers des textes pleins d’une symbolique émotionnelle. Elle a, d’ailleurs, entamé son concert sous un tonnerre d’applaudissements et des youyous, un signe d’admiration à cette grande dame qui incarne surtout beaucoup de respect et de considération. Elle a chanté ainsi Lewdjabik, Thit Ikizran et d’autres textes qui ont bercé ses fans. Elle enchaîne ensuite avec  A thine Yurane gueghfiw, avant d’interpréter un autre texte qui a même suscité des frissons chez l’assistance. Il s’agit de la chanson A Yemma Azizen, un hommage à toutes les mères, reprise en chœur par le public. Des images extrêmement belles qui traduisent, notamment, des moments empreints d’une mélancolie déchirante. Le public a, d’ailleurs, fortement apprécié les qualités vocales de l’artiste qui a eu droit, plusieurs fois, à des ovations incessantes. Les fans de Nouara ont, en somme, passé une soirée agréable avec cette femme charismatique, qui a, avec des textes légendaires et une voix mélodieuse et unique, enchanté une assistance composée de personnes de tous âges. Hommage à Matoub Lounès L’artiste n’a pas omis, comme à chaque soirée similaire, de rendre hommage aux hommes de culture disparus. Jeudi, elle a honoré la mémoire du rebelle de la chanson kabyle, Matoub Lounès. «Quand j’écoute les chansons de Lounès, je n’arrive pas à croire qu’il a disparu à jamais. Je me dis toujours, peut-être, il est parti à l’étranger pour y revenir un jour. Il est toujours vivant dans nos cœurs», a-t-elle lancé avec beaucoup d’émotion. Et ce, avant de continuer son concert en compagnie d’un orchestre dirigé par Salem Kerouche. Puis, à la fin du spectacle, plusieurs fans se sont rapprochés de la diva pour immortaliser cette occasion par des prises de photos. Notons aussi que le chanteur Abbas Nath R’Zine s’est produit durant la même soirée, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou qui abrite plusieurs galas à l’occasion de l’animation nocturne durant le mois sacré.                                

Patrimoine : Les arènes d’Oran deviendront une attraction culturelle

La direction de l’administration locale a pris des mesures pour restaurer les arènes d’Oran, implantées au quartier Mahieddine Benarba (ex-Eckmühl). Cette infrastructure a été construite en 1908. Ce monument historique occupe une superficie de 480
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Patrimoine : Les arènes d’Oran deviendront une attraction culturelle

La direction de l’administration locale a pris des mesures pour restaurer les arènes d’Oran, implantées au quartier Mahieddine Benarba (ex-Eckmühl). Cette infrastructure a été construite en 1908. Ce monument historique occupe une superficie de 4800 mètres carrés. «Sur instruction du wali, Mouloud Cherifi, la wilaya mobilisera toutes ses ressources pour faire revivre ce monument, le restaurer et en faire une attraction culturelle et historique afin de l’exploiter pour organiser des évènements et des fêtes lors de diverses occasions», assure un communiqué de la wilaya. Ce monument, qui fait l’objet de travaux de restauration et de réhabilitation, sera rouvert au public prochainement, avait annoncé récemment le directeur de l’EPIC qui gère le Parc d’attractions d’Oran et les manifestations organisées dans cet espace. «Nous sommes en pleine discussion pour la signature du protocole d’accord et le contrat de concession de gestion avec la wilaya», a expliqué ce directeur. Cet édifice accueillait dans le passé de nombreuses manifestations culturelles, artistiques et sportives. Il avait abrité, avant sa restauration, les bureaux administratifs de l’Office communal des sports (OCS) et les locaux d’associations à caractère sportif. Ce lieu sera classé comme monument touristique et espace de loisirs. Il aura fallu attendre 2009 pour le lancement d’une opération de réhabilitation.             

Hassan Remaoun : «Pour la création d’un centre de recherche en Afrique»

«Dans nos relations à l’Afrique, ce qu’il faudrait c’est que justement ça ne se limite pas aux journées commémoratives. Il faut réfléchir à être plus efficaces à l’avenir dans notre effort de connaissances de l’Afrique.» C’est ce qu
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Hassan Remaoun : «Pour la création d’un centre de recherche en Afrique»

«Dans nos relations à l’Afrique, ce qu’il faudrait c’est que justement ça ne se limite pas aux journées commémoratives. Il faut réfléchir à être plus efficaces à l’avenir dans notre effort de connaissances de l’Afrique.» C’est ce que l’historien Hassan Remaoun a confié à El Watan Week-end. Selon lui, l’organisation de ce genre de rencontres s’impose. Il a abordé les relations qui existaient entre l’Algérie et l’Afrique subsaharienne pendant la Guerre de Libération nationale à travers le décryptage, mais aussi une lecture du journal du FLN El Moudjahid, qui a joué un rôle important et qui communique une forte masse d’information. «El Moujahid a joué un rôle important dans la diplomatie algérienne puisqu’il a permis de faire connaître à un large public et à de nombreux pays les positions de l’Algérie. Il a permis de faire connaître les luttes qui étaient menées en Algérie, et il a permis aussi de faire connaître les solidarités exprimées en direction de l’Algérie, et les liens forts qui commençaient à émerger entre l’Algérie et l’Afrique, des liens qui, malheureusement, ont été un peu fluctuants par la suite pour des raisons diverses. Parmi ces raisons, bien sûr, il y a les changements générationnels.» Selon le Pr Remaoun, il y a eu un intérêt certain dans les rapports avec l’Afrique : «Nous avons vu des personnalités importantes du FLN voyager en Afrique, nous avons vu aussi beaucoup de responsables africains venir au Caire puis à Tunis, et donc prendre contact avec les responsables algériens, et cette relation a été essentielle parce qu’il fallait surtout ne pas mener la lutte renfermés sur nous même. Il fallait montrer que les enjeux étaient africains, et effectivement, ils étaient africains puisque partout en Afrique, il y avait des luttes de libérations. Et donc, il y a un sentiment de solidarité naturelle qui a émergé, et quand on pense à l’époque les relations avec l’Afrique du Sud, avec l’Angola, le Congo, l’Union des populations camerounaises, même le Ghana, la Guinée ou le Mali ont été importants dans le soutien politique et diplomatique à l’Algérie. Ce sont des aspects à prendre absolument en ligne de compte et qu’il faut rappeler, surtout en ce moment où il y a des crises dans le Sahel.» Et d’affirmer que l’Algérie, en quelque sorte, a aussi une dette envers ces populations qui vivent aujourd’hui des moments extrêmement durs, difficiles : «Et ce sont ces mêmes populations qu’on a sollicité alors qu’elles vivaient dans des conditions déjà difficiles, nous les avons sollicitées lorsque nous en avions besoin et beaucoup d’entre elles ont répondu présent.» Cela dit, pour lui, l’Algérie ne tourne pas pour autant le dos à l’Afrique, il lui manque toutefois une vision stratégique : «Cette vision qu’on a essayé de monter dans les années 60’, qui a été menée dans les premières décennies de l’indépendance avec la création de l’OUA, puis de l’Union africaine, qui a montré que des liens importants se sont constitués entre l’Algérie et l’Afrique. Effectivement, en ce moment, il y a un problème de générations. Ce ne sont plus les mêmes générations qui sont au pouvoir. Il y a des changements générationnels qui ont eu lieu ici, qui n’ont pas eu lieu ailleurs, et effectivement, ce sont d’autres aspirations.» Voyage «Et il n’y a pas eu l’effort qui a été fourni pendant la Guerre de Libération pour prendre contact avec ces générations. Très peu d’Algériens voyagent en Afrique, très peu d’Africains viennent en Algérie en dehors des exilés, des émigrés. Nos universités n’accueillent pas massivement des Africains, les Algériens ne vont pas étudier en Afrique. Alors, il y a des relations humaines qui ont disparu, et vous avez donc des générations qui ont été socialisé autrement par les télés, les réseaux internet, les universités occidentales, qui fonctionnent aussi avec d’autres motivations que celles qui existaient dans les années 60’ et 70’.» Hassan Remaoun préconise que les Africains soient intégrés au sein de la société algérienne, notamment dans les universités, en se mêlant aux étudiants algériens, de telle manière qu’ils puissent vivre ensemble. Cependant, il est bien conscient que pour concrétiser cela, des problèmes d’ordre linguistique doivent être réglés : en Algérie, l’enseignement est surtout arabisé, alors qu’ailleurs en Afrique, l’arabisation est réduite, très restreinte. Mais au-delà de cette problématique, Hassan Remaoun souhaite voir la création d’un centre de recherche sur l’Afrique «qui regrouperaient bien sûr des linguistes (parce qu’il faut connaître les langues africaines, aussi bien les langues écrites que les langues parlées), des anthropologues, des historiens, des économistes, des sociologues, des spécialistes dans différents domaines. Il faut que nous accumulions un savoir sur l’Afrique contemporaine qui puisse nous aider, nous éclairer dans notre démarche, et qui puisse servir aussi les africains, parce que c’est un savoir qui pourrait être utilisé par tout le monde».

Mes personnages reflètent une dynamique politique, économique, sociale et spirituelle particulière à leur région

- L’héroïne de votre roman, M’barka, est une jeune Bédouine. L’histoire s’inspire d’un fait réel et d’un lieu qui existe : le rocher de la Demoiselle (Hadjrat Al Anissa), situé dans la plaine du Tidikelt. Pourquoi avoir fait la part belle
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Mes personnages reflètent une dynamique politique, économique, sociale et spirituelle particulière à leur région

- L’héroïne de votre roman, M’barka, est une jeune Bédouine. L’histoire s’inspire d’un fait réel et d’un lieu qui existe : le rocher de la Demoiselle (Hadjrat Al Anissa), situé dans la plaine du Tidikelt. Pourquoi avoir fait la part belle à la légende de ces lieux inhabités d’In Salah ? Dans le désert, la grandeur s’apparente à la légende et la légende porte toujours l’empreinte des saints. Il est impossible de faire une approche des sociétés du désert sans qu’une place de choix ne soit accordée à leurs saints. Dans les déserts du Tidikelt et même du Touat, les légendes se sont accaparées la mémoire de ses habitants. La transmission orale céda à la beauté des histoires et des mythes et parfois contribua à en inventer et les évènements historiques qui se sont imposés comme des repères incontournables ont tous été érigés par les mains d’hommes et de femmes reconnus jusqu’à ces jours comme étant des saints. Mbarka était grande par la pureté de son âme, par l’immensité de l’affection qu’elle vouait à tous, par sa conviction que le bien ne peut nous déverser que dans le bien même si elle était encore trop jeune pour savoir qu’il y avait un prix a payer. M’barka avait la certitude que le développement, l’émancipation et la liberté étaient un rêve latent en chacun et qu’elle fut élue pour le révéler. Ignorant totalement que le verdict à l’encontre de sa différence et de ce qu’elle représentait était prononcé, M’barka baigna dans l’insouciance et les plus belles des illusions. Son réveil fut violent. Même si elle montra une compréhension envers ceux et celles qui ne surent partager son rêve, elle ne put résister à leur intolérance. Elle finit par s’exiler au rocher de la Demoiselle. Un rocher qui porte l’histoire d’une autre demoiselle. Une demoiselle qui fut martyrisée sans qu’elle ait porté un rêve de la grandeur de celui de M’barka. M’barka était grande par son essence et dans une dimension saharienne, seule la légende pouvait contenir son destin. Dans le désert, les régions inhabitées ne sont pas synonymes de sites abandonnés ou dévalués. Quand un lieu porte un nom, il porte déjà ses légendes et ses saints. Et même si, par des concours de circonstances, ce lieu finit par être abandonné, il continue et continuera à représenter une partie de l’identité des habitants du désert. Je tiens la légende du rocher de la Demoiselle de Hadj M’hamed Zizah, le premier enseignant de la ville d’In Salah. Un homme qui a sacrifié toute sa vie pour l’école et le résultat de son sacrifice est prodigieux. L’histoire du rocher de la Demoiselle est aussi un hommage à toutes celles qui ont subi, dans le silence, l’humiliation pour leur faiblesse et leur désavantage. Une question mérite d’être posée : pourquoi les habitants du désert se sont construit autour de légendes et de leurs saints ? Malgré mes dix-sept années passées dans le désert du Tidikelt, je ne pourrais moi-même répondre à cette question que par des intuitions qui me chuchotent que les Bédouins voulaient côtoyer la grandeur du désert par d’autres grandeurs et ils ne trouvèrent que des légendes. - Votre récit, nous le devinons, est un hommage au désert et à ses habitants. En lisant votre récit, on découvre des personnages qui font face à la rigueur du climat avec résignation… Quand on se rend dans le désert pour une semaine ou deux, dans un cadre bien organisé, on revient avec de très fortes émotions et surtout avec la certitude qu’on vient de rencontrer le plus beau désert du monde. En ne citant que Arak, les monts d’Ahnet, le Hoggar, le Tassili, le Tidikelt et Timimoun. Mais quand on y vit, on est très vite rattrapé par l’intelligence des habitants du désert, par la complexité de leur société, par une échelle sociale bénie par certains parce que leur accordant les cimes et bannie par d’autres pour l’histoire qu’elle porte. Un tabou qui continue à sévir malgré tous les dégâts qu’il continue d’engendrer. L’histoire de l’esclavage dans le désert de notre pays. Une histoire qui ne fut jamais assumée et qui, cueillie par des opportunistes et des aventuriers, continue à nourrir le quotidien des habitants du désert en fissures douloureuses et quelquefois très dangereuses. Il est vrai que le climat dans le désert est très dur, mais ce que le jour vous fait subir, la nuit vous le rend généreusement par une affectueuse douceur et un ciel qui vous offre ses infinités d’étoiles à travers un dôme qui vous donne l’impression qu’il vous porte. Mes personnages reflètent juste une dynamique politique, économique, sociale et spirituelle particulière à leur région. Je les décris avec honnêteté. - Les textes de fiction (romans, récits, etc.) dont le décor est désert sont rares dans la littérature algérienne. Pourquoi nos auteurs continuent d’ignorer cette partie de nous qu’est le vaste Sahara ? Pour écrire sur le désert, il faut avoir des choses intéressantes et particulières à écrire. Et pour y parvenir, il faudrait y vivre, et y vivre longtemps ! Les courts séjours ne peuvent inspirer que des impressions. Et on ne peut pas tirer des œuvres à partir d’impressions. Le père de Foucauld a beaucoup écrit sur Tamanrasset. Il a pu le faire après une vie consacrée aux Touareg du Hoggar. On ne peut construire des œuvres à partir de décisions impulsifs ou émanant de réunions passionnelles et occasionnelles. Les œuvres sont construites par des hommes et des femmes qui sont eux-mêmes et elles-mêmes des œuvres. Des œuvres de l’école, de la formation, du droit et de la liberté de penser. Et c’est à partir de ce socle que des millions d’hommes et de femmes prennent leur destin en main et, dans la grandeur de leur parcours, ils donnent une grandeur à leur pays. Vous savez, votre question est très intéressante. Elle dévoile le désintérêt de nos chercheurs, de nos historiens et de nos étudiants pour la plus grande partie de notre pays. Des maladresses qui nous coûtent l’égarement d’une grande partie de notre patrimoine. Pour la triste anecdote, dans les années quatre-vingt-dix, lors de la préparation d’un séminaire organisé par l’Institut national de santé publique (INSP), il nous a été demandé de nous présenter avec une monographie de nos régions. J’ai pris alors contact avec certaines personnes pour me procurer une monographie de la ville d’In Salah. J’ai pu en trouver une que gardait jalousement un notable de la ville connu pour sa connaissance de l’histoire de la région. La seule monographie de la ville d’In Salah était faite par un jeune Français qui était venu y passer son service national dans les années cinquante. Je pense que notre désert est d’une très grande richesse historique, culturelle et sociale. Il est triste d’attendre que des gens viennent d’outre-mer pour le valoriser. Les universités algériennes devraient se pencher sur ces espaces. Des milliers de thèses pourraient puiser dans cette richesse et autant de livres y trouver inspiration. - Après vos études de médecine à la faculté d’Alger, vous avez préféré, contrairement à beaucoup de vos confrères, vous installer à In Salah pour exercer votre métier. Vous vous y êtes établi durant dix-sept ans. Qu’est-ce qui vous y a retenu durant toute cette période ? L’usage de «contrairement à beaucoup de vos confrères» met l’accent sur le choix d’autres médecins qui est fait à partir d’autres visions des choses, d’autres attentes, d’autres ambitions et même d’autres raisons de vivre. Mon choix ne porte aucun brin de prétention. C’est juste un destin conçu par des décisions qui elles-mêmes trouvent leurs explications dans d’autres réalités et peut être dans des évènements lointains. Si vous faites allusion au mouvement des médecins résidents, je vous dis que ces médecins sont les enfants de l’Algérie. Ils sont parmi ce qu’il y a de meilleur dans notre pays. Ils sont d’abord tous des bacheliers avec mention très bien et des médecins qui ont réussi un concours très difficile où la concurrence est rude. Je pense qu’on n’a pas le droit de les prendre par l’usure et d’imposer l’échec à leur mouvement. Même si leur revendication centrale est délicate, elle est et elle demeure légitime. Je pense que la leçon à tirer de leur grève est très grande. Un grand mouvement devrait être pris dans sa grandeur. Refuser de les écouter et de les comprendre n’est qu’un acharnement à continuer à sévir avec des outils d’un autre temps et en méconnaissant totalement ceux à qui on a affaire. Vous savez, j’ai l’extrême conviction que rien ne vaut un médecin de garde, qu’il soit interne, généraliste, résident, assistant ou professeur. La santé algérienne a besoin de l’engagement humain de son personnel et la reconquête de cet engagement, en partie égaré, ne peut se faire sans un réel respect envers ce même personnel. Concernant mon choix qui remonte à très longtemps, j’étais jeune et assoiffé d’aventures. J’ai débarqué a In Salah avec deux cabas : un contenant quelques vêtements et l’autre de vieux livres que je gardais de l’externat, dont le plus précieux était le Blacque-Belair. Le désert m’a passionné et l’exercice du métier de médecin dans ces régions était une passion d’une autre dimension. Par des actions simples, le plus souvent préventives, les résultats étaient prodigieux. En parfois quelques mois, on voyait l’impact de notre travail sur la mortalité infantile. Et ça, ça n’a pas de prix ! Remarquant ma passion pour le désert, les habitants d’In Ghar (un village situé à 70 km à l’ouest d’In Salah) m’avaient sollicité pour venir travailler chez eux. Ils m’avaient fait part de leur desarroi et m’avaient demandé de venir à leur secours, soigner leurs enfants et assister l’accouchement de leurs femmes. Ils ne citaient que ceux-là parce que c’était leur plus grande douleur. Je m’étais alors dirigé vers In Ghar armé d’une médecine clinique, d’une prudence thérapeutique et portant douloureusement des carences que je n’ai pu défier que par la prudence. Et c’est pour ces carences que je m’investis actuellement dans une maison d’édition dédiée à la formation médicale continue. L’une de mes plus grandes fiertés et mon plus grand apaisement est qu’à ce moment de ma vie et de leur histoire, je ne leur ai pas tourné le dos. Le prix était très lourd. Des années de travail jusqu’à l’épuisement et de grands sacrifices... Mais je pense que tout a un prix. Quand il m’arrive de faire le bilan de mes années, je trouve que le meilleur s’était passé dans cette partie de notre pays et à cette époque. Il faut dire aussi que le quotidien dans le secteur sanitaire est très difficile. Les relations sont souvent très complexes et la méfiance traditionnelle de l’administration à l’égard des médecins est toujours lourde de conséquences. C’est encore plus compliqué quand les différents acteurs de la santé ne sont pas rassemblés autour d’un même projet. Et pour répondre précisément à votre question, je vous dirais que ce qui m’y avait retenu était la passion. La passion pour le Tidikelt et pour l’exercice de la médecine dans un environnement particulier. Mais une passion ne peut pas porter, à elle seule, tout un destin. Il en faut plusieurs qui alternent et au sein desquelles on retrouve à chaque fois nos aspirations et notre repos. Apres de longues années, ma présence n’était plus vitale et l’horizon ne me dissimulait que peu de chose. J’ai pris alors la décision de renaître ailleurs, de faire autre chose et d’essayer de trouver un autre sens à ma vie. Je continuais à apprendre que le prix était encore lourd pour chaque conquête, mais ça valait à chaque fois la peine. On finit par se délester de tout en gardant comme seul butin que le plus important est de faire quelque chose de bien de sa vie ou, plutôt, de se consacrer au bien. - Des projets en vue ? Je travaille sur un manuscrit qui rapporte l’histoire d’un jeune Allemand qui, un jour d’automne dans les années 90’, atterrit imprévisiblement dans le village d’In Ghar. Dans ce manuscrit, j’essaye de montrer que quand les hommes se côtoient et se regardent dans les yeux, ils ne trouvent point de différences entre eux quelles que soient leur origine ou leur religion. je fais émerger aussi le fait que les plus grands conflits idéologiques dissimulent toujours des conflits d’intérêts en tout genre. Et c’est aussi à chaque fois une approche de la société bédouine. C’est un hommage à un ami de Heidelberg, qui a aimé le désert d’Algérie. Il avait commencé à le traverser par piste dès 1971, et il l’a fait une cinquantaine de fois. Actuellement, il vit replié chez lui. Il n’a jamais pu surmonter sa nostalgie pour l’Algérie d’une certaine époque.  

