Algeria



Sept offres techniques présentées

Sept sociétés ont présenté des dossiers techniques suite à l'appel d’offres émis par Sonatrach pour la réalisation d’une nouvelle raffinerie de pétrole brut à Hassi Messaoud (Ouargla), a indiqué, hier, un communiqué de la compagnie pétrolièr
El Watan - Economie

Sept offres techniques présentées

Sept sociétés ont présenté des dossiers techniques suite à l'appel d’offres émis par Sonatrach pour la réalisation d’une nouvelle raffinerie de pétrole brut à Hassi Messaoud (Ouargla), a indiqué, hier, un communiqué de la compagnie pétrolière nationale. D'un total de 18 sociétés qui ont retiré le dossier d’appel d’offres national et international restreint, publié le 13 novembre 2017, par le bulletin des appels d'offres du secteur de l'Energie et des Mines (Baosem), 7 sociétés ont présenté des dossiers techniques, a précisé la même source. Il s'agit du groupement Sinopec/CTI, le groupement Petrofac/GS, le groupement Tecnicas Reunidas/Samsung Engineering, la société China Huanqui Contracting & Engineering (HQC), la société Hyundai Engineering, Maire Tecnimont/Petrojet et Hualu Ingineering. La commission d’ouverture des plis de Sonatrach, qui s’est réunie aujourd'hui, devrait transmettre ces dossiers au comité d’évaluation des offres techniques, selon le communiqué. Pour rappel, cette nouvelle raffinerie de pétrole brut à conversion profonde d’une capacité de 5 millions de tonnes par an devrait se situer à Haoud El Hamra à Hassi Messaoud. Elle s’inscrit dans le projet de transformation SH 2030, elle permettra d’augmenter la capacité de raffinage du pays et de couvrir davantage les besoins nationaux en produits raffinés. 

La fiscalité pétrolière en hausse

En chute libre ces quelques dernières années en raison de la baisse du prix du pétrole, les recettes de la fiscalité pétrolière enregistrent, cette année, une légère amélioration, à la faveur de l’augmentation des prix du brut. Ainsi, selon le
El Watan - Economie

La fiscalité pétrolière en hausse

En chute libre ces quelques dernières années en raison de la baisse du prix du pétrole, les recettes de la fiscalité pétrolière enregistrent, cette année, une légère amélioration, à la faveur de l’augmentation des prix du brut. Ainsi, selon les derniers chiffres de la Direction générale des impôts (DGI), citée hier par l’APS, le produit de la fiscalité pétrolière, effectivement recouvré durant les deux premiers mois de l’année en cours, a atteint un montant de 438,6 milliards de dinars, contre 344,8 milliards à la même période de l’année précédente, soit une croissance de plus de 48%. En 2017, indique la même source, la fiscalité pétrolière effective s’était accrue de plus de 26% par rapport à 2016, passant ainsi de 1682,6 milliards de dinars à 2126,9 milliards de dinars, soit une part de 39,2% des recettes budgétaires globales. S’agissant des recettes fiscales ordinaires, le bilan de la DGI pour les deux premiers mois de 2018 fait ressortir qu’elles se sont élevées à 471,5 milliards de dinars, contre 476,7 milliards à la même période de l’année précédente. D’un montant total de 2636,8 milliards de dinars en 2016, les recettes fiscales ordinaires effectivement recouvrées par la DGI sont passées à 2892 milliards de dinars en 2017, soit une hausse de 9,7% sur un exercice, est-il par ailleurs précisé. Par catégories d’impôts ordinaires recouvrés, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a donné lieu à des recettes effectives de l’ordre de 1002 milliards de dinars en 2017, soit en hausse de 9% par rapport à 2016. Le produit effectif réalisé au titre de l’impôt sur le revenu global appliqué aux salaires (IRG) a atteint pour sa part 683,6 milliards de dinars, représentant ainsi la part la plus importante de l'IRG global, soit un taux de 88%, le reste étant prélevé sur les non-salariés pour un montant de recouvrement total de 92,4 milliards de dinars. Quant à l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), la DGI indique qu’il a rapporté plus de 380 milliards de dinars en 2017, en hausse de 10% par rapport à 2016, tandis que la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) a donné lieu à un montant recouvré de l’ordre de 206 milliards de dinars, contre 203,4 milliards en 2016. Globalement, le bilan des services fiscaux indique que les recettes budgétaires effectivement réalisées en 2017 (toutes ressources confondues) ont atteint 5432,9 milliards de dinars, contre 4758,9 milliards en 2016, soit une croissance de plus de 14%. Concernant la période allant de janvier à fin février derniers, le montant global des ressources réalisées a atteint plus de 910 milliards de dinars, contre 821,5 milliards durant les deux premiers mois de l’exercice précédent. A souligner enfin que, selon le directeur des relations publiques auprès de la DGI, Brahim Benali, les pouvoirs publics prévoient comme objectif à moyen terme d’atteindre un niveau de fiscalité ordinaire qui permettrait de financer la totalité des dépenses publiques de fonctionnement. Il s’agit, a-t-il ainsi précisé à l’APS, de faire augmenter la fiscalité ordinaire d’au moins 10% annuellement d’ici à 2021.  

Suspense autour des mesures fiscales controversées

Le projet de loi, qui a été adopté lors d’une réunion du gouvernement, a maintenu la même pression fiscale sur les citoyens comme contenu dans la première mouture du texte que le Président avait demandé de revoir. Aujourd’hui, le Conseil des mi
El Watan - Economie

Suspense autour des mesures fiscales controversées

Le projet de loi, qui a été adopté lors d’une réunion du gouvernement, a maintenu la même pression fiscale sur les citoyens comme contenu dans la première mouture du texte que le Président avait demandé de revoir. Aujourd’hui, le Conseil des ministres examinera, validera ou rejettera le projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2018. La copie proposée par Ahmed Ouyahia, et qui a fait couler beaucoup d’encre et surtout provoqué l’inquiétude des citoyens qui la jugent dangereuse et impopulaire, sera présentée pour examen par le président de la République qui avait déjà demandé une révision de la loi avant qu’elle ne passe par le conseil du gouvernement. Les Algériens retiennent leur souffle avant de savoir, dès ce soir, si les mesures impopulaires contenues dans ladite loi complémentaire seront maintenues ou pas. Alors que la situation financière du pays n’est pas aussi «sensible» qu’annoncé par certaines prévisions qui tablaient sur une baisse drastique des cours du pétrole, la loi de finances complémentaire est tombée comme une massue sur des têtes déjà sonnées par les prix des produits de consommation. Le projet de loi, qui a été adopté lors d’une réunion du gouvernement, a maintenu la même pression fiscale sur les citoyens comme contenu dans la première mouture du texte que le Président avait demandé de revoir. Le citoyen est carrément sommé de vider ses poches. L’obtention de documents administratifs sera, selon le projet de loi, fortement taxée. Les droits de timbre pour l’octroi d’un passeport biométrique, de la carte d’identité et du permis de conduire ont exagérément augmenté pour «soutenir l’effort de modernisation de l’administration». Ainsi, le citoyen désirant se faire établir un passeport devra s’acquitter d’un droit de timbre passant de 6000 à 10 000 DA pour un carnet de 28 pages, et de 12 000 à 50 000 DA pour le passeport de 48 pages. Quant au droit de timbre pour l’octroi d’un passeport biométrique délivré en procédure accélérée, il coûtera 30 000 DA au lieu de 25 000 DA pour un document de 24 pages, et de 150 000 DA au lieu de 60 000 DA pour un document de 48 pages. La carte nationale d’identité sera obtenue, quant à elle, contre le paiement d’une taxe de 2500 DA, alors que le permis de conduire catégorie B (léger) coûtera 15 000 DA et 30 000 DA pour la catégorie lourd. Les cartes grises d’immatriculation oscilleront, selon les catégories et le poids des véhicules. Le droit à payer est ainsi fixé entre 10 000 DA et 60 000 DA. Outre ces droits de timbre, le PLFC prévoit, entre autres dispositions, une remise en cause des avantages fiscaux accordés aux concessionnaires automobiles, en imposant dans son article 8 une taxe sur la valeur ajoutée à taux réduit pour les collections CKD et SKD destinées aux industries de montage de véhicules. L’introduction de cette taxe aura pour incidence directe une augmentation des prix des véhicules montés en Algérie, ce qui réduira davantage les chances d’acquisition de véhicule pour les petites bourses. Le gouvernement Ouyahia a justifié ce revirement dans les avantages accordés aux concessionnaires automobiles, comme une résultante de «l’essor et l'évolution remarquables en termes de réalisation d’investissement» de l’activité de montage. Autre promesse de poids supplémentaire pour les bourses algériennes, l’introduction d’une «taxe supplémentaire provisoire préventive» applicable sur les produits finis importés et dont le taux variera entre 60% et 200%. Une formule trouvée par le gouvernement pour «protéger la production locale de la concurrence étrangère». Au-delà des taxes et impositions, le PLFC prévoit une mesure on ne peut plus sensible consistant en la consécration du droit de concession des terres agricoles aux étrangers désireux d’investir en Algérie. Les réactions de désaveu et d’inquiétude suscitées par ces mesures ont poussé le Premier ministre à rendre public un communiqué expliquant et justifiant le recours à de lourdes taxes, notamment pour la délivrance de documents administratifs. «La hausse des taxes est expliquée par l’augmentation des prix de revient de la fabrication des documents biométriques», justifie le gouvernement en expliquant que ce sont des prix qui peuvent paraître dérisoires compte tenu de la durée de validité des documents octroyés (10 ans). Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur, est venu à son tour tenter de calmer les esprits en laissant croire que rien n’est encore acquis tant que le Conseil des ministres n’a pas donné son quitus. Même s’il justifie lui aussi ces hausses, il apportera la précision suivante qu’il «ne s’agit encore que de propositions». Est-ce à dire que l’espoir de voir ces lourdes impositions disparaître est envisageable ? Nous le saurons ce soir si le Conseil des ministres sera bel et bien maintenu.         