Entre l’Algérie et l’Afrique, toute une histoire !

«L’Algérie et l’Afrique, hier et aujourd’hui» a été le thème d’une journée d’étude organisée mardi dernier à Oran par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Quatre intervenants ont pris part à cette renc
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Entre l’Algérie et l’Afrique, toute une histoire !

«L’Algérie et l’Afrique, hier et aujourd’hui» a été le thème d’une journée d’étude organisée mardi dernier à Oran par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Quatre intervenants ont pris part à cette rencontre : le sociologue et historien Hassan Ramaoun dont la communication s’est axée sur les témoignages du journal El Moujahid lors de la Guerre de Libération nationale, mettant en relief la solidarité africaine qui prévalait alors ; le professeur Mohamed Milliani dont la communication a porté sur les étudiants africains dans le Supérieur algérien ; le professeur Mansour Kedidir a fait un état des lieux de la situation des intellectuels maghrébins et subsahariens ; enfin le professeur Yamina Rahou a parlé du Codesria, une organisation au service de la recherche en Afrique. Il faut noter aussi que cette journée d’étude entrait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique, qui a lieu chaque année le 25 mai. Il ressort des différentes communications, ainsi que des débats qui ont suivi, la nécessité, désormais plus qu’impérative, pour les élites des différents pays africains de se concerter davantage, de coopérer, notamment par le biais des échanges universitaires. En effet, aujourd’hui, on ne peut que constater qu’ils sont rares les étudiants algériens à opter pour les universités de pays africains, de même que le nombre des étudiants africains sur les bancs des amphithéâtres algériens est en régression. Cela dit, si on se réfère aux déclarations du Pr Milliani, on apprend qu’une majorité écrasante des étudiants étrangers qui étudient en Algérie provient essentiellement de pays africains. Mais cela reste insuffisant étant donné que le nombre total d’étudiants étrangers à travers les différentes universités du pays atteint à peine les 8000. Le Pr Kedidir a pour sa part parlé des intellectuels du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : «L’analyse de la pratique intellectuelle, de leurs activités, de leur posture m’amène à distinguer deux catégories d’intellectuels que ce soit en Afrique du Nord ou en Afrique subsaharienne : il y a l’intellectuel islamisant et arabisant et l’intellectuel laïcisé.» Variété Dans cette deuxième catégorie, argue-t-il, sont conquis trois modèles : la modernité, la culture nationalisée et le modèle marxiste dans ses différentes variantes. On trouve cela à la fois dans la période coloniale et postcoloniale : «Ces modèles entretiennent des rapports contradictoires, les trois ont vocation de reconstruire une meilleure légitimité comme issue pour débarrasser le peuple de la domination coloniale.» Pour parler des origines de ces deux catégories d’intellectuels, le Pr Kedidir n’hésite pas à remonter dans le temps, jusqu’au XVe siècle, pour parler des origines des intellectuels islamisant arabisants, dominés alors par les confréries et les oulémas, qui ont formé, au fil des siècles, un acteur maintenant hégémonique : l’acteur islamisant. Quant au deuxième acteur, dit laïcisé, ses origines intellectuelles ont commencé à travers les rencontres panafricaines, dont la première, il est utile de le noter, a eu lieu vers 1800 à Chicago. L’intervenant affirme que l’émiettement de la pensée de cette catégorie d’intellectuels a commencé au début du panafricanisme, où il y avait notamment des thèses défendues par Fanon et N’krumah (des gens de gauche !) et d’autres, relatives à la négritude, défendues par Senghor et Césaire. «Ils n’ont pas pu s’entendre sur l’idéal africain. Chacun l’a vu sous son prisme. Cette dispersion a fait que le panafricanisme s’est essoufflé.» Enfin, le professeur Yamina Rahou a parlé du Conseil pour le développement des sciences et de la recherche en Afrique (Codesria). On apprend que cette organisation non gouvernementale est dédiée à la recherche en Afrique. Elle a été fondée en 1973 à Dakar par des universitaires chercheurs africains de différentes disciplines. «Parmi ses objectifs, faciliter la recherche multidisciplinaire, la promotion des publications issues de la recherche, le renforcement des capacités des chercheurs africains à tous les niveaux grâce à un solide programme de formations, et la promotion du principe de la liberté académique et la création de multiples forums d’échange d’informations.» Cette organisation vise aussi à encourager la collaboration de chercheurs africains «pour réduire cet émiettement, cette fragmentation, y compris à travers la recherche, et pour essayer de fédérer sur un plan de coopération en matière de réalisation des différents axes de recherche liés aux problématiques africaines». 

Quand le pouvoir veut tout contrôler

Aboud Hichem va lui aussi lancer d’ici peu sa chaîne de télévision à partir de l’étranger. Amel TV, c’est son nom, émettra selon toute vraisemblance à partir de Paris. Dans sa présentation officielle, l’ancien directeur de Mon Journal et D
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Quand le pouvoir veut tout contrôler

Aboud Hichem va lui aussi lancer d’ici peu sa chaîne de télévision à partir de l’étranger. Amel TV, c’est son nom, émettra selon toute vraisemblance à partir de Paris. Dans sa présentation officielle, l’ancien directeur de Mon Journal et Djaridati a promis que cette télé sera indépendante, transparente et ne sera rattachée à aucune chapelle politique, idéologique ou financière. Est-ce possible à l’heure où le pouvoir médiatique est instrumentalisé de partout ? C’est le défi que l’ex-officier du DRS veut relever en s’engageant à mettre la chaîne au service de la liberté d’expression et du combat démocratique. C’est aussi le discours tenu avant lui par tous les managers des télés privées qui sont venues remplir le paysage télévisuel algérien à partir de l’étranger mais qui, pour la plupart, n’ont jamais pu aller au bout de leurs ambitions quatre années après leur existence. A part El Magharibia qui a carrément opté pour un service propagandiste qui, à la longue, a fini par lasser à force de distiller la même diatribe et de faire entendre les mêmes voix, toute la panoplie des chaînes offshore a sombré dans le mercantilisme le plus étroit en laissant de côté le plus important des principes, l’engagement politique pour mieux aider les citoyens à s’ouvrir à la démocratie. On aura beau chercher parmi la trentaine ou la quarantaine de télés en activité, aucune d’elles ne se sent préoccupée par cette motivation alors qu’elles se disaient prêtes à contrer le programme démagogique des chaînes officielles. Il faut dire que le pouvoir n’a pas laissé faire en se croisant les bras. S’il a été contraint d’ouvrir le champ audiovisuel, il a en revanche tout manigancé pour que les médias privés ne représentent pas un danger pour lui, autrement dit pour avoir le contrôle à distance de ces nouveaux partenaires fraîchement débarqués sur un territoire conquis. Il a donc fait parler ses armes habituelles : la corruption, le chantage, l’intimidation et la répression. A toutes les postulantes de choisir : céder à l’asservissement ou disparaître. C’est un système qui a bien marché puisque dans le lot, nombreuses sont les chaînes qui ont accepté de rentrer dans le rang alors que les plus téméraires ont subi la sanction extrême. Sans aucun scrupule, on les a forcé à baisser rideau, et KBC la tété d’El Khabar en sait quelque chose. Mais c’est par la sélection que le pouvoir a donné le ton à sa politique dite d’ouverture. Il n’a retenu dans le tas que cinq chaînes pour leur délivrer une autorisation qui fait office d’agrément officiel provisoire qu’il faut renouveler chaque année. En contrepartie, ces heureuses élues qui semblent se contenter de leur sort doivent faire attention au contenu de leurs programmes politiques. La devise est simple : on vous tolère mais ne franchissez pas les limites. Parmi les télévisions qui ont bénéficié d’un bureau à Alger, on relève surtout celles qui se sont précipitées pour faire carrément allégeance avant de devenir les porte-parole officieux des gouvernants. On a du mal à imaginer une telle posture alors que les Algériens rêvaient de voir fleurir des télévisions indépendantes qui allaient les sortir de l’indigence démagogique et de la morosité auxquelles les avaient habitués les chaînes étatiques. La réponse à la question que tout le monde se posait sur le pourquoi d’une telle soumission ne tarda pas à venir : en un laps de temps, les directeurs de ces télés ont connu une ascension sociale vertigineuse. Un enrichissement qui dépasse l’entendement et qui semble, de toute évidence, la récompense à un «larbinisme» sans limite qui ne fait plus honte de nos jours. Juste pour situer le niveau des retombées de cette soumission, on parle de l’acquisition de plusieurs biens immobiliers en Algérie et à l’étranger, et de l’amplification des comptes bancaires en dinars et en euros. Toute cette richesse acquise facilement, en se proclamant plus royaliste que le roi dans une position qui détruit dans les faits toute réflexion pouvant accompagner le citoyen à se libérer des carcans du totalitarisme, donne une idée sur les libertés accordées aux chaînes qui acceptent de jouer des rôles subalternes au profit d’un régime inique qui n’a en réalité jamais souscrit au principe d’une réelle ouverture démocratique du champ audiovisuel. Car ouvrir véritablement ce champ médiatique signifie qu’il accepte que le débat contradictoire investisse l’espace et que la critique devienne une donnée importante dans la construction du pays. On est loin du compte et ce que nous voyons dans ces télés satellites conforte tout le rejet que les citoyens éprouvent à leur égard. A titre de comparaison, les télévisions publiques sont restées «fréquentables» et trouvent encore le moyen d’améliorer leurs scores d’audience devant des concurrentes dont le bricolage est devenu le principal argument. Faut-il jeter la pierre seulement à ces télés privées de manière générale pour n’avoir pas pu s’organiser en conséquence et apporter une réponse plus viable aux défis qui les attendaient ? A celles particulièrement qui s’adressent aux téléspectateurs algériens à partir de l’étranger en n’ayant même pas le strict minimum pour réaliser un travail correct, à savoir une représentation dans le pays ? Ce serait pour le moins inéquitable, car la faute d’un tel désordre incombe, on l’a déjà dit, aux tenants du système qui ont tout saboté au départ de l’opération et qui, pour gérer le fait accompli, ont encore accentué les difficultés en polluant le paysage télévisuel. Quand on sait que quatre années après avoir lancé le processus d’ouverture, toutes les télés privées sont encore régies par le droit étranger, on se demande à quoi ont servi toutes les promesses proférées pour leur changer de statut et les rendre complètement algériennes. Ces gages, le ministre de la Communication actuel, à l’intar de ses prédécesseurs, continue de les tenir mais sans conviction. La raison est qu’il ne peut rien faire tant que le régime tient à sa politique de tout contrôler.

Il souffle le «show» et le froid

Ramez Galal, pour ceux qui le découvrent, a déjà piégé Sylvester Stallone, Paris Hilton, Antonio Banderas, Samira Saïd, Khaled, Shah Rukh Khan, la star de Bollywood, ou encore Steven Seagal. Après Ramez Wakil Al Jaw, Ramez Ramez Kirch El Bahr, Ramez Ya
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Il souffle le «show» et le froid

Ramez Galal, pour ceux qui le découvrent, a déjà piégé Sylvester Stallone, Paris Hilton, Antonio Banderas, Samira Saïd, Khaled, Shah Rukh Khan, la star de Bollywood, ou encore Steven Seagal. Après Ramez Wakil Al Jaw, Ramez Ramez Kirch El Bahr, Ramez Yalaâb Binar et Ramez Taht El Ard, après avoir joué avec le feu, surfé près d’un requin, plané dans les airs et avoir été tapi dans les entrailles d’un iguane géant, Ramez Galal, 45 ans, l’enfant terrible de la Télévision égyptienne récidive en soufflant le chaud et le froid. Avec Ramez Taht Sefr (Ramez en dessous de zéro) dont tout le monde parle, notamment en Algérie. Où il est très suivi. Collant à l’actualité planétaire et de son pays, l’Egypte, cet été-Mondial 2018 de football en Russie oblige-, Ramez Galal, grimé en Hector Cuper, sélectionneur de l’équipe d’Egypte participant à la Coupe du monde, la tête chenue et hilarant, piège ses victimes sur un manteau de neige. «GROUND ZERO» Et c’est la montagne russe. Une vertigineuse luge qui dérape et se renverse. Les piégés ne sont pas au bout de leurs surprises. Un tigre des neiges feule et sort ses griffes et puis un ours brun «mal léché» grogne et gronde. Les dresseurs, maculés de sang, maîtrisent parfaitement les cascades. Et cela fait froid dans le dos. Les ingénues sont Abdenaceur Zidane, Mohamed Abdou Rahamne, les joueurs de football Saâd Samir, Trezeguet, Walid Azaro, international marocain évoluant au Al Ahly SC, les actrices Rym Mostefa, Yasmine Sabri, Ghada Abderezak…, pour ne citer que ceux-là. Dans ce traquenard animalier, certaines victimes de Ramez Galal auront eu la frousse de leur vie, ou bien s’emporteront violemment en découvrant la supercherie. Le joueur de football égyptien Saâd Samir s’acharnera sur Ramez Galal et le rouera de coups… de pied. Et la comédienne Hana Zahed, à la vue du tigre, s’évanouira réellement. Et justement, une polémique a enflé dans les médias égyptiens. Les détracteurs de Ramez Galal et de sa caméra invisible lui reprochent de… pousser le bouchon un peu loin et d’«abuser» de la naïveté et la confiance de ses victimes. Et de les malmener. L’Autorité de régulation audiovisuelle et le Syndicat des médias, instances compétentes en Egypte, ont, dans un communiqué, déclaré n’avoir ni enregistré ni reçu aucun dépassement ou autre dérapage dans le programme Ramez Taht Sef par Ramez Galal et que cela est suscité plutôt par une «campagne publicitaire déloyale» de ses concurrents. Il faut rappeler que lors de ce mois sacré du Ramadhan, les sitcoms, les séries et les caméras cachées sont l’alibi par excellence à 90% de la manne publicitaire pour les chaînes télévisées. Une mine d’or qui crève les yeux et le petit écran.   COUP DE THéâTRE Ramez Galal, acteur, diplômé de l’Académie des arts (Egypte), est le fils du directeur du théâtre Galal Tawfik. Il a étudié à l’école primaire de Kasr Al Tef et El Orman, à El Guiza. Il fréquentera l’Institut des arts dramatiques, section de théâtre et de direction. D’ailleurs, Ramez Galal montera sur les tréteaux avec la pièce théâtrale intitulée Djouz Oua Louz. Il incarnera des petits rôles dans divers feuilletons égyptiens. Et c’est avec la série Hayat Djawhari qu’il sera vraiment découvert par le public. Et depuis, Ramez Galal ne cesse de faire monter… la température, malgré que le mercure décline en-dessous de zéro.

«J’essaie de transmettre de façon pédagogique mon art à la jeune génération»

Dans le cadre de la sortie de son 27e album, l’interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal, sera en concert le 29 mai, à 22h, à la salle El Mougar. Dans cet entretien, elle donne un éclairage sur ce nouvel opus, sorti aux éditions Ostowana. Propo
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«J’essaie de transmettre de façon pédagogique mon art à la jeune génération»

Dans le cadre de la sortie de son 27e album, l’interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal, sera en concert le 29 mai, à 22h, à la salle El Mougar. Dans cet entretien, elle donne un éclairage sur ce nouvel opus, sorti aux éditions Ostowana. Propos reccueillis par Nacima Chabani Vous venez de sortir aux éditions Ostowana votre 27e album. Un album qui vient compléter la série de noubas que vous avez entamée il y a vingt ans ? Ce CD a été édité en partenariat avec le ministère de la Culture. Monsieur Azeddine Mihoubi a souhaité soutenir cet album, je le remercie infiniment. Il comporte une touchia Maya et des pièces dans les modes Rasd eddil et Maya en alternance. Un livret comportant la poésie en arabe et la traduction en français réalisée par Saâdane Benbabaâli accompagne cet opus. Comment s’est effectué le choix de la nouba Mezdj, sachant que celle-ci s’articule sur deux modes ? L’année dernière aussi j’ai sorti une nouba Mezdj. C’était un jumelage entre le Ghrib et le Zidane. Cette fois-ci, c’est entre les modes Maya et Rasd Eddil. Le choix est toujours réfléchi. J’essaie de donner des explications supplémentaires au public à chaque sortie d’album. La nouba andalouse est basée sur une classification et des codes qu’on doit respecter. Un Mezdj ne se fait pas entre tous les modes. Le mode Maya ne peut se jumeler qu’avec le Rasd Eddil. J’ai enregistré les 12 noubas, puis j’ai fait un 2e tour que j’ai terminé en 2016. J’essaie à présent de compléter ma collection par d’autres structures possibles que le public connaît moins. Vous travaillez depuis des années avec les mêmes musiciens. Quel est le secret de cette complicité et de cette pérennité ? On ne change pas une équipe qui gagne ! Je m’applique dans mon travail, dans mes recherches et dans la préparation d’albums ou de concerts. Mes musiciens le savent et heureusement qu’ils ont les mêmes préoccupations que moi. Ils sont talentueux, professionnels et aiment la rigueur comme moi. Nous travaillons ensemble depuis plusieurs années, nous sommes devenus très proches. En studio ou sur scène, c’est moi qui dirige mes musiciens «hommes», je n’ai jamais senti une quelconque gêne. J’ai beaucoup de respect pour chacun d’eux, ils me le rendent bien. C’est cette entente et cette rigueur qui font que l’aventure avec le même orchestre continue. Dans le cadre de la promotion de votre album, vous serez sur la scène de la salle El Mougar à Alger le 29 mai prochain et le 1er juin à Oran. Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de ce rendez-vous musical avec votre public ? C’est à chaque fois avec un immense bonheur que je retrouve le public algérien qui m’a vu grandir dans le milieu associatif. Il a assisté à chaque étape de ma formation, du conservatoire aux associations El Fakhardjia et Essoundoussia, je ne veux pas le décevoir. Lorsque je suis en studio, c’est à lui que je pense en premier et c’est pour lui que je présente le nouvel album en priorité. Il a la primauté, car son avis compte beaucoup pour moi. Je suis stressée à chaque fois, mais j’essaie de me rassurer en me disant que les artistes ont toujours le trac et le stress, ça ne marche pas toujours ! Je remercie l’ONCI qui me donne l’occasion de rencontrer mon public à chaque sortie d’album et de le dédicacer à la fin du concert, quel honneur pour moi ! Si vous avez réussi avec brio à vous imposer sur la scène nationale et internationale, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui vous essayez de vous imposer en tant que modèle pour les générations actuelles et futures ? J’essaie de m’imposer en tant que modèle pour la jeune génération, mais surtout de transmettre de façon pédagogique mon art, qui sera une base de formation pour tous. Je ne me contente plus d’apprendre à mes élèves à chanter ou à jouer d’un instrument. Je veux qu’ils s’imprègnent d’une civilisation, d’une culture. Je complète les cours par des ateliers particuliers, des journées et des voyages d’étude... Je suis sollicitée un peu partout en France et en Europe pour animer des master class et des conférences sur notre patrimoine sanaâ. Je fais partie du jury du conservatoire de Paris lors des présentations de thèses de musique traditionnelle. J’ai eu la chance d’être formée par des maîtres dans ce genre musical, je citerais Zoubir Kakachi, qui m’a appris à poser les doigts sur la mandoline, et Abderrezak Fakhardji, qui m’a donné la chance de chanter en public. Mes études universitaires m’ont aidée, en parallèle, à créer ma propre méthode d’enseignement avec une manière particulière d’intéresser les jeunes tout en respectant la démarche principale de transmission qu’est l’oralité. Dans la plupart de vos répertoires, vous vous plaisez à puiser dans la belle poésie arabo-andalouse, rehaussée de ses poètes et poétesses... J’ai chanté WalladaBint Al-Mustakfi, Oum Al-Ala et Oum Al-Hana. Trois poétesses parmi tant d’autres, je leur ai consacré un album «Cha’riyate» en 2007 dans le but de faire découvrir ces femmes. Ce n’était pas pour mettre en compétition la poésie masculine et féminine, mais juste pour la mettre en valeur et rendre hommage à ces poétesses. Il faut qu’elles reprennent la place de choix qu’elles avaient à l’époque de cette grande civilisation arabo-musulmane en Andalousie. Saâdane Benbabaâli m’a énormément aidée et soutenue dans ce travail. Grâce à ses traductions, à ses connaissances et à sa passion pour le muwashah andalou, j’ai beaucoup appris et c’est ce que j’essaie de partager et de transmettre à mon tour aux jeunes et au public. A la fin du mois d’avril, avec mes élèves de l’association Rythme harmonie de Paris, nous avons effectué notre 2e voyage en Andalousie, guidés par les explications de Saâdane. Nous avons pénétré ce monde merveilleux, cette grande civilisation par son histoire, par son architecture et sa grande poésie. Le groupe est revenu enchanté et demande déjà à repartir ! Vous avez eu l’occasion de partager la scène avec de prestigieux orchestres européens ? Oui, à plusieurs reprises. C’est très enrichissant pour les musiciens européens et pour moi-même. Cela nous donne l’occasion de découvrir et de partager d’autres musiques, d’autres cultures. J’ai chanté avec l’Orchestre philharmonique du conservatoire de Rouen, avec Juan Martin, avec Radio Tarifa, avec des Italiens... Il y a 3 ans, j’ai renouvelé l’expérience avec des Espagnols au palais de l’Alhambra, à Grenade. Nous sommes actuellement en train de préparer un autre spectacle à Madrid pour le mois de décembre 2018. C’est un enrichissement qui me donne l’occasion d’être fière du patrimoine que je défends.  

Netflix : Les Obama crèvent… le petit écran

L’ancien président américain, Barack Obama, et son épouse Michelle ont passé un accord avec Netflix pour produire films, séries et documentaires pour la plateforme de vidéo en ligne par abonnement, selon un communiqué publié lundi. Netflix ne don
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Netflix : Les Obama crèvent… le petit écran

L’ancien président américain, Barack Obama, et son épouse Michelle ont passé un accord avec Netflix pour produire films, séries et documentaires pour la plateforme de vidéo en ligne par abonnement, selon un communiqué publié lundi. Netflix ne donne pas de précision sur d’éventuels projets de l’ancien couple présidentiel, mais indique qu’il pourrait s’agir de séries dialoguées, de séries de télé-réalité, de séries documentaires, de films documentaires et de longs métrages de fiction. Les Obama produiront ces contenus par le biais de la société de production Higher Ground Productions, qu’ils ont créée pour l’occasion. «Nous espérons cultiver et aider à s’affirmer les voix de talent, sources de créativité et d’inspiration qui promeuvent davantage d’empathie et de compréhension entre les peuples», a déclaré Barack Obama, cité dans le communiqué. «Barack et moi avons toujours eu foi en la puissance du récit pour nous inspirer, nous faire réfléchir différemment sur le monde qui nous entoure et nous aider à ouvrir aux autres nos esprits et nos cœurs», a ajouté Michelle Obama, également citée dans le communiqué. Selon le New York Times, qui cite des proches de Barack Obama, l’ancien président n’entend pas utiliser cette nouvelle plateforme comme un instrument politique, notamment pour critiquer son successeur, Donald Trump.   Une excellente opération de communication C’est une excellente opération de communication pour Netflix, qui cherche à se positionner comme la destination naturelle des créateurs de contenu et n’hésite pas, pour cela, à dépenser des sommes colossales. Le montant du contrat n’a pas été révélé, mais l’accord est comparé par la presse professionnelle américaine à deux opérations majeures réalisées récemment par Netflix. La plateforme a ainsi réussi à attirer le producteur à succès Ryan Murphy (Glee, The People vs O.J. Simpson) moyennant un chèque de 300 millions de dollars sur 5 ans, de même que la productrice Shonda Rhimes (Scandal, Grey’s Anatomy, How to Get Away with Murder) pour 100 millions sur 4 ans. En mars 2017, les époux Obama avaient conclu un contrat d’édition record de 60 millions de dollars, selon plusieurs médias américains, avec la maison Penguin Random House, qui prévoit un livre pour chacun.

Ascendant et «descendant» Bélier

Sous le format sitcom (comédie de situation humoristique) Bougrones : Legend of Kingdoms (Légende des royaumes), diffusée sur MBC4 (Middle East Broadcasting Center, un groupe de médias saoudien fondé le 18 septembre 1991 par Walid Ben Ibrahim Al Barahim
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Ascendant et «descendant» Bélier

Sous le format sitcom (comédie de situation humoristique) Bougrones : Legend of Kingdoms (Légende des royaumes), diffusée sur MBC4 (Middle East Broadcasting Center, un groupe de médias saoudien fondé le 18 septembre 1991 par Walid Ben Ibrahim Al Barahim et dont le siège se trouve à Dubaï Media City), est conçue par une Rym Ghazali — présentatrice TV et comédienne — arborant trois casquettes. Elle a coécrit le scénario avec Zahra Adjaïmi, campé le rôle principal et réalisé cette série. La série a été tournée à Tunis (Tunisie), aux studios Cathargo du tycoon du cinéma, Tarek Ben Ammar. Bougrones se veut une série loufoque décoinçant et déridant les zygomatiques lors de ce Ramadhan. Et ce, dans la même veine que la nostalgique tradition cathodique du petit écran. Avec le «sketch-chorba» en guise d’entrée… en matière. Bougrones : Legend of Kingdoms (La légende des royaumes), reprend les mêmes «gimmicks», réflexes et autres conception de la série à succès Achour El Acher de Djaâfar Gacem. Dans le même schéma des Vladimir Propp. La structure du conte. Une situation initiale, un déséquilibre…Des adjuvants et des opposants. Et puis l’équilibre, le «happy ending». Donc, un ersatz de Achour El Acher. Copié, imité mais jamais égalé. Mais le  «reboot» et l’adaptation du phénomène bêlant : les moutons, leurs combats… tient la route.   «Des moutons enragés» L’idée ? C’est une contraction entre Le retour vers le futur — la trilogie écrite par Bob Gale et Robert Zemeckis avec Micheal J. Fox —, et Les visiteurs, film français réalisé par Jean-Marie Poiré. La trame est basée et conçue sur l’anachronisme. C’est ce qui confère à la série ce côté décalé et dépaysé. Et qui déclenche l’effet gag. Messaoud, interprété par Hamid Achouri, un génie un peu farfelu, veut se projeter dans le futur. En l’an 30 000. Mais il se trompe. Il actionne la machine à remonter le temps. Il sera transporté à contre-courant vers le passé. Il y a… 30 000 ans. Dans le royaume de Bougrones, qui rime curieusement avec Games of Thrones (série télévisée américaine médiévale-fantastique créée par David Benioff et D. B. Weiss). Un royaume régi et régenté par la reine Haidoura (peau de mouton) — incarnée par Rym Ghazali — alors qu’elle assiste dans une arène romaine à un combat. Pas de gladiateurs, mais des… moutons. Ainsi, Messaoud est emprisonné. Car il ne ressemble pas à ses sujets. Et puis, il détonne dans les secrets d’alcôves. Justement, dans ce royaume, il y a quelque chose de pourri. Et c’est le maelström bestiaire et comestible. Le «roi lion», le «roi chameau», «Douara» (Les tripes), «Bouzelouf», «Berak Aïnou»… Des intrigues, coups fomentés, des couteaux tirés… qui s’aiguisent, cupidité, soif du pouvoir… Les répliques en arabe algérien dialectal font mouche et font dilater la rate dans cet aller-retour incessant entre le passé et le présent. En guise de rire, la reine Haidoura bêle. La série est portée par les chevronnés comédiens Fawzi Saïchi, Nawel Zaâtal, en piplette algéroise hilarante, Kamel Bouaâkaz, ainsi que Khamissa Mebarkia, ou encore Zakaria Benmohamed et Mohsen Djalel. Tout ce beau monde s’encorne. Des moutons enragés. Et ça déménage à tous les  «étages» dans les dix royaumes de Bougrones.  