La facture des importations des produits alimentaires en hausse

La facture d’importation des produits alimentaires a enregistré une hausse durant les quatre premiers mois de l’année 2018, causée essentiellement par l'augmentation des prix sur les marchés internationaux des céréales et de la poudre de lait. Ai
El Watan - Economie

La facture des importations des produits alimentaires en hausse

La facture d’importation des produits alimentaires a enregistré une hausse durant les quatre premiers mois de l’année 2018, causée essentiellement par l'augmentation des prix sur les marchés internationaux des céréales et de la poudre de lait. Ainsi, le montant de l’enveloppe qui a été consacrée pour importer les produits alimentaires a atteint 3,155 milliards de dollars entre janvier et avril, contre 3,007 milliards durant la même période en 2017, soit 4,92% de plus représentant un bond de 148 millions de dollars. Sur ce chiffre, qui a été révélé hier par le Centre national de l’information et des statistiques des douanes (CNIS), 2,33 milliards de dollars ont été versés pour l’achat des principaux produits que sont les céréales, lait, sucres et sucreries, café, thé, légumes secs et viandes. En hausse de 49 millions de dollars par rapport à l’année dernière, où la facture était tout aussi élevée avec 2,284 milliards de dollars. Le panier céréales, semoules et farine s’est établi à 1,17 milliard de dollars contre 1,01 milliard, en hausse de 16%, alors que les achats de lait et produits laitiers ont atteint 557,2 millions de dollars contre 552,33 millions en 2017, soit une hausse de 0,88%. Dans son indice sur les prix des produits alimentaires sur le marché international, la FAO a enregistré une hausse en avril dernier de 2,7% en notant que «les prix de la plupart des céréales et des produits laitiers ont continué à progresser, alors que les prix du sucre ont baissé. Les prix du blé, des céréales secondaires et du riz ont suivi une courbe ascendante ces derniers mois. Par contre, la tendance à la baisse sur les marchés de l’huile végétale et de la viande s’est également poursuivie». Une baisse qui a eu une incidence sur la facture d’importation des viandes en Algérie qui a enregistré une descente à 60,7 millions de dollars contre 96,8 millions sur les quatre premiers mois de 2017, soit un recul de 37,3%. Une tendance baissière est aussi enregistrée pour les sucres et sucreries dont la facture d’achat est passée de 299,58 millions de dollars contre 361,15 millions, soit moins de 17,05%. 709,55 millions de dollars d’importation de médicaments depuis janvier L’importation de légumes secs a aussi connu une petite baisse, passant de 134,88 millions de dollars en 2017 à 121,62 millions durant les premiers mois de 2018, soit une baisse de presque 10%. L’Algérie a par ailleurs importé du café et du thé à hauteur de 123,57 millions de dollars cette année, contre 129,11 millions l’année dernière. L’importation des huiles destinées à l’industrie alimentaire a enregistré une hausse se chiffrant à 312,72 millions de dollars durant la même période, contre 306,94 millions. En ajoutant la facture des huiles au reste des produits, la facture globale d’importation des produits alimentaires a augmenté de 4,53%, soit 3,46 milliards de dollars entre janvier et avril 2018 contre 3,31 milliards durant la même période en 2017. Outre les produits alimentaires, et comme chaque année, l’autre facture lourde des importations a concerné les médicaments. Elle a atteint durant les quatre premiers mois de l’année en cours 709,55 millions de dollars, en hausse de 47,56% par rapport à la même de période l’année passée qui était de 480,87 millions. A noter que des restrictions à l’importation sont entrées en vigueur depuis janvier de cette année afin de réduire la facture des achats et approvisionnements de l’étranger.                       