Il ouvre le festival Nouvelles vues Haïti

Contre-pouvoirs de Malek Bensmaïl fera l’ouverture du Festival Nouvelles vues Haïti, le 22 mai, alors que son dernier film La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire, sera accueilli en Afrique du Sud dans le cadre des Encounters South African Intern
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Il ouvre le festival Nouvelles vues Haïti

Contre-pouvoirs de Malek Bensmaïl fera l’ouverture du Festival Nouvelles vues Haïti, le 22 mai, alors que son dernier film La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire, sera accueilli en Afrique du Sud dans le cadre des Encounters South African International Film Documentary Festival. Le film de Malek Bensmaïl fera une tournée dans le pays et sera présent les 2, 8 et 9 juin à Cap Town, et les 1er et 10 juin à Johannesburg. Une présentation du film de Malek Bensmail qui a son importance en Afrique du Sud : «Le film phare de Gillo Pontecorvo en 1967, La Bataille d’Alger, a remporté le prix du Lion d’or au Festival du film de Venise et fut banni en France. C’est l’histoire magistrale de l’aspiration révolutionnaire et de l’insurrection politique, alors que l’Algérie luttait pour l’indépendance, qui se rapproche des conflits politiques en jeu dans le monde aujourd’hui. Malek Bensmaïl, réalisateur acclamé par la critique, explore le processus émotionnel du tournage dans un pays où la plupart des acteurs et de l’équipe ont vécu les événements capturés. Son analyse extraordinaire montre l’influence profonde du film qui a inspiré les Black Panthers, le mouvement pro-palestinien et même le Pentagone, où il a été utilisé comme outil d’éducation sur la contre-insurrection.»   Festival Nouvelles vues Haïti Mardi 22 mai à la Fokal à 17h Projection du film Contre-pouvoirs de Malek Bensmaïl  

«Je veux revenir en Algérie pour présenter un spectacle inédit»

L’humoriste franco-algérien Mourad Kateb fait un carton à l’étranger. Il s’est produit, dernièrement, à l’Opéra Boualem Bessaïeh d’Alger. L’artiste nous a confié ses impressions juste avant de donner son show, plein de rires et d’émotio
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«Je veux revenir en Algérie pour présenter un spectacle inédit»

L’humoriste franco-algérien Mourad Kateb fait un carton à l’étranger. Il s’est produit, dernièrement, à l’Opéra Boualem Bessaïeh d’Alger. L’artiste nous a confié ses impressions juste avant de donner son show, plein de rires et d’émotions. Propos recueillis Par Nacima Chabani Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir humoriste ? Je pense avoir cultivé ce don depuis ma naissance (rires). Tout petit, je faisais des blagues. J’étais, pour ainsi dire, le guignol de la classe au collège. Mais il faut avouer que je me suis fait remarquer par l’association Zy’va de mon quartier à Nanterre. Cette association m’avait conseillé de prendre des cours de théâtre, alors que je n’avais que douze ans. Grâce au regretté Hafid Rahmouni, j’ai pu trouver un stage, alors que j’étais en troisième, au théâtre des Amandiers à Nanterre. J’ai commencé à écrire un spectacle avec un de mes amis. Avec Ouali Samah, nous avons présenté un spectacle sous le titre Vue sur terre. Nous étions de jeunes collégiens, épris d’aventures et de découvertes. Nous avons joué ce spectacle un peu partout, notamment dans des festivals. De là, j’ai pris goût à la scène, mais je préfère, désormais, commencer à écrire seul. Vous avez fait un passage remarqué au Djamel Comedy Club ? J’ai fait effectivement un passage intéressant au Djamel Comedy Club. Ils m’ont contacté en février 2017. J’ai joué plusieurs fois là-bas. Je suis même passé l’année dernière sur Canal Algérie. Le Djamel Comedy Club n’a, actuellement, aucun contrat, mais il nous a sollicités pour d’autres événements. J’ai d’ailleurs joué dernièrement pour le compte du Jamel Comedy Club. J’ai signé avec le label Wati B et là je suis en train de monter mon spectacle avec ce label. Il faut souligner, aussi, que je fais beaucoup de vidéos sur les réseaux sociaux aussi : Mooradktb. Vous avez donc décidé depuis deux ans de faire de l’humour votre métier ? Exactement, et c’est sans regret. Pour ne rien vous cacher, mes parents ont du mal à comprendre que c’est un métier, grâce auquel je réussis à gagner ma vie. Vous n’êtes jamais à court d’idées. Vous vous moquez gentiment de certaines habitudes absurdes en n’omettant pas de mettre l’accent sur les différences culturelles de vos deux pays ? Il y a toujours des idées intéressantes à exploiter. Je viens juste d’arriver à Alger et j’ai beaucoup d’idées. J’ai une heure de spectacle en même pas deux jours de présence dans mon pays natal (rires). Mon inspiration, je la puise de mon quotidien. Je pense que les plus belles choses au monde sont les rencontres et les voyages. J’ai cette chance inouïe de pouvoir voyager à travers le monde. Je reviens d’ailleurs du Canada et du Kenya. Je parle beaucoup de ma femme dans mes sketchs. Elle porte le foulard et en France c’est très compliqué. Mais je dis qu’il y a des avantages pour les femmes voilées en France, car maintenant ce sont elles qui se font contrôler par la police. Il y a aussi un regard complice entre les femmes voilées quand elles se regardent. Elles sont complices. Pour l’anecdote, ma femme quand je lui ai offert un week-end à Marrakech, elle a pris trois valises. Elle m’a dit on ne sait jamais, mais j’ai très vite compris que les filles ont 30% d’affaires utiles et 70% on ne sait jamais. Je fais aussi un sketch sur mes lunettes, en posant le problème du concept des lunettes de repos. Quels sont les humoristes qui vous ont inspiré ? La première personne qui m’a inspiré, c’est ma grand-mère paternelle. Elle a été une référence et une base pour moi. Par la suite, il y a eu d’autres personnages tels que Gad Elmaleh, qui a une façon extraordinaire de jouer avec son corps. Pour ne rien vous cacher, j’aime, moi aussi, jouer avec mon corps. Preuve en est, parfois, dans mes spectacles, je me déguise en femme en mettant une perruque. Il y a, aussi, de nouveaux artistes qui m’inspirent vraiment, comme l’humoriste sénégalais Ahmed Sylla. Côté algérien, j’ai deux préférences. Il y a l’humoriste Fellag, qui est une référence pour moi. Je suis d’ailleurs parti voir son dernier spectacle où il parle du Ramadhan en Algérie. Il le compare à un hôpital géant. Le deuxième humoriste que j’aime bien est Abdelkader Secteur, qui est passé au Jamel Comedy Club. Vous êtes connu et reconnu en France, mais comment allez-vous conquérir le public algérien ? J’appréhende. J’ai déjà joué au Maroc, mais l’Algérie, c’est mon pays, puisque je suis natif de Khenchela. C’est une fierté de jouer sur la terre de mes ancêtres et de mes parents. Je vais essayer de donner tout ce que j’ai. Je vais essayer d’être naturel durant mon spectacle. Je pense que le public algérien a besoin de rire et d’avoir en face de lui une personne sincère. Quel est votre rapport au cinéma ? Mon rapport au cinéma est assez récent. J’ai incarné un petit rôle dans le film Neuilly, sa mère, qui sortira le 8 août prochain en France. Un dernier mot ? Je demande à mon public de m’encourager sur le réseau social Mooradktb. J’espère revenir en Algérie pour présenter un inédit.  

Les grands frères d’armes

Les productions des chaînes de télévision privées et publiques, lors du Ramadhan 2018, reviennent plutôt à ce qu’on appelle la «drama» (série TV dramatique libanaise, turque, syrienne…). Une voie facilitée par l’absence remarquée du feuill
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Les grands frères d’armes

Les productions des chaînes de télévision privées et publiques, lors du Ramadhan 2018, reviennent plutôt à ce qu’on appelle la «drama» (série TV dramatique libanaise, turque, syrienne…). Une voie facilitée par l’absence remarquée du feuilleton à succès Achour El Acher sur Echorouk TV. La série n’a pas été reconduite. Alors que la fin était ouverte (la trajectoire aléatoire d’une flèche lancée par un archet assassin relançant le «reboot»). Il faut dire que le réalisateur Djâafar Gacem était absorbé par un projet ambitieux. Il passait du petit au grand écran. Le tournage d’Héliopolis. Un film portant sur les massacres du 8 Mai 1945 commis par le colonialisme français. Dans la même veine des feuilletons El Bedra et Chafika de Amar Tribèche et Mawiid Maâ El Kadar de Djaâfar Gacem, les chaînes se sont attelées au genre «drama». Car le télespectateur algérien est familier avec la tradition du feuilleton, surtout durant le mois de Ramadhan. Malgré l’incontournable et nostalgique «sketch chorba», le feuilleton égyptien s’invitait alors dans les foyers. Et plus tard, ce fut l’avènement de la «drama» hispanique - les télénovelas -, syrienne et, la plus prisée, turque. Comme Nour et El Ichk El Memnouaâ, pour ne citer que celles-ci. Et leur soft power cathodique «erdoganien» (douce capacité d’influence et de persuasion à travers la TV…). El Khawa, une série actuelle Certaines productions privées du paysage audiovisuel algérien émergent du lot. Elles se distinguent par une volonté ambitieuse, un souci de présenter un produit de bonne facture. C’est que la concurrence est rude. Et où la publicité culmine. Une concentration exponentielle de la «réclame». Et le téléspectateur pourrait n’avoir d’yeux, inévitablement, que pour les chaînes des autres pays arabes. Et ils n’ont que l’embarras du choix. Pour allécher le chaland ? On réunit les ingrédients d’une recette ramadhanesque qui marche et réussit toujours. C’est ce qu’a concocté, par exemple, pour ce Ramadhan, le réalisateur tunisien Bélaïd Madih, en reconduisant la saison II de la série El Khawa -saluée l’année dernière- produite par Wellcom Advertising, diffusée par la chaîne TV privée qui ne cesse de monter, Djazaïria One, qui mérite tous les encouragements. Les ingrédients ? Une dose de drame, forcément. Un tantinet d’intrigues. Un soupçon de jalousie. Une mesure de convoitise. Un peu d’amour. Beaucoup de larmes. De l’ambition. De l’action. Un zeste de suspense. Un brin d’hémoglobine. Une pincée de violence. Le tout nappé avec des thèmes sociaux ou sociétaux. Le conflit de générations, celui de l’héritage, les problèmes d’addiction (drogues dures) chez les jeunes, le trafic en tous genres, le banditisme, le blanchiment d’argent, l’affairisme, la corruption, le népotisme, la perte des valeurs… Une galerie de loosers toxiques où quelques portraits détonnent. De par leur innocence, leur jeunesse, leur folie, leur amour même impossible. IMMERSION DANS LE MILIEU CARCERAL Mais la série El Khawa saison II a le mérite de traiter des sujets tabous. Comme le cancer du sein. Et les comédiennes Zahra Harkat et Yasmine Ammari, la patiente et le médecin, des amies, sont crédibles et surtout émouvantes. Ou bien cette immersion dans le milieu carcéral. Masculin et féminin pluriels. Cette jungle derrière les barreaux hantés par des prédateurs et des proies dont certaines ne savent pas comment elles sont arrivées dans cet enfer où des détenus sont dépourvus de toute dignité et subissent les affres et les inimitiés des autres. Cela rappelle Un Prophète, de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim, ou Qu’à cela ne tienne et les autres suivront, de Léa Fehner, avec Réda Kateb, tournés dans un pénitencier. L’atmosphère recluse est même reprise dans Kalbash saison II sur MBC (Middle East Broadcasting Center, groupe de médias saoudiens). Le réalisateur, Madih Bélaïd, ose montrer cette population carcérale, sans voyeurisme, entre parloir et promiscuité, dysfonctionnement du système judiciaire et les affranchis, les privilégiés, les nantis monnayant la «cage d’or» VIP. Ainsi que cette vendetta familiale, voire tribale, dans un milieu urbain. Où s’opposent parrains, maffieux, frères et sœurs, grands frères et petites sœurs, entre honneur et déshonneur, vengeance et grand pardon, manipulation et calculs, règlements de compte et paix des braves. Mohamed Raghiss, un acteur à surveiller de près Le casting demeure solide malgré l’absence éloquente du grand acteur Hassan Kechache dans la saison II. Slimane Dazi qui a joué justement dans Un Prophète (il vient de publier Indigène de la nation chez Don Quichotte), Lyès Salem (réalisateur et comédien) qui revient devant la caméra, Khaled Benaïssa qui n’est plus à présenter, Djamel Bérak, une grande perfomance, l’actrice libanaise Carmen Lebbos, Faïza Tougourti, Manel Djaâfar, Zahra Harkat, Yasmine Ammari, Abdenour Chellouche, Aziz Boukrouni, Abdelhak Benmaârouf, Shirine Boutella, Idir Benaïbouche, Lynda Blues, Yaâkoub Malek, Mohamed Raghiss, qui crève l’écran, une présence, un acteur à surveiller de près, Réda City 16, Mohamed Khassani, Halim Zribaâ… Des personnages complexes, des mises en scène élaborées, une bonne direction d’acteurs et puis le souci du détail, l’esthétique. Une série fluide qui tient en haleine le téléspectateur. Car, de fil en aiguille, les intrigues se réinventent. Et ça ne manque pas d’idées. Il s’agit de toucher tous les publics. Une mention spéciale pour les scénaristes et dialoguistes Sara Barretima et Dora Fazaâ. Et puis la chanson du générique (début et fin) de Kader Japonais et Cheb Nasro -de retour en Algérie après 22 ans d’absence- accompagne cette «smala», cette «famille formidable». Bref, une «dream team» que cette série «fratricide». La preuve, El Khawa I a décroché des distinctions. Le Grand Prix de la compétition, le Générique d’or, dont c’était la première édition (2018) et le Murex d’or (Award libanais, 2017) du meilleur feuilleton maghrébin. L’EPTV (ex-ENTV), chaîne publique programme Nar El Berda, réalisé par Farid Benmoussa. Un feuilleton misant beaucoup sur l’esthétique et le point de vue. C’est jeune et frais. Tantôt lacrymal, tantôt jovial. Mais cette «drama» renferme des langueurs. Pour ne pas dire longueurs contemplatives dans la transition. Sinon, la série Bou Grones écrite, incarnée et réalisée par Rym Ghazali, sur MBC2, reprend les mêmes «gimmicks» de Achour El Acher, de Djaâfar Gacem. C’est entre Le Retour vers le futur et Les Visiteurs en arabe algérien dialectal. Un transport entre le passé et le présent loufoque. Un anachronisme burlesque porté par l’hilarant Hamid Achouri. On ne peut pas omettre, lors de ce Ramadhan, le grandiose et époustouflant Ramez Tahta Sifr, sur MBC1. Il est épatant. Grimé en entraîneur à la tête chenue, Ramez a piégé -caméra cachée- Yasmine Sabri, Reem Mostefa, Mohamed Abd Al Rahman, les joueurs de football Mahmoud Ibrahim et Hassan (Trezeguet). Et la liste est longue des ingénus. Une luge qui déménage, un tigre qui sort ses griffes, un ours «mal léché». Malgré le froid de Moscou, Ramez décoince les zygomatiques.