Une surtaxe en guise de substitution

Le gouvernement va instituer un nouveau dispositif de régulation du commerce extérieur qui remplacera la suspension provisoire à l’importation, a annoncé avant-hier le ministère du Commerce. «A la faveur d’une disposition introduite dans le proje
El Watan - Economie

Une surtaxe en guise de substitution

Le gouvernement va instituer un nouveau dispositif de régulation du commerce extérieur qui remplacera la suspension provisoire à l’importation, a annoncé avant-hier le ministère du Commerce. «A la faveur d’une disposition introduite dans le projet de loi de finances complémentaire pour 2018, un nouveau dispositif de régulation des importations et de protection de la balance des paiements sera mis en place à travers l’institution d’un Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) en lieu et place de la suspension provisoire à l’importation», a fait savoir le ministère dans un communiqué publié sur son site web. «Un droit additionnel provisoire de sauvegarde sera mis en place comme en matière de droits de douanes avec des taux extrêmement dissuasifs (de 30 à 200%). Les taux de DAPS, à retenir pour les différentes marchandises soumises, seront fixés par voie réglementaire après concertation avec les opérateurs économiques concernés», a ajouté la même source, notant que des séances de concertation, par filière d’activités, seront organisées le moment opportun par le service du ministère du Commerce de concert avec les départements ministériels concernés. Jeudi dernier, le Premier ministère a souligné que le taux variant entre 30% et 200% sera «appliqué aux importations de produits de luxe qui seront ainsi taxées au lieu d'être interdites, générant par cela des recettes pour le Trésor». «L'instauration du DAPS contribuera aussi à la rationalisation des importations qui demeurent une facture trop lourde pour les réserves de change du pays. Le DAPS ajoutera également une protection supplémentaire du marché national au profit des entreprises locales qui gagneront ainsi des parts de marché. En outre, les fournisseurs étrangers traditionnels viendront pour certains investir en Algérie, dès lors que son marché sera protégé. Tout cela générera des milliers d'emplois nouveaux au profit des jeunes de notre pays», a expliqué le Premier ministère. Fortement touchée par la chute drastique des prix du pétrole depuis 2014, l'Algérie s'est engagée dans une politique de restriction des importations, dans le but de retrouver l'équilibre de la balance commerciale. Dans un premier temps, le gouvernement avait instauré en 2016 des quotas d'importation de certains produits et imposé l'obtention d'une licence fixant la quantité que l'importateur est autorisé à faire entrer dans l'année. A peine deux années après son entrée vigueur, le système des licences a été supprimé. Justifiant cette décision à l’époque, l’ex-ministre du Commerce avait fait valoir que le système des licences a non seulement «montré ses limites» mais c'est aussi un système «bureaucratique» et «manquant de transparence» sans compter qu'il a engendré parfois des problèmes d'approvisionnement. Afin d'empêcher une nouvelle envolée de la facture des importations, les autorités avaient décidé de suspendre par décret l'importation de près d’un millier de produits et ont fait faire passer à 30% le taux d'une taxe intérieure sur certains articles et relevé jusqu'à 60% les droits de douane pour d'autres. Mais cette nouvelle politique n’a pas manqué de pénaliser de nombreuses entreprises locales qui se plaignent de ne plus pouvoir se fournir en certains matériaux et matières premières, non disponibles sur le marché local. A plusieurs reprises, la liste des produits suspendus à l’importation a fait l’objet d’une réactualisation en fonction des doléances des opérateurs. En décidant d’instaurer le DAPS, le gouvernement semble vouloir surtout donner un gage à son partenaire européen offusqué par les barrières à l’importation. Récemment, l’Union européenne (EU), premier partenaire commercial de l’Algérie, avait réclamé que les mesures engagées pour réguler les importations soient prises dans «le respect» de l’Accord d’association.                 

L’instabilité des lois brouille les perspectives

L’article 8 du projet de loi de finances complémentaire 2018 marque un énième revirement dans la politique fiscale de l’Exécutif applicable aux industries automobiles. Pour la énième fois, le gouvernement décide de revoir sa copie sur l’indust
El Watan - Economie

L’instabilité des lois brouille les perspectives

L’article 8 du projet de loi de finances complémentaire 2018 marque un énième revirement dans la politique fiscale de l’Exécutif applicable aux industries automobiles. Pour la énième fois, le gouvernement décide de revoir sa copie sur l’industrie automobile. Les avantages fiscaux accordés aux constructeurs moyennant un investissement dans la filière automobile risque d’être remis en cause par un article inclus dans le projet de loi de finances complémentaire 2018. Dans son article 8, le projet de LFC 2018 impose désormais une TVA (taxe sur la valeur ajoutée) à taux réduit aux collections dites CKD et SKD destinées aux industries de montage de véhicules. L’Exécutif vient ainsi amorcer un virage à 180°, justifiant sa décision par le fait que l’activité de montage de véhicules «a connu depuis quelques années un essor et une évolution remarquable en termes de réalisation d’investissements publics et privés ainsi qu’en partenariat et a commencé à asseoir un tissu industriel automobile devant répondre en termes de rapport qualité prix, à la demande nationale et dans le futur à l’exportation». «Aussi, les avantages tracés par les pouvoirs publics en faveur des industries de montage automobile ayant été atteint, particulièrement avec l’émergence de la sous-traitance dans ce domaine, leurs efforts en termes d’incitations fiscales seront orientés vers d’autres industries de montage qui ont encore besoin des aides publiques sous toutes leurs formes», lit-on dans l’article 8 du projet de loi de finances complémentaire 2018 qui marque ainsi un énième revirement aussi inexplicable qu’imprévisible dans la politique fiscale de l’Exécutif applicable aux industries automobiles. C’est une remise en cause on ne peut plus claire des précédents avantages prévus à la fois dans la loi n°2016-09 du 3 août 2016 relative à la promotion de l’investissement ainsi que dans la loi de finances 2017. Quant on parle d’avantages fiscaux, on pense systématiquement au régime fiscal préférentiel prévu par la législation en vigueur, notamment par l’article 88 de la loi budgétaire du précédent exercice, en faveur des collections destinées aux industries de montage et celles dites CKD. Ce package d’avantages dits exceptionnels figure également dans la loi cadre plaidant en faveur de la promotion de l’investissement, datée du 3 août 2016. A peine quelques années après l’implantation des usines de montage automobile, l’Exécutif décide de retirer d’une main ce qu’il a accordé de l’autre, brouillant ainsi les perspectives d’une industrie naissante. Le plus ancien des sites de montage n’a que quatre années d’existence, alors que certains avantages fiscaux accordés par le CNI (Conseil national d’investissement) ont une durée de validité de cinq ans. Au-delà de cette remise en question du régime fiscal préférentiel appliqué aux industries automobiles, l’instabilité des lois régissant cette activité pèse sur le moral des investisseurs. Leur satisfaction envers l’action publique régissant l’investissement connaît un effritement, alors que certains d’entre eux rament contre vents et marées pour faire venir des équipementiers et/ou faire émerger des sous-traitants. L’annonce par le projet de LFC 2018 de l’abandon de certains avantages fiscaux suscite beaucoup d’inquiétudes et de débats au sein des marques automobiles. Des business plans sont totalement remis en question, alors que des équipementiers devant s’implanter dans la périphérie des usines de montage adoptent désormais une position de wait and see, en attendant que l’horizon s’éclaircisse. Dans de pareilles situations d’instabilité juridique, les business plans sont souvent sujets à une réévaluation des risques. Le secteur des hydrocarbures avait connu une longue conjoncture d’instabilité juridique qui s’était traduite par un désinvestissement criant dans l’amont pétrolier et gazier. Il existe évidemment des contrastes de taille entre les deux secteurs, mais la question de la stabilité de la réglementation régissant l’investissement reste posée.  