Oran : Un riche programme pour les soirées de Ramadhan

 Que ce soit à la salle Es-Saâda, à la salle Maghreb, à la Cinémathèque, ou encore au Théâtre régional d’Oran, cette année le programme culturel durant le mois de Ramadhan est bien riche. Il y en a pour tous les goûts ! De riches programmes d
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Oran : Un riche programme pour les soirées de Ramadhan

 Que ce soit à la salle Es-Saâda, à la salle Maghreb, à la Cinémathèque, ou encore au Théâtre régional d’Oran, cette année le programme culturel durant le mois de Ramadhan est bien riche. Il y en a pour tous les goûts ! De riches programmes d’animation culturelle ont été concoctés lors de ce mois de Ramadhan, notamment des soirées organisées par le Théâtre régional d’Oran (TRO), l’antenne régionale de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), ainsi que la Cinémathèque. Pour celle-ci, à raison de trois séances par jour, 14h,16h et 22h15, il est prévu, du 22 au 31 mai, la projection d’un cycle de  westerns, comme par exemple Pour quelques dollars de plus, de Sergio Leone, Mon nom est personne, L’homme de l’Ouest, Le dernier des Mohicans, Duel et Le train sifflera trois fois. Pour sa part, la direction du TRO prévoit, du 21 mai au 7 juin, une série d’une quinzaine de pièces théâtrales produites par le TRO ou encore par des associations culturelles, locales ou régionales. Il est programmé, entre autres, pour le 9 juin, dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l’artiste, une soirée en hommage à Sabah Saghira par l’association éponyme dédiée aux orphelins. Par ailleurs, des concerts de musique seront animés par des troupes musicales locales ou des artistes connus de la chanson oranaise. Pour l’antenne régionale de l’Office national de la culture et de l’information, le coup d’envoi du programme culturel sera donné lundi par des concerts de musique jusqu’au 11 juin à raison d’un spectacle chaque soir à partir de 23h à la salle El Maghreb. Pour sa part, la salle Es Saâda abrite, à raison de trois séances par jour, des projections de films algériens, comme Jusqu’à la fin des temps ou encore La Bataille d’Alger.    

Le journaliste et auteur Kamel Beniaïche honoré

Le journaliste Kamel Beniaïche, auteur de Sétif, la fosse commune, massacres du 8 Mai 1945, a été honoré hier, en marge des festivités marquant la Journée nationale de l’étudiant, par l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun de Tiaret et par la wil
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Le journaliste et auteur Kamel Beniaïche honoré

Le journaliste Kamel Beniaïche, auteur de Sétif, la fosse commune, massacres du 8 Mai 1945, a été honoré hier, en marge des festivités marquant la Journée nationale de l’étudiant, par l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun de Tiaret et par la wilaya. Kamel Beniaïche, qui a, pour la circonstance, fait une communication pour replacer les faits historiques dans leur contexte, et fondamentalement à les lier à une historicité du mouvement national ayant conduit à l’indépendance du pays. Une indépendance acquise au prix de milliers de sacrifices, dont ceux de la région de Sétif en mai 1945. L’hôte de Tiaret, honoré par le wali, Abdeslam Bentouati, et le recteur, Belfedhal Cheikh, devant un parterre composé d’étudiants, de moudjahidine, d’universitaires et d’élus, a expliqué que «par cet ouvrage, j’ai voulu démonter les contrevérités de l’armée coloniale et de ses relais politiques et médiatiques de l’époque qui n’ont évoqué que la centaine de victimes côté français». Et d’ajouter que «73 ans après ces massacres, les cimetières existent, mais j’ai voulu mettre un nom sur chaque tombe et pour dire, comme pour couper court à la polémique sur les chiffres, que l’ampleur de la tragédie est encore bien plus lourde.» Prolixe et maîtrisant son sujet, Kamel a, dans la foulée, évoqué certains événements tout aussi douloureux et tragiques ayant entouré cette époque-là et ses conséquences indélébiles sur les consciences. La cérémonie s’est poursuivie par une vente-dédicace de l’ouvrage, qui a nécessité beaucoup de temps pour son élaboration.

Revoilà le théâtre amateur !

La pièce — une adaptation de l’œuvre du Syrien Mamdouh Odouane, Al kabdh ahla Tarif el Hadi (arrestation de Tarif el Hadi) — tente de dépeindre les rapports entre un pouvoir policier et paranoïaque face à des citoyens pauvres, mais astucieux. Le
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Revoilà le théâtre amateur !

La pièce — une adaptation de l’œuvre du Syrien Mamdouh Odouane, Al kabdh ahla Tarif el Hadi (arrestation de Tarif el Hadi) — tente de dépeindre les rapports entre un pouvoir policier et paranoïaque face à des citoyens pauvres, mais astucieux. Les événements tournent autour de Rabah, rass el mehna (la source du malheur), personnage insaisissable qui brille par son absence/présence. La quête commence par une plainte déposée par Baya, la logeuse et l’amoureuse de Rabah, mais l’affaire très vite la dépasse. Vacillant entre l’absurde et le ridicule, Basta s’ouvre sur un espace où deux policiers, personnages idiots et zélés, courent dans tous les sens, à la recherche du «faiseur de troubles», «poseur de bombes» et «probable espion». Les deux brigadiers, un gros et un chétif, incarnant l’autorité, afin de plaire à leurs supérieurs, se mettent à la chasse d’un fantôme aux têtes multiples : blanc, brun, grand, petit, yeux verts, bleus et marrons, il est Monsieur tout le monde et il est personne. Décrit par les autorités comme un voleur, dépravé et opposant politique, œuvrant contre la sécurité nationale et manipulé par la main de l’étranger, Ribouh n’est en réalité qu’un humble citoyen qui a des loyers impayés et des rêves de smicard. Et pourtant, quand il refait surface, les policiers refusent de le croire : «Nous avons 40 rass el mahna au commissariat et nous attendons de toi, Baya, que tu les valides…» hurlait le policier. Même si la trame manque parfois de précision, la pièce, dans son audace sociale et politique, dans sa résistance au tabou et à l’autocensure, dans sa grande ambition, est à saluer. Le jeu des acteurs témoigne d’une passion inébranlable. Leur humour est léger, à travers leurs corps, voix et pas, ils réussissaient à faire rire un public hétérogène. L’excellente Hadjer Serraoui, dans le rôle de Baya, a réussi à séduire un public conquis par l’authenticité de son jeu, son charisme. La pièce a aussi marqué le grand retour de Azouz Daara (membre du mythique GAC), qui, après 30 ans d’absence, décide de retourner à son premier amour, le théâtre, jouant le rôle de Rabah et aidant à la réalisation et à l’adaptation de la pièce. «Récapitulons !», comme dirait Seif El Islem Boukarrou, excellent dans le rôle du brigadier. Produite par l’association Numidia-Arts et réalisée par Kamel-Eddine Ferrad, Basta est une pièce qui honore le théâtre amateur et nous rappelle son âge d’or à Constantine. Samedi passé, les comédiens jouaient pour la troisième fois, une troisième représentation dont les recettes ont été versées au profit de l’association Waha d’aide aux cancéreux. Cette pièce, qui, par manque de moyens, a été répétée dans le salon d’une villa, s’impose comme «une volonté de continuer à produire de l’art au profit de l’art. Elle est la preuve qu’on peut créer, et ce, malgré l’absence des moyens», se confiait Lounis Yaou, président de l’association Numidi-Arts, à El Watan. A noter que la pièce se jouera le 29 mai à Constantine, le 4 juin à Jijel et le 14 juin à Mila. Dans l’attente de la confirmation des autres wilayas, l’association envisage de prendre part au Festival du théâtre professionnel de Guelma.  

Le fait du prince

La série Ard el-Nefaq (La terre de l’hypocrisie), sous la pression du groupe audiovisuel public saoudien Saudi Broadcasting Corporation (SBC), a été contrainte d’éliminer de plusieurs scènes un personnage joué par le célèbre présentateur égyptie
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Le fait du prince

La série Ard el-Nefaq (La terre de l’hypocrisie), sous la pression du groupe audiovisuel public saoudien Saudi Broadcasting Corporation (SBC), a été contrainte d’éliminer de plusieurs scènes un personnage joué par le célèbre présentateur égyptien Ibrahim Eissa. Critique notoire de l’islam politique dans ses émissions, M. Eissa avait accusé l’Arabie Saoudite d’utiliser l’argent du pétrole pour favoriser les idées extrémistes et terroristes. Résultat: des scènes ont été coupées et refaites sans Ibrahim Eissa «avec l’accord du producteur», a déclaré à l’AFP le directeur de SBC Dawood Shirian. Présent dans la bande-annonce initiale, M. Eissa n’est plus visible dans la dernière version. Selon la presse égyptienne, qui cite le producteur, Gamel el Adl, il y a deux versions de la série. Le producteur n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Son groupe, El Adl, avait annoncé sur sa page Facebook que Ard el-Nefaq serait diffusé sur une dizaine de chaînes arabes et de sites internet à l’occasion du Ramadhan qui vient de commencer. La série est basée sur un célèbre roman de l’Egyptien Youssef el-Sebaï, déjà adapté au cinéma. Il suit les aventures de Massoud, un homme servile, malmené par son patron et sa femme, qui finit par gravir les échelons en consommant des «pilules d’hypocrisie» achetées chez un «vendeur de morale». Les séries TV égyptiennes, ou «Mosalsalat», sont l’équivalent des «Telenovelas» et leur diffusion domine toute la région, en particulier pendant le Ramadhan. Seuls les productions des Emirats arabes unis peuvent rivaliser, mais dans les pays du Golfe uniquement, selon Ibrahim Hamouda, PDG de Square Media Production. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’Egypte reste très compétitive, surtout depuis que les séries syriennes, un temps concurrentes, ont disparu du paysage audiovisuel de la région après le début de la guerre civile en 2011. «Des médias arabes qui ont insulté nos dirigeants et notre pays» L’incident avec SBC a été rendu public le 2 mai, lorsque Saoud al-Qahtani, un conseiller royal saoudien influent, a critiqué dans un tweet le fait de «donner des programmes aux personnalités des médias arabes qui ont insulté nos dirigeants et notre pays». Cet incident rappelle l’importance de ces productions, regardées par des millions de téléspectateurs au Moyen-Orient. «Pendant le Ramadhan, une série (égyptienne) peut être diffusée sur cinq à dix chaînes arabes, donc il est très important que le contenu soit attrayant pour les télé-spectateurs arabes, pas seulement les Egyptiens», explique M. Hamouda. «Le téléspectateur arabe a grandi en regardant des séries égyptiennes», ajoute-t-il. En mars, la chaîne privée saoudienne MBC avait annoncé le boycott de séries, turques cette fois, en raison des tensions politiques entre Ankara et les Etats du Golfe. L’Arabie Saoudite, grand allié des Etats-Unis dans la région et rival régional de l’Iran, ne dispose pas d’une industrie de production cinématographique et télévisuelle comparable à celle de l’Egypte. Si le surcoût lié à la confection d’une nouvelle version d’Ard el-Nefaq n’a pas été communiqué par la production, les coûts de ce type de séries sont généralement élevés, avec souvent de gros cachets pour les stars du genre, selon Ahmed Saad el-Din, critique d’art pour le journal étatique Al-Ahram. L’Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec ses presque 100 millions d’habitants, est le plus gros marché. M. Saâd el-Din estime que 25 à 30 séries seront diffusées pendant le Ramadhan sur les chaînes privées et publiques dans la région. «Il n’y a pas de série de 30 épisodes qui coûte moins de 25 millions de livres (1,2 million d’euros) et encore, ce sont des séries sans stars, avec juste de nouveaux visages», explique Hosni Saleh, qui a réalisé plusieurs séries de Ramadhan. Leur coût peut s’élever à 70 millions de livres (3,3 millions d’euros) quand des acteurs connus y jouent, selon lui.

Une pléiade d’artistes s’affiche

Un riche programme culturel et artistique a été élaboré par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou pour le mois de Ramadhan. Au programme, des spectacles musicaux, du théâtre, de l’humour, du cinéma, du chant religieux et de la litt
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Une pléiade d’artistes s’affiche

Un riche programme culturel et artistique a été élaboré par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou pour le mois de Ramadhan. Au programme, des spectacles musicaux, du théâtre, de l’humour, du cinéma, du chant religieux et de la littérature. Ces soirées, qui ont commencé hier, se poursuivront jusqu’au 13 juin prochain, au niveau des différents établissements culturels et des localités de la wilaya. Cet événement est organisé par la direction de la culture et les établissements sous tutelle, à savoir la maison de la culture Mouloud Mammeri et son annexe d’Azazga, le théâtre régional Kateb Yacine, le centre culturel Matoub Lounès de Aïn El Hammam, la Cinémathèque et la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou. Toutes les activités débuteront à 22h. Parmi les chanteurs qui se produiront à la maison de la Culture de Tizi Ouzou figurent, entre autres, Abdelkader Chercham, Brahim Tayeb Ali Meziane, Lani Rabah, Rabah Asma, Ali Amrane, Hamidou, Yasmina, Hacène Ahrès, Ali Ideflawene, Siham Stiti. L’annexe de la maison de la culture d’Azazga accueillera une vingtaine de galas qui seront assurés par de jeunes loups de la chanson kabyle, mais aussi par d’anciennes figures de la scène artistique, parmi lesquels Massa Bouchafa, Dahmani Belaïd, Kamel Igman, Necerddine Galiz et Mehenna Ouzaïd. La liste est encore longue. L’humour et la magie seront également de la partie, avec Kamel Abdat, Hrirouche, Benhamou et Thiziri, qui concocteront un programme d’animation pour les enfants. D’autres invités de marque sont attendus à Aïn El Hammam à partir du 24 mai pour y animer la scène. On citera Boujemaâ Agraw, Ouazib, Rabah Ouferhat, Achir Madjid et Hamel Saïd. Pour les amoureux du 7e art, la Cinémathèque de la ville de Tizi Ouzou projettera une vingtaine de fictions et de documentaires, dont le western légendaire américain Le train sifflera trois fois (Fred Zinnemann, Les voyages de Gulliver (Rob Letterman), 10 000 ans avant  J.-C. (Roland Emmerich), Les portes du silence (Amar Laskri), Hassan Terro (Mohamed Lakhdar Hamina) et Zabana (Saïd Ould Khelifa). Dans le cadre du ciné-club, il est prévu la projection de trois films en présence de leurs réalisateurs : La prison Lambèse à l’ombre des Aurès  (Yahia Mouzahem), Iminigh (Mbarek  Menad,), Jusqu’à la fin des temps (Yasmine Chouikh). Le programme spécial Ramadhan comprend également des rencontres littéraires à la bibliothèque principale avec la participation des écrivains Leila Hammoutène et Nadjib Stambouli, ainsi que des pièces de théâtre qui seront abritées par le théâtre régional Kateb Yacine, l’annexe de la maison de la culture d’Azazga et le centre culture Matoub Lounès de Aïn El Hammam.  

Des toiles… à haute résolution

Il n’est nullement à présenter, ce fils de Constantine, né dans la vieille ville. Un passionné des arts plastiques depuis sa plus tendre enfance. Une passion qui le mènera à devenir disciple des peintres Roger Marius Debat et R. E. Juge, qui perfor
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Des toiles… à haute résolution

Il n’est nullement à présenter, ce fils de Constantine, né dans la vieille ville. Un passionné des arts plastiques depuis sa plus tendre enfance. Une passion qui le mènera à devenir disciple des peintres Roger Marius Debat et R. E. Juge, qui performèrent sa formation. S’inscrire à l’Ecole des beaux-arts à Alger devient dès lors une exigence. Un préalable à une reconnaissance, peut-être pas, mais même en étant autodidacte, il fallait s’approprier les procédés, s’imprégner aussi des courants principaux qui ont jalonné l’histoire du 3e art. Au fil des années, la maîtrise des techniques insufflera une autre dimension à ses œuvres. Preuve en est, cette panoplie de tableaux exposés actuellement au musée Cirta, qu’il a réalisée sur une période allant de l’année 2000 à 2016.Des couleurs or, azur,vert et rouge qui ont sublimé des lieux, ou des scènes de la vie quotidienne, alternant un jeu d’ombres et de lumières. Le peintre Bouchriha excelle dans la reproduction de paysages, il ira jusqu’à s’emparer des avancées technologiques pour perfectionner son art. «J’ai introduit la technique de la 3D dans mon travail et j’ai obtenu des résultats satisfaisants», s’est-il confié. Evidemment, l’éclat des peintures à l’huile sur toile de lin irise la salle d’exposition, laissant jaillir de la magnificence. Les touches et les reliefs aux reflets allant du violet minéral ou du bleu de manganèse donnent presque vie aux tableaux. Signe fort de l’hyperréalisme qui, dans sa définition sommaire, désigne le style reproduisant des peintures ressemblant à une photographie de haute résolution. Les aléas indissociables de la vie dans un pays où, à une époque, l’art n’était pas synonyme de valeur, imposèrent une formation académique à Mohamed Bachir Bouchriha. En 1971, il intègre l’Ecole nationale des géodésiques d’Arzew, pour décrocher un diplôme de géomètre du Cadastre. Parallèlement à l’itinéraire professionnel, sa passion pour la peinture n’a pas disparu. Elle s’est enrichie, a fleuri et prospéré au fil du temps. Elle prendra le pas quand l’artiste intègre le musée Cirta, entre 1988 et 1992. Sur la toile n° 12, intitulée «Femmes targuies», toutes les nuances de bleu sont représentées, avec une optique impressionnante. Sur une autre, celle d’«Alger, la place des Martyrs», la force du détail est telle qu’elle a nécessité quinze jours de travail. Il fallait réussir les compositions, capter les influences et les immortaliser. «En réalité, je ne compte pas mes heures, je m’applique jusqu’à obtenir les nuances souhaitées», dira le peintre, balayant ainsi la notion de temps, qui s’évapore et s’éclipse dès qu’il s’agit d’art. A une certaine distance, tout tableau apparaît en relief, la technique de la 3D a fait réellement son effet, mettant en avant la somptuosité de l’œuvre, accentuant la minutie de l’exécution. L’artiste-peintre expose au musée Cirta jusqu’au 25 du mois en cours. Il a déjà à son actif près d’une vingtaine d’expositions, à commencer par celle du Salon du Colisée de Constantine en 1968. L’avant-dernière fut celle tenue à l’Hôtel de Ville de Constantine, à l’occasion d’un plan de jumelage avec la ville de Grenoble (France). Sans oublier que son palmarès affiche au au moins une dizaine de prix nationaux et internationaux.  

«Certains disent qu'il faut casser les tabous»

Vous avez travaillé avec Abdelkader Alloula. Parlez-nous de cette expérience ? A cette époque de ma vie, Alloula était un repère. J’ai appris à le connaître avec la pièce Les bas-fonds (Al Dahaliz) en 1985. Nous sommes devenus des amis après.
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«Certains disent qu'il faut casser les tabous»

Vous avez travaillé avec Abdelkader Alloula. Parlez-nous de cette expérience ? A cette époque de ma vie, Alloula était un repère. J’ai appris à le connaître avec la pièce Les bas-fonds (Al Dahaliz) en 1985. Nous sommes devenus des amis après. Je suivais de près toutes les mises en scène qu’il faisait. J’insistais pour avoir la critique de Alloula à chaque fois que je jouais dans une pièce. Sans cette critique, je considérais que mon travail n’était pas fini. Alloula, en homme généreux, se déplaçait avec ses amis pour assister à nos spectacles. Je me souviens qu’il était venu d’Oran assister à la pièce Galou laârab à Sidi Bel Abbès. La dernière fois que j’ai vu Alloula vivant, c’était à Skikda, en 1993. Je participais avec Sid Ahmed Agoumi à la pièce L’amour et après, de Masrah El Qalaâ. Il était venu avec Ghaouti Azri et Mohamed Haïmour nous soutenir à l’hôtel. Nous étions restés jusque tard dans la nuit à discuter autour de la pièce et à la décortiquer. Alloula m’avait beaucoup soutenue lorsque j’ai commencé à travailler avec Rachid Boudjedra sur l’adaptation du Journal d’une femme insomniaque. J’avais beaucoup d’appréhension par rapport à l’adaptation de ce roman, un texte très osé. Il fallait pour moi trouver la manière subtile de dénoncer des choses sans heurter le spectateur qui est dans la salle assis à côté de sa fille. Alloula m’avait aidée à atteindre cet objectif. Je peux parler pendant des heures sur Alloula, un homme généreux, qui donnait énormément dans sa vie, dans son travail. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. C’était un homme ordonné et structuré. Pour Les bas- fonds, il avait tracé une mise en scène avec méthode. Il avait amené les comédiens à voir des films russes à la Cinémathèque, nous a parlé de la biographie de Maxime Gorki,  expliquant les raisons de l’écriture de sa pièce Les bas-fonds. Alloula décortiquait chaque personnage humainement, psychologiquement. Il nous amenait vers le rôle sans nous rendre compte. Il vous mettait dans l’atmosphère du texte… C’est ce qu’il disait. Pour lui, le comédien devait être chargé par l’histoire racontée. D’où toutes les informations qu’il donnait autour de l’œuvre mise en scène. Cela donne des clefs au comédien pour être juste dans le personnage… Selon vous, vingt ans après, l’héritage de Alloula a-t-il été respecté, entretenu en Algérie ? La grande chance que nous avons est que Alloula nous a laissé des textes édités, comme Lejouad, Legoual et Litham. Ces textes, revisités ponctuellement, font partie du patrimoine théâtral national. Jusqu’à la fin des temps, il y  aura toujours des artistes qui voudront les revisiter à leur manière. Envisagez-vous de reprendre un de ces textes pour le mettre en scène ?   Pour l’instant, je n’oserai pas ! Il n’est pas du tout évident de monter les pièces de Alloula. C’est difficile. Vous aviez joué dans la pièce Lejouad  (Les généreux) de Alloula. Racontez-nous cette expérience ?   C’est une expérience qui n’était pas probante pour moi. En tant que comédienne, j’étais à côté de ce que ce rôle exigeait de moi. J’étais dans un état très sensible. Le spectacle a été monté une année après l’assassinat de Alloula (le dramaturge a été tué en mars 1994 à Oran, ndlr). Je jouais le personnage de l’institutrice qui ne devait pas exprimer des émotions. L’autre personnage, Lemnouer,  évoquait la générosité d’un ami mort à travers son squelette. Inévitablement, je pensais à Alloula et je ne retenais pas mon émotion. Je n’étais plus donc dans le côté «carré», scientifique, de l’institutrice.   Lors de la 3e édition du Festival de Annaba, une pièce a suscité quelque peu la polémique, Le retour de Shakespeare, de Meriem Allak (Batna). Une pièce qui critique la situation actuelle du théâtre algérien. Cette critique est-elle fondée ou exagérée ? Pour évoquer la médiocrité, il faut d’abord être sûr qu’on n’est pas soi-même médiocre. C’est très facile de s’attaquer au théâtre et d’aborder des questions qu’on ne maîtrise même pas. Nous sommes des responsables de théâtres régionaux et nous savons que le théâtre n’est pas seul dans la société dans laquelle nous vivons. Il fait partie d’un tas d’autres choses. Nous avons des problèmes de public, de formation. Pensez-vous que nous avons suffisamment de metteurs en scène ou de scénographes en Algérie ? On peut les compter. On arrive à peine à avoir un nombre assez respectable de comédiens. Et encore ! Nous essayons donc, avec ce que nous avons, de faire des choses. Le Festival de Annaba a le mérite d’exister. Idem pour les théâtres régionaux qui s’ouvrent de plus en plus. Dans certaines régions, le théâtre a disparu depuis des années. C’est à peine maintenant que les choses reprennent. Vous avez l’expérience de la gestion, puisque vous avez été directrice du Théâtre régional de Skikda et actuellement de Annaba. Quelles sont les difficultés à gérer un théâtre régional ? Moi, je gère le théâtre comme une artiste, pas comme une administratrice. J’ai des collaborateurs qui maîtrisent mieux que moi les questions de l’administration. A chaque fois, je mets en place un climat de confiance avec le personnel. Je m’intéresse ensuite aux aspects artistiques et de formation. Je fais de la formation sur le tas. Je transmets ce que je sais aux comédiens. Je l’ai fait à Skikda avec un groupe de jeunes. Ici, à Annaba, je suis contente parce que nous avons de jeunes comédiennes qui travaillent d’une manière régulière. Le théâtre algérien manque de techniciens (machinistes, éclairagistes…). Que faire ?  Nous avons effectivement un manque de techniciens. Beaucoup sont déjà partis à la retraite et nous peinons à les faire remplacer. Je viens d’engager deux jeunes hommes qui ont bénéficié de formation. Il y a manque de sonoristes, de régisseurs. Bref, tous les métiers du théâtre. Le machiniste est un vrai métier. Il n’est pas là pour déplacer les décors uniquement. Il faut qu’il soit capable de monter et de démonter le décor, de le transporter dans de bonnes conditions. Il faut qu’on s’occupe  de ces métiers, qu’on assure des formations. Faut-il créer une école nationale des métiers du théâtre en dehors de l’Ismas ? Il faut créer une école pour former à tous les métiers du théâtre. A commencer par la maquilleuse et la costumière. Ici, à Annaba, nous n’avons pas de costumière. Je travaille avec une couturière extérieure. Or, la couture d’un costume de théâtre ne peut en aucun cas, ni dans la matière ni dans la forme, ressembler à la confection d’un robe de soirée. Je crois qu’une réflexion est menée actuellement pour régler ce problème. Vous comptez visiblement remonter sur scène… Cela fait cinq ans que je n’ai pas mis les pieds sur scène. J’ai une envie de remonter pour jouer un nouveau rôle. J’ai un projet avec Mourad Senouci pour adapter Syngué Sabour (Pierre de patience) de l’écrivain afghan Atik Rahimi (le roman a été adapté au cinéma en 2012). J’ai lu le roman et j’ai trouvé l’idée extraordinaire, celle d’une femme qui soigne son mari dans le coma et qui lui raconte leur vie avec tout ce qu’elle a de terrible. L’homme est dans le coma mais entend tout. Il est reproché au théâtre algérien actuel un certain éloignement du spectacle. Vous en pensez quoi ? Il faut avoir une certaine cohérence dans la démarche du spectacle. Un spectacle populaire est créé pour que les gens rigolent. Il y a une manière de faire du théâtre de réflexion. On évoque souvent la narration. Tout le théâtre de Alloula est narratif, mais il est fait d’une certaine manière qui le rapproche du public. Certains disent qu’il faut casser les tabous. OK., mais avec quoi ? En fait, tout dépend de la démarche artistique à adopter. Il ne s’agit pas de faire pour dire qu’on a fait ceci ou cela. Cela dit, on se recherche toujours. En cinquante ans, nous avons eu Kateb Yacine, Alloula, M’hamed Benguettaf, Ould Abderrahmane Kaki, Mustapha Kateb… Ce n’est pas facile d’avoir des talents pareils. On ne fabrique pas à la chaîne des dramaturges avec une vraie démarche, une vraie vision (…). Je fais ce métier en Algérie depuis quarante ans et je le dis et le redis : je n’ai jamais eu un problème de censure au théâtre. En 1989, à Damas, le public était étonné  par la tonalité libre de la pièce Les martyrs reviennent cette semaine qui était produite par le Théâtre national algérien (TNA). Cette année, l’Algérie a perdu M’hamed Benguettaf. Parlez-nous de votre expérience avec lui ?   Benguettaf est l’auteur que j’ai le plus joué en Algérie. J’ai eu la chance d’être dans la première version de la pièce Fatma. A l’époque, je voulais me confronter à quelque chose de difficile en interprétant plusieurs rôles en même temps. J’ai expliqué l’idée à M’hamed. Quelque temps après, il est revenu avec un texte qu’il a lu devant moi, Ziani Chérif Ayad et Azzedine Medjoubi. J’ai adoré le défi dans cette pièce. En plus, l’humanisme et l’humour de Fatma. J’ai remonté cette pièce ainsi que Les martyrs reviennent cette semaine. Je pourrais reprendre d’autres textes de Benguettaf pour monter des pièces dans le futur, pourquoi pas. J’ai joué aux côtés de Benguettaf dans plusieurs pièces comme Galou Lâarab, Al Ayta, Les bas-fonds… Un jour, figée par le trac, avant le début de la pièce Les Martyrs reviennent cette semaine, à Constantine, la ville où j’ai grandi et où j’ai été à l’école, M’hamed, qui était derrière moi, m’a poussée de toutes ses forces pour me projeter sur scène. La salle était archicomble et je disais au technicien que je n’étais pas prête. Dans les tournées avec Masrah El Qalâa, M’hamed avait chaque soir quelque chose à nous lire, pas forcément ses propres textes. Il aimait partager les textes qui lui plaisaient.    * Cette interview de Sonia a été publiée dans El Watan, Arts & Lettres, le samedi 15 mars 2014, à l’occasion du Festival du théâtre féminin de Annaba, dont elle était la responsable tout en dirigeant le théâtre régional Azzedine-Medjoubi. Nous avons retranché toutes les questions relatives au Festival qui demeurent disponibles sur le site du journal.

L’art d’agrémenter !

Que serait un plat sans épices ? Les misogynes diraient c’est comme des créatures humaines sans fard ! Une comparaison à la limite du cynisme, certes, mais dont le gastronome pourrait tirer profit du côté esthétiquement culinaire. Sauf que, prévi
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L’art d’agrémenter !

Que serait un plat sans épices ? Les misogynes diraient c’est comme des créatures humaines sans fard ! Une comparaison à la limite du cynisme, certes, mais dont le gastronome pourrait tirer profit du côté esthétiquement culinaire. Sauf que, prévient le cordon-bleu Rabie, trente ans dans les fours, «oui mais il ne faut pas trop les croiser sous peine d’être surpris par un menu indigeste». Selon notre cuisinier, «le plat décide toujours de l’épice». Et de nos suggérer des plats succulents : «Traditionnellement, pour un tajine on utilise le cumin, mais rien n’empêche d’y ajouter du curry pour un tajine au poulet ou du basilic pour un tajine au poisson.» S’inspirant de la cuisine marocaine, notre chef pense que  «pour un pot-au-feu, il faut préférer l’anis étoilé, tandis que les mélanges cinq parfums (poivre de Sichuan, cumin, badiane, gingembre et noix muscade) et quatre épices (poivre, girofle, noix muscade et gingembre ou cannelle) agrémentent parfaitement les rôtis». En salivant, nous écoutons le cuisinier sans étoile qui subjugue ses clients par sa finesse, ses épices choisies et ses mets délicieux.  «Le laurier, cuit dans la sauce,  parfume d’une manière inouïe une belle truite, puis on ajoute une touche de citron.» Comme desserts sucrés, Rabie nous suggère des  gâteaux à la girofle. Et d’insister sur le fait que si l’on souhaite les réduire en poudre, il suffit de moudre la tête. «Pour un pain d’épices savoureux, une touche d’anis vert s’impose.  La noix muscade relève aisément un gâteau, mais prenez garde si vous l’achetez entière : en grande quantité, elle devient toxique ! Achetez-la en poudre, elle sera inoffensive car déjà cuite.» Le chef cuisinier ne parcourt pas des milliers de kilomètres pour choisir ses ingrédients : «Je fais confiance aux épices de Maghnia dont je connais l’origine. Mes plats viennent de la même source, le pays voisin. Sauf que moi, je les retravaille en rajoutant mon sens du goût...» Refusant de s’exhiber ou de se faire porter aux nues par les médias, notre interlocuteur dit bien gagner sa vie avec sa cuisine : «Sur le boulevard principal de la ville, les restaurants se ‘poussent des coudes’. De l’extérieur, on remarque quasiment les mêmes menus, mais de l’intérieur, il ne se dégage pas les mêmes saveurs.» Des milliers de visiteurs prennent d’assaut ces lieux de restauration les week-ends. «Je ne suis pas un grand connaisseur dans l’art culinaire, mais Dieu ce que le poulet ici est succulent !» témoigne Larbi Benaouda, enseignant à Mostaganem, venu à Maghnia spécialement pour acheter des épices pour le Ramadhan. Très occupé dans sa cuisine, Rabie nous offre les derniers conseils pour un bon couscous : «Vous connaissez ras el hanout ? C’est un mélange de 37 épices !» Oui, mais c’est comme mettre à la disposition d’un jeune toutes les pièces pou assembler un véhicule sans lui montrer la technique, le métier en fait, avons-nous rétorqué. «C’est ça, le métier justement. Et un bon cuisinier fait lui-même son marché, pour le reste, savourez notre nourriture, elle est ensorcelante et pas chère !» On est mal tombé, c’est déjà le Ramadhan !