Vers un second cycle de baisse des cours du pétrole

A moins d’un retournement spectaculaire de conjoncture, les cours du pétrole devraient très probablement repartir à la baisse à la faveur des surstocks de pétrole et d’essence aux Etats-Unis d’Amérique officiellement annoncés ce mercredi par l’
El Watan - Economie

Vers un second cycle de baisse des cours du pétrole

A moins d’un retournement spectaculaire de conjoncture, les cours du pétrole devraient très probablement repartir à la baisse à la faveur des surstocks de pétrole et d’essence aux Etats-Unis d’Amérique officiellement annoncés ce mercredi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La loi de l’offre et de la demande est en effet implacable et les prix du Brent ont immédiatement décliné de près de 4 dollars seulement trois jours après la publication de ces statistiques. Le Brent de la mer du Nord est en effet subitement passé de 80,3 dollars à 76,33 dollars vendredi dernier tandis que le WTI chutait de 72,9 dollars à 67,71 dollars. Ces statistiques momentanément occultées par les tumultes de la géopolitique ont subitement remis en évidence que le monde regorge d’hydrocarbures que seule une forte croissance de l’économie mondiale pourrait absorber. Une croissance qui se fait malheureusement attendre et dont les grandes institutions économiques et financières mondiales (FMI, Banque mondiale, Agence internationale de l’énergie, etc.) semblent douter quand elles évoquent les perspectives de reprise. La surabondance de pétrole et de gaz pourrait même s’aggraver si les pays de l’Opep et la Russie venaient à ne pas reconduire l’accord de réduction des quotas qui arrivera à expiration cet été et tout porte à croire qu’un relâchement sera opéré sur pression des gros consommateurs comme la Chine, l’Inde et l’Europe dont la croissance risque d’être compromise par la cherté de l’énergie. Les effets géopolitiques et l’entente des pays membres de l’OPEP ont certes efficacement contribué à une remontée substantielle des cours durant ces six derniers mois, mais ils ne suffisent pas à eux seuls. La relative quiétude géopolitique et la croissance de l’offre venue d’une multitude de puits de pétrole et de gaz de schiste américains et canadiens, ont réussi à maintenir les stocks à des niveaux très élevés. Il faut en effet reconnaître que l’offre mondiale de pétrole et de gaz naturel n’est plus ce qu’elle était il y a à peine une décennie. Les grandes découvertes d’hydrocarbures effectuées dans de nombreux pays d’Afrique (Angola, Zimbabwe, Nigeria, etc.), d’Asie (pays du golfe, Iran, Irak, etc.) et d’Australie notamment, ont mis sur le marché des quantités considérables d’hydrocarbures auxquelles se sont ajoutées celles qui proviennent des puits non conventionnels qui prolifèrent dans certains Etats américains, canadiens et mexicains. De nombreux autres pays, parmi lesquels l’Algérie considérée comme la troisième réserve de gaz de schiste au monde, sont en train de s’y mettre. En dépit du recul de la production opérée par l’Opep et la Russie, le pétrole a continué à couler à flots, approvisionnant copieusement les marchés internationaux «spot», y compris en or noir. La production mondiale actuelle et à venir est de nature à générer une crise de surabondance qui, à l’évidence, impactera négativement les cours des hydrocarbures. Elle sera probablement plus grave que celle que les pays producteurs d’hydrocarbures avaient subie durant les années 2014 et 2017, période durant laquelle les prix avaient décliné au point d’avoir gravement déséquilibré leurs balances des paiements. La remontée des cours du baril qui a culminé à 80 dollars au début du mois de mai 2018 n’est en réalité qu’un épisode conjoncturel dû, comme il était souvent arrivé, à des turbulences géopolitiques qui s’estompent dès que la sérénité revient sur le terrain des conflits internationaux. C’est exactement ce qui s’est passé ces derniers mois avec les déclarations intempestives du président américain Donald Trump qui avait remis en cause l’accord nucléaire avec l’Iran, proféré des menaces à l’encontre de la Syrie et du Venezuela, et rejeté les accords de libre-échange dans les zones atlantique et pacifique. Des menaces qui fort heureusement n’ont pas été suivies d’actions concrètes. Le maintien, à ce jour, de la paix internationale a permis au marché, c’est-à-dire à la loi de l’offre et de la demande, de reprendre sa faculté de déterminer les prix des hydrocarbures. Et à ce titre, le constat d’une surabondance de pétrole et de gaz est vite constatée. Une surabondance du reste exacerbée par une demande mondiale encore trop molle. Le déterminisme imparable de l’offre et de la demande Si la légère reprise des cours constatée ces six derniers mois a effectivement donné quelques lueurs d’espoir notamment aux pays fortement dépendants de la rente pétrolière, la baisse tendancielle qui a entamé son cycle de baisse depuis la publication des stocks américains sonne malheureusement comme un rappel au déterminisme imparable de l’offre et de la demande que des événements conjoncturels peuvent certes perturber momentanément, mais jamais détourner définitivement de son cours que constitue la réalité, autrement dit les données concrètes du marché mondial. Un marché que seule la disponibilité ou non du pétrole et du gaz peuvent réguler, quand bien même certains facteurs exogènes viendraient à perturber, comme ce fut le cas ces six derniers mois, cette incontournable logique. Ce sont précisément ces effets conjoncturels, seuls ou combinés, qui ont fait que les cours du pétrole ont quelque peu grimpé tout au long de ces six derniers mois avant d’opérer une redescente qui risque de ramener à terme le prix du baril à des niveaux très bas. La triste réalité des surstocks dopés par une production massive de pétrole et de gaz de schiste a rattrapé le marché dont la préoccupation essentielle n’est plus de vendre au meilleur prix, mais la certitude de pouvoir écouler ses stocks qui n’arrêteront pas de se déprécier sous l’effet d’une surproduction que l’économie mondiale ne parvient pas à absorber dans son état actuel de croissance. A moins d’un spectaculaire retournement de conjoncture que pourrait provoquer une guerre, un achat massif d’hydrocarbures par la Chine et certains grands pays émergents ou une reprise subite de la croissance mondiale, la tendance à l’accumulation de stocks a toutes les chances de se poursuivre, voire même de s’amplifier. Incités par l’augmentation des cours de ces six derniers mois, les producteurs se sont en effet lancés dans une course effrénée à l’extraction de pétrole et de gaz non conventionnels. Près d’un millier de nouveaux puits ont été forés en quelques mois dans divers Etats américains, portant la production des Etats-Unis à un peu plus de 10 millions de barils/jour. En raison de ce trop d’hydrocarbures, les pays producteurs de pétrole risquent de faire les frais d’un second cycle de baisse des prix qu’il sera cette fois bien difficile de contenir par des ententes de cartels, ni même par des crises géopolitiques mineures. Les stocks disponibles sont trop importants et par conséquent plus difficiles à écouler sur les marchés internationaux et notamment le marché spot de Rotterdam où la concurrence est de plus en plus féroce. Pour obtenir de nouveaux marchés ou seulement garder leurs clients attitrés, certains négociants en mal de débouchés sont prêts à brader leurs produits au risque de provoquer une nouvelle dégringolade des prix dont pâtiraient surtout les pays fortement dépendants de la rente d’hydrocarbures, comme le nôtre.  