Maghnia, la qibla des épices

Maghnia, à l’approche et pendant le mois sacré, accueille plus de visiteurs que le nombre de sa population. But du voyage : s’approvisionner en épices. Evidemment ! Une marque déposée de la ville, même si cette dernière n’en cultive ni produ
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Maghnia, la qibla des épices

Maghnia, à l’approche et pendant le mois sacré, accueille plus de visiteurs que le nombre de sa population. But du voyage : s’approvisionner en épices. Evidemment ! Une marque déposée de la ville, même si cette dernière n’en cultive ni produit pas un gramme. C’est tout le mystère d’une étiquette héritée de la période où la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, fermée depuis 1994, était perméable. Pourtant, cadenassée ou pas, la frontière n’a pas altéré d’un iota cette activité commerciale, encore mois la réputation d’une cité de plus de 240 000 habitants se noyant dans les arômes culinaires à longueur d’année. Depuis la nuit des temps, le nom de l’ancienne Numerus Syrorum rimait avec cannelle, poivre noir, gingembre, cumin, curcuma, safran... Des ingrédients indispensables dans les plats algériens. Mais qu’est-ce qui fait déplacer autant de familles des quatre coins du pays dans cette agglomération de l’extrême ouest du pays, alors que les épices sont commercialisées partout dans les magasins algériens ? Si la recette et le secret de cette particularité demeurent «ensevelis» dans un pacte entériné au fil des ans entre les commerçants, la spécificité des produits exceptionnels maghnaouis est ressentie déjà sur les étals du marché couvert : les boutiques (le terme n’est pas exagéré) étalent leurs produits en forme de pyramides et de dunes aux couleurs chatoyantes. De véritables oeuvres d’art dessinées par des artisans ayant aussi le don de goûteurs.  Par l’odorat et la vue. Pour le commun des mortels — c’est ce qui fait la différence entre les uns et les autres — à des dizaines de mètres, l’éternuement est garanti. Fait ubuesque : au célèbre marché, les éternuements se confondent avec le brouhaha de la foule. Cependant, si les épiciers continuent d’exercer cette activité — par amour et pour une rentabilité honnête —  le métier en lui-même est menacé non pas par la relève (qui existe), mais par le tarissement de sa source. Le Maroc. Asiatiques ? «La fermeture de la frontière, puis le durcissement des mesures de sécurité sur le tracé frontalier, depuis près de trois ans, nous inquiètent fortement. On a beau dire que les épices asiatiques sont bonnes et disponibles grâce aux importateurs, la vérité est là : rien ne vaut le produit marocain. J’ai goûté les épices du Sri Lanka et d’Inde et j’ai été sidéré. Est-ce qu’elles sont aussi mauvaises à l’origine ou — et c’est vraiment grave et dangereux — sont-elles mélangées avec d’autres ingrédients et/ou des additifs chimiques ? Je me pose vraiment la question», s’insurge Abdallah, la quarantaine, ayant hérité le métier de son père. Une inquiétude partagée par un gros client de Bordj Bou Arréridj, rencontré sur les lieux : «Je gère une épicerie où je mets en exergue et en valeur le ‘label Maghnia’, ma clientèle vient pour ça, c’est pourquoi je viens m’approvisionner dans cette ville et toujours chez le même fournisseur. Le rapport prix/qualité est intéressant.» Et de renchérir presque automatiquement, sans qu’on lui ait demandé une comparaison ou une précision : «Croyez-vous que je n’ai pas essayé les épices importées du Pakistan, de Turquie et d’Inde  ? Je les aurais adoptées en dégageant plus de bénéfices, j’aurais gagné du temps aussi, mais je vous jure qu’elles n’égaleront jamais celle de Maghnia. Je dirais que les épices de Maghnia sont pures.» Ahmed, soixante ans et près de quarante ans dans ce commerce, gère son activité à la rue Tindouf, dans le centre-ville de Maghnia, à quelques encablures du marché couvert. Dans son échoppe, il faut faire la queue pour se faire servir. «Le secret de notre renommée ? Nous ne trichons pas, nous préparons nos épices nous-mêmes, avec notre expérience, notre savoir-faire et notre honnêteté. Chose que tout le monde ne fait pas. C’est comme le café, tout le monde en importe, mas tous n’ont pas le même goût, la même saveur... C’est peut-être pour cela que tout le monde cherche à connaître notre recette» dit-il avec un large sourire. La fête Abondant dans le même sens, le co-gérant souligne : «Ce n’est pas le métier d’un jour. Pour perdurer et garder sa notoriété, on doit sauvegarder la qualité, nos arômes et nos saveurs.» Pour Wassini, épicier, «il est vrai que notre chiffre d’affaires augmente en cette période, mais nous maintenons la cadence toute l’année, avec des pics les vendredi, samedi et pendant les vacances. Comme vous le savez certainement, notre ville connaît un rush de touristes nationaux les week-ends et les vacances pour visiter ses stations thermales de Hammam Chigueur  et Hammam Boughrara, pou goûter sa galette, voir de près la frontière... et acheter des épices !» Et c’est dans ce contexte que Ahmed Belkhir, militant de la société civile, a «institutionnalisé» l’année dernière la Fête des épices. A l’instar d’autre villes algériennes qui fêtent les fraises, les cerises, ou les oranges. Une sorte de braderie où les visiteurs découvrent les épices, à bas prix, pour ceux qui ne les connaissent pas, mais aussi pour faire connaître tous les autres richesses de la région. «Nous avons des atouts culturels et historiques. Notre réputation nous la devons, entre autres, à nos épices, notre h’rira (soupe)... C’est une rencontre de convivialité dans une ville connue ou son hospitalité.» Cette année, en cette période qui enregistre la venue d’un flux humain, des jeunes se sont portés volontaires pour servir de  guide aux visiteurs. «Nos montrons les bons coins, boutiques, parkings, sanitaires, chemins, nous les accompagnons pendant leurs emplettes pour les aider, les conseiller et les rassurer que c’est une ville paisible en général», explique Yacine, 25 ans. Au pays des épices, le client éternue agréablement, mais emporte dans ses bagages le vrai sésame pour une h’rira exceptionnelle. Pour peu que la cuisinière sache y mettre du sien...  

Cinq gestes à ne pas faire si vous jeûnez

Il y a excès de tout : de gras, de sucre... et surtout des partisans du moindre effort. Il faut s’attendre alors à des conséquences désastreuses sur l’organisme. Pour une personne saine, un régime alimentaire et des habitudes de vies correctes s’i
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Cinq gestes à ne pas faire si vous jeûnez

Il y a excès de tout : de gras, de sucre... et surtout des partisans du moindre effort. Il faut s’attendre alors à des conséquences désastreuses sur l’organisme. Pour une personne saine, un régime alimentaire et des habitudes de vies correctes s’imposent. Mode d’emploi avec des spécialistes. Rompre le jeûne avec de l’eau… Il est clair que pour certaines personnes, après avoir passé toute une journée déshydratées, la tentation est de boire de l’eau en quantité est ! Cela est fortement déconseillé par le docteur Nadia Hammatoune, nutritionniste : «Le mieux est de boire une ou deux petites gorgées avant de manger et un demi-verre après avoir terminé. Il est même déconseillé ne pas boire durant le repas, car cela entraîne la dilatation de l’estomac et peut ralentir le digestion, cela apporte une sensation de satiété sans pour autant avoir mangé à sa faim.» Boire de l’eau en quantité abondante, juste après avoir rompu son jeûne, est à éviter : «Dans nos coutumes, on a tendance à rompre le jeûne avec des dattes accompagnées d’un verre de lait, c’est parfait. Cependant, il faut le faire avec modération, pas besoin de prendre 10 dattes ! Tout est dans la rationalisation.» La cigarette comme hors-d’œuvre Certaines personnes n’hésitent pas à rompre le jeûne avec une cigarette ! Pas besoin d’un avis médical mais… explication du docteur Mohamed Ghazouli : «Cela peut entraîner le sentiment de satiété et ainsi couper l’appétit.» Le Dr Hammoutene poursuit : «Je conseille tout de même de prendre au moins une gorgée d’eau et une datte avant de le faire, après, chacun va supporter sa cigarette à sa façon.» Un repas sans pause Fini les 15 minutes à table. Il faut prévoir au moins 45 minutes si on veut déguster la soupe et le deuxième plat. Si c’est plus, prévoyez plus. «En général, après avoir rompu le jeûne, on entame le premier plat, une chorba, de la soupe ou bien de la h’rira, des plats liquides et semi-liquides. Cependant, l’idéal serait de prendre une pause d’une demi-heure entre le premier et le deuxième plat, le temps que l’organisme digère le bol d’aliments qu’il vient tout juste de consommer», conseille le Dr Hammoutene. Une fois le premier plat terminé, place au deuxième plat. Eviter les matières grasses, le sucre et le sel. «Il est important d’éviter au maximum les plats condensés en matières grasses, ce qui n’est pas facile au quotidien, sachant que notre cuisine est basée essentiellement sur les sauces, des fritures, des plats qui constituent un riche apport de matière grasses», signale Mohamed Ghazouli. Des propos largement partagés par le Dr Hammoutene : «C’est cela avoir une mauvaise habitude de consommation. A la limite, on peut se permettre de manger une fois par semaine ce genre de plat ! Le mieux consiste à avantager des plats équilibrés et surtout sains.» Pas trop de sucre Opter pour une alimentation saine au quotidien, est plus particulièrement durant le mois de Ramadhan, permet de subvenir aux besoins nutritionnels du corps et d’éviter par la même occasion de se retrouver avec des complications digestives. «Durant la période de jeûne, le corps est privé de deux repas essentiels pour le bon fonctionnement de l’organisme, alors il faut profiter de ce repas pour donner à son corps les nutriments nécessaires : un apport en légumes et en fruits», explique le Dr Hammoutene. Le mois de Ramadhan est aussi une occasion où la «tentation» sur les sucreries s’intensifie : les gâteaux sont rois. «Un seul morceau de zlabia équivaut à 10 morceaux de sucre. Un morceau de qalbellouz en contient entre 5 à 7. Manger les deux en mêmes temps entraîne à coup sur une hyperglycémie», indique le Dr Hammoutene. Pour sa part, le Dr Ghazouli affirme qu’il est vital pour le corps d’avoir son apport en sucre. Néanmoins, tout doit se faire avec modération : «Les personnes qui ne souffrent d’aucune pathologie peuvent goûter à tout ! Prendre quelques bouchées d’un gâteau est toléré. Cependant, il faut toujours garder l’excès comme ennemi de la santé. Il ne faut pas négliger l’importance de l’activité physique.» Se tourner vers des habitudes de consommation saines et diététiques est vraisemblablement la bonne marche à suivre afin de prévenir contre les multiples complications qui surgissent suite à une mauvaise hygiène de vie. La modération et la rationalisation ainsi que la pratique d’une activité physique sont les mots d’ordre. Ne pas bouger Comment pratiquer une activité sportive durant le Ramadhan ? De tout façon, «toute activité est bonne et demeure la meilleure façon d’aider son corps à bien digérer le bol d’aliments consommé, et de brûler le surplus de calories stockées», affirme le Dr Hammoutene. Un point de vue partagé par Yazid Bentali, coach sportif et entraîneur de kick-boxing : «Durant le mois de Ramadhan, j’adapte mon programme pour mes athlètes, je privilégie des séances courtes et intenses. J’essaye de les maintenir frais !» Détails : «S’abstenir des longues séances de sport et opter pour des séances brèves ; pour un athlète affirmé ou pour un sportif débutant, le meilleur serait d’avoir un programme léger, basé essentiellement sur des mouvements simples : squat, pompes, barres fixes et un peu de marche et de footing.» Attention : tout excès est mauvais, même en sport. «Il a déconseillé de faire de longes séances intensives, qui consument toute l’énergie de la personne. Le mieux est de réduire la durée des séances de moitié», indique de son côté le Dr Hammoutene. Autre détail important : il faut garder les mêmes horaires d’entraînement. «Je conseille à toutes personnes désirant faire du sport durant le mois de Ramdhan de pratiquer leurs séances une heure avant de rompre le jeûne. Cette heure est spécifiquement étudiée afin de permettre au corps de dépenser l’excès d’énergie stockée dans le corps, cela favorisera le digestion en aval», indique le coach Yazid Bentali.  

Nouvel épisode dérivé de la saga

Une rangée de stormtroopers, célèbres gardes de l'Empire galactique, de chaque côté du tapis rouge, et le légendaire guerrier wookie Chewbacca au milieu : l'équipe de Solo : A Star Wars Story a monté les marches du Festival de Cannes mardi soir. Au
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Nouvel épisode dérivé de la saga

Une rangée de stormtroopers, célèbres gardes de l'Empire galactique, de chaque côté du tapis rouge, et le légendaire guerrier wookie Chewbacca au milieu : l'équipe de Solo : A Star Wars Story a monté les marches du Festival de Cannes mardi soir. Aux côtés du réalisateur Ron Howard, l'acteur Alden Ehrenreich, interprète de Han Solo, Emilia Clarke (Daenerys Targaryen dans Game of Thrones), qui joue l'amie d'enfance de Han Solo Qi'ra, Donald Glover (dans le rôle de Lando Calrissian) ou Woody Harrelson (No Country For Old Men) ont posé pour les photographes, entourés des guerriers revêtus de l'uniforme et du casque blanc de combattant. Joonas Suotamo, basketteur finlandais de 2,08 mètres, qui interprète Chewbacca, le compagnon de route de Han Solo couvert de poils, était également présent, pour assister à la projection de gala de ce nouvel épisode dérivé de la saga. Après une avant-première à Hollywood la semaine dernière, le spin-off de la saga consacré au contrebandier Han Solo, incarné jusqu'ici par Harrison Ford, était montré hors compétition. L'intrigue de Solo : A Star Wars Story se situe avant l'épisode IV de la saga, sorti en premier en 1977. Ce deuxième spin-off — après Rogue One en 2016 — revient sur la jeunesse du pilote franc-tireur Han Solo allié à l'Alliance rebelle. Le Han Solo du film «contient les germes de celui que l'on connaît», a indiqué à l'AFP Ron Howard (Willow, Da Vinci Code). «Il n'est pas aussi cynique», a-t-il ajouté. Avec Qi'Ra, «ils vivent tous les deux dans une époque dominée par le crime organisé, très dangereuse et oppressante, donc cette aventure est une recherche de liberté, de connexion avec les autres, afin de pouvoir se sentir lui-même et se trouver», a-t-il ajouté. «C'est l'histoire d'un rite de passage.» «Je pense que quand on fait sa connaissance dans ce film, c'est plutôt un idéaliste», a expliqué de son côté Alden Ehrenreich. «Et ce qui est notamment amusant dans le film, c'est de le suivre alors qu'il a toutes ces nouvelles expériences et aventures qui contribuent à le transformer en quelque sorte en l'homme que nous connaissons tous», a poursuivi l'acteur âgé de 28 ans.

Entre religiosité et mysticisme

Au carrefour du stade du 5 Juillet, la tension des automobilistes était, mardi, à son comble. Comme du reste dans toute la capitale et ses environs. On vociférait de partout, et le soleil qui tapait fort à travers les vitres n’arrangeait pas les cho
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Entre religiosité et mysticisme

Au carrefour du stade du 5 Juillet, la tension des automobilistes était, mardi, à son comble. Comme du reste dans toute la capitale et ses environs. On vociférait de partout, et le soleil qui tapait fort à travers les vitres n’arrangeait pas les choses. Mais qu’est-ce qui se passe ? Personne ne comprenait sur le moment, sauf qu’il fallait gérer cet immense et indescriptible embouteillage dans l’impatience pour ne pas exploser. Pare-choc contre pare-choc, les files des véhicules avançaient péniblement. On cherchait vainement du regard quelques explications quand, de bouche à oreille, l’info finit par atterrir pour percer le secret : c’est à cause de Bouteflika ! Mais il où le Président ? Dans les parages ? Non, il est du côté de Tixéraïne. Comment ça, il est à Tixéraïne et c’est tout Dély Ibrahim qui s’arrête. Si seulement il n’y avait que Dély Ibrahim ou le 5 Juillet. C’est tout Alger et les communes environnantes qui sont grippées. Personne ne bouge, c’est comme une règle non écrite mais applicable de facto à tout le monde. Par mesure de sécurité et la sécurité du Président n’a pas de limites ni un quelconque référent en matière de vigilance. Surtout quand il s’agit d’impressionner. Une règle qui semble dans ce cas précis exagérément pénalisante. C’est ce que pense en tout cas l’Algérien lambda pris dans les mailles de cette circulation infernale. Surtout celui qui est malade ou pressé pour régler des affaires urgentes. Celui-là, il a dû bien se défouler sur cette attitude méprisante que les gens du Pouvoir continuent d’accorder au citoyen . Mais le sentiment d’impuissance est général. Comment raisonne-t-on ? Peut-on, en l’an 2018, concevoir encore ce genre de séquence où pour sécuriser un itinéraire on doit verrouiller toute la cité ? On pensait qu’avec le retour de la paix et de la stabilité clamé jour et nuit par les officiels, le cortège présidentiel n’avait plus besoin de mesures aussi draconiennes et aussi spectaculaires pour frayer son passage. Déjà, au temps de Boumediène, l’Algérien râlait quand la circulation était immobilisée à quelques lieux de l’événement. Les automobilistes passaient un temps fou dans leurs véhicules avant que leur soit donné le signal de repartir. Dans le climat de terreur qui régnait, les Algériens subissaient l’affront sans broncher. C’était effectivement le temps de la terreur, et le travail de police avait tous les droits. Même celui de bloquer pendant des heures et des heures tous les coins qui paraissaient vulnérables à la sécurité du Président. C’était le parti unique et ses dérives, sa mégalomanie. A l’ère de l’ouverture démocratique, qu’est-ce qui a changé au juste ? Rien ou si peu. Stabilité ou pas, les déplacements du Président ne sont jamais assez surveillés, et pour ce faire, il faut toujours dresser des ceintures de sécurité dans les endroits les plus improbables, quitte à créer les pires désagréments aux populations quand celles-ci se trouvent piégées au moment des faits. Qu’à cela ne tienne, il faut prendre son mal en patience et se dire que les Présidents passent, mais le rituel du cortège présidentiel reste. Cela étant, à quoi a servi un tel remue-ménage au niveau de la circulation qui a vu les autoroutes complètement submergées par le flot des voitures pour vous donner une idée sur l’ampleur du blocage et des tensions psychologiques vécues par les Algérois ? A inaugurer une… zaouïa pas comme les autres. C’est quand même une zaouïa mais qui a le profil d’une sorte d’académie religieuse d’où sortiront, entre autres, les futures générations de liseurs de Coran. Bouteflika a tenu à étrenner personnellement ce lieu sacré pour insister sur le rôle que joue, selon lui, ce dernier au sein de la société. Mais pour le Président, la zaouïa c’est sûrement une part de mysticisme qu’il faut honorer à l’heure où les esprits ont besoin d’être rassurés par l’irrationnel. Notamment si cela devrait servir pour aller vers un 5e mandat qui s’annonce, contrairement aux idées reçues, imprévisible. Il ne faut pas oublier que les visites aux zaouïas sont pour Bouteflika des passages presque obligés. Ses précédents mandats ont pour la plupart été marqués par ce rituel. Malade et fatigué, d’aucuns parmi les esprits «cartésiens» auraient aimé cependant le voir faire la part des choses entre le religieux et la religiosité qui abîme considérablement la réflexion et la spiritualité dans ce qu’elle a de plus précieux. Entre l’inauguration de la zaouïa Belkaïdia et l’inspection de l’avancement des travaux de la grande Mosquée d’Alger, on ne sait plus sur quelle corde il tire le plus. Mais il y a des indices qui sont significatifs. On a relevé, en effet, avec attention que des recommandations ont été données pour que cette nouvelle mosquée, la troisième au monde par son ordre de grandeur, sera livrée en cette fin d’année 2018 alors que les échéances de réalisation étaient programmées pour fin 2019. Que signifie cette accélération dans la livraison de ce chantier grandiose sinon qu’elle pourrait éventuellement avoir un rapport direct avec la prochaine élection présidentielle. Offrir une telle œuvre architecturale à la gloire de Bouteflika avant le délai qui lui était imparti pourrait aussi être le signe d’un renoncement qui ouvrirait une nouvelle perspective politique pour l’Algérie. Mais si la spéculation reste encore permise pour rêver d’un authentique changement, le geste du vénéré cheikh de la Zaouïa de Belkaïdia nous ramène à une réalité qui ne tolère aucun écart. Dans la foulée de son irrésistible étreinte pour remercier le Président de sa générosité et lui témoigner devant les caméras sa profonde gratitude, celui-ci a tout bonnement poussé la vénération du personnage jusqu’à vouloir effectuer un baise-main comme cela se pratique dans la monarchie voisine. Le cheikh a oublié que nous sommes malgré tout encore dans une République et que ce genre de pratique reste chez nous proscrit, comme le lui a fait d’ailleurs comprendre Bouteflika en repoussant subtilement son geste. Où est la part du réel et du fictif dans cette attitude de régression quand précisément on baigne dans une ambiance totalement dédiée à la religiosité et au… mysticisme, et lorsque, plus grave, celle-ci est encouragée. On est parti d’un embouteillage monstre, et on pique sur le mysticisme le plus déroutant comme arme pour conserver le pouvoir absolu à l’heure où l’Algérie espère une destinée plus féconde. Y a-t-il donc un Mystère Bouteflika ? Il faut peut-être lire le dernier livre de notre confrère Mohamed Benchicou pour en savoir plus, bien que cet ouvrage, bien accueilli par la presse hexagonale, ne risque pas d’être disponible dans les librairies algériennes.

Les affres subies par le peuple algérien

Le documentaire Sur les traces des camps de regroupement, du réalisateur Saïd Oulmi, a été projeté en avant-première, lundi soir, à la salle Ibn Khaldoun, en présence des ministres de la Culture, Azzedine Mihoubi, et des Moudjahidine, ainsi que des ch
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Les affres subies par le peuple algérien

Le documentaire Sur les traces des camps de regroupement, du réalisateur Saïd Oulmi, a été projeté en avant-première, lundi soir, à la salle Ibn Khaldoun, en présence des ministres de la Culture, Azzedine Mihoubi, et des Moudjahidine, ainsi que des chercheurs et des médias. Le documentaire retrace le drame des trois millions d'Algériens ayant subi «un crime contre l'humanité» dans les camps de regroupement instaurés par les forces coloniales à partir de 1955 dans les Aurès, à Khenchla et Batna, avant de les généraliser dans les autres régions du pays. Le film, qui illustre les affres faites au peuple algérien est soutenu par des témoignages vivants de plusieurs personnalités, à l'image de l'historien français Michel Cornaton, qui a révélé que, jusqu'en 1962, le nombre de ces camps avait atteint plus de 2300, dans lesquels, les autorités françaises ont regroupé trois millions d'Algériens, soit 40% de la population à l'époque. Le documentaire contient également un témoignage important de l'ancien chef de gouvernement, Redha Malek, où il mettait l'accent sur «la volonté d'exterminer le peuple algérien et de l'isoler de la Révolution et de l'Armée de libération nationale à travers ces camps de regroupement». M. Oulmi a exprimé son vœu de «voir projeter son œuvre produite par le ministère de la Culture, dans les écoles et les universités, estimant que c'est une recherche académique élaborée conformément aux normes scientifiques». A ce propos, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s'est félicité dans son intervention du «professionnalisme» de ce film documentaire qui constitue «une valeur ajoutée à la bibliothèque algérienne», évoquant «la possibilité de signer une convention avec le ministère de l'Education nationale pour sa projection dans les établissements d'éducation» et «sa participation dans les grands festivals de cinéma». M. Mihoubi a mis en avant la nécessité de créer «une école historique algérienne loin de l'imitation».

Retour sur la vie et l’œuvre du cardinal de la chanson chaâbie

La générale de la pièce de théâtre Cheikh M’Hamed El Anka El Meddah a été présentée lundi à Alger, devant un public nombreux, venu redécouvrir le parcours exceptionnel de l’artiste, surnommé le «cardinal de la chanson chaâbie». Accueilli
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Retour sur la vie et l’œuvre du cardinal de la chanson chaâbie

La générale de la pièce de théâtre Cheikh M’Hamed El Anka El Meddah a été présentée lundi à Alger, devant un public nombreux, venu redécouvrir le parcours exceptionnel de l’artiste, surnommé le «cardinal de la chanson chaâbie». Accueillie à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF), le spectacle, écrit et mis en scène par Mahfoud Fellous, revient sur les différentes étapes de la vie artistique du Cheikh M’Hamed El Anka (1907-1978), marquées, à ses débuts, par son rapport à ses maîtres, Cheikh Mustapha Nador (1874-1926) notamment, et le cours des événements historiques qui ont nourri sa créativité, une fois confirmé dans son art. Cheikh M’Hamed El Anka, campé par Mohamed El Hadj Boualem, seul à tenir le même rôle durant tout le spectacle, avec Hassiba Boukhari, apparue dans celui de la veuve du Cheikh Mustapha Nador, et Mustapha Alouane, dans le rôle du cafetier, était entouré de plusieurs personnages qui ont plus ou moins compté dans sa vie d’artiste, rendus dans des rôles polyvalents d’illustration par Djamel Bounab, Redouane Merabet, Hamid Hellal, Fethi Krouri, Mohamed Tayeb Benbetka et Kalem Miloud. Pendant près de deux heures, le spectacle a été déroulé dans une conception didactique linéaire, où le discours, se substituant à la dramaturgie, a constitué le seul support exploité pour rendre les enseignements prodigués par Cheikh Mustapha Nador à son élève et les différents événements qui avaient marqué l’époque, desquels s’inspirait El Hadj M’Hamed El Anka, dans son nouveau statut de Cheikh. La multiplication des «noirs» (extinction de l’éclairage), annonçant les fins de tableaux et l’intervention répétitive de la voix «off» de Alae Eddine Nouar dans le rôle du narrateur assurant les transitions, ont conforté l’uniformité de la vision conceptuelle du spectacle, pourtant à la charge d’un personnage dense au caractère plein. Le public a ainsi pu redécouvrir la singularité d’une carrière fulgurante, menée par Cheikh M’Hamed El Anka, qui a donné au genre chaâbi ses lettres de noblesse, le consacrant comme une musique populaire dans laquelle il introduira de nouveaux instruments, dont le banjo. Intervenant à l’issue de chaque tableau, les différents enregistrements du «cardinal», qui ont constitué la «bande son» proposée par El Hadi El Anka (fils), présent dans la salle, ont enrichi le spectacle, qui s’est déroulé dans un espace servi par un décor unique, œuvre de Abdelghani Khabil, fait d’une terrasse de café et son intérieur. Des clins d’œil à différents métiers d’antan, rendus dans des rôles libres, à l’instar du personnage du cireur, qui devient vendeur du journal, L’Echo d’Alger, puis de cigarettes, ont quelque peu restitué l’atmosphère de la période coloniale, déterminante dans le parcours du maître de la chanson chaâbie, d’avant et pendant la Guerre de Libération. Sur un espace scénique, plus dédié aux projections de films et aux spectacles de musique qu’à la pratique du 4e art, les comédiens, au jeu plaisant, ont évolué dans des accoutrements renvoyant au vieil Alger (pantalons arabes, gilets brodés, tarbouches), alimentant une trame fragmentée, faite d’une suite d’histoires parfois inspirées des textes de chansons, à l’exemple de la mise en scène de la célèbre pièce Lahmam. Le public a eu du plaisir à revisiter l’œuvre et le parcours du cardinal, par la pratique théâtrale, manifestant son adhésion au spectacle par des applaudissements répétés et des youyous nourris, «à la manière chaâbie», dira une spectatrice. Avant le début du spectacle, une minute de silence a été observée à la mémoire de la regrettée Sonia, grande comédienne décédée dimanche à Alger, à l’âge de 65 ans. Le spectacle Cheikh M’Hamed El Anka El Meddah, produit par l’Oref sous l’égide du ministère de la Culture devrait être reconduit au même endroit durant le mois de Ramadhan.  

Benamar Mediène rend hommage à Nourredine Saâdi

Le défunt Nourredine Saâdi était un grand militant politique de gauche. Il a longtemps milité dans la clandestinité durant une période caractérisée par une terrible chape de plomb. Il était également romancier et essayiste. Il avait enseigné à
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Benamar Mediène rend hommage à Nourredine Saâdi

Le défunt Nourredine Saâdi était un grand militant politique de gauche. Il a longtemps milité dans la clandestinité durant une période caractérisée par une terrible chape de plomb. Il était également romancier et essayiste. Il avait enseigné à la faculté de droit d’Alger avant de quitter l’Algérie en 1994 pour s’installer en France où il a enseigné à l’université d’Artois. L’universitaire Benamar Mediene a animé une communication lors d’une rencontre organisée pour rendre un vibrant hommage à Nourredine Saâdi, samedi dernier, à la librairie Livres, Art et Culture d’Oran. Le Pr Mediene, qui est un spécialiste des arts et de la littérature et auteur de plusieurs ouvrages, parle de son ami écrivain et universitaire, disparu le 14 décembre 2017, après avoir combattu dignement la maladie. Le conférencier a longuement évoqué le parcours militant de celui qui a consacré sa vie à défendre ses idéaux. En effet, Nourredine Saâdi représente l’Algérie des combats et des luttes progressistes. Benamar Mediene ne pouvait parler de son ami sans aborder le récit de ses luttes estudiantines, l’indépendance de l’Algérie, le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), ou encore la décennie noire. Les mots du conférencier résonnaient fortement, son récit se conjuguant au présent, comme s’il se refusait l’emploi du temps des souvenirs, et ce, même en évoquant la mort de son ami. «Je l’ai rencontré pour la première fois en 1973 chez Mohamed Khadda, qui est lui-même un militant du PAGS, mais avec un statut d’artiste», raconte Mediene pour souligner ce lien à l’art qui les réunissait, en plus des positions politiques. Il faut savoir que Benamar Mediene est docteur en sociologie culturelle et directeur de recherche en histoire et philosophie de l’art. Il demeure fasciné par la beauté et la finesse de la plume de son ami, qui était enseignant de droit, mais qui écrivait sans la rigidité qu’on connaît aux textes juridiques. En effet, Saâdi est un intellectuel des bifurcations, comme le dit le conférencier, faisant allusion à sa capacité à trouver à chaque fois de nouveaux centres d’intérêt, sans pour autant changer de position. Nourredine Saâdi est né en 1944 à Constantine. Il avait milité dans l’Union nationale des lycéens et collégiens algériens (UNLCA), puis dans l’organisation estudiantine UNEA. En 1965, il s’engage dans l’ORP (Organisation de la résistance populaire), opposée au coup d’Etat qui a écarté Ahmed Ben Bella du pouvoir, avant d’adhérer, en 1966, au PAGS, dès sa création, dont il est devenu un militant jusqu’aux années 90. Il avait été arrêté en 1970, lors de la dissolution de l’UNEA. Il a également exercé comme journaliste et milité en tant que syndicaliste universitaire. Il a publié Dieu-le-fît, en 1996, La nuit des origines, en 2005, et La maison de lumière, en 2000. Son dernier roman, Boulevard de l’abîme, est sorti en octobre 2017, à l’occasion du 22e Salon international du livre d’Alger. Il s’agit de loin de sa plus belle œuvre littéraire, témoignent les participants à cet hommage. On rappelle également qu’il s’est intéressé aux artistes algériens en publiant Koraïchi, portrait de l’artiste à deux voix, en 1999, ou encore Denis Martinez, peintre algérien, et Alloula, vingt ans déjà !, un ouvrage collectif paru en 2014. Benamar Mediene se rappelle, par exemple, d’une réunion, tenue en septembre 2016, où «Nono», comme il l’appelle, et lui-même faisaient leur adieu à leur ami Nabil Farès : «C’était au cimetière Vaudrans de Marseille. Il n’y a rien de moribond dans ce cimetière apaisant, où les tombes apparaissent comme des maisons avec des carrés funéraires de petits villages avec une convivialité, comme nos villages de Kabylie. Ça nous rappelle chez nous et on se dit que Nabil Farès a de la chance de reposer dans un lieu pareil.» Parler de la beauté des cimetières semble être la seule approche que s’accorde Mediene pour imaginer le départ de Nourredine Saâdi, puisqu’il évoque un autre lieu : «Nourredine Saâdi a un rapport aux cimetières qui n’est pas du tout morbide», lance-t-il. Il évoque le cimetière de Kristel, à Oran, dont «Nono» serait tombé amoureux. «Pour lui, ce sont des lieux de repos…et c’est le cas !», raconte Pr. Mediene, qui se rappelle de sa rencontre avec celui qui partage sa même passion pour l’art.  

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