«Le problème des exploitations agricoles est dans le manque de bonne gouvernance et de stratégie»

Le dossier des concessions agricoles continue à faire débat. Où en est réellement la question à votre avis ? Parler du régime de la concession invite indiscutablement à revisiter les péripéties ayant traversé l’histoire récente des terres du
El Watan - Economie

«Le problème des exploitations agricoles est dans le manque de bonne gouvernance et de stratégie»

Le dossier des concessions agricoles continue à faire débat. Où en est réellement la question à votre avis ? Parler du régime de la concession invite indiscutablement à revisiter les péripéties ayant traversé l’histoire récente des terres du domaine national. Il faut rappeler que les velléités de la privatisation se sont manifestées, timidement certes, au lendemain de la disparition du président Boumediène et ouvertement au cours de l’historique 3e session du comité central du FLN, tenue en décembre 1981, qui a abouti à un consensus de maintenir la propriété publique des terres, tout en abandonnant la Révolution agraire. Ainsi, l’ensemble du mouvement coopératif institué dans le cadre de la Révolution agraire a été dissous et les terres et les exploitants ont été intégrés dans les domaines autogérés restructurés à la faveur de la fameuse instruction présidentielle n°14 du 17 mars 1981. Ensuite est intervenue pour la première fois la cession des terres publiques, dans le cadre de la loi 83-18 relative à l’APFA. Le principe de base, inspiré du droit musulman, étant que celui qui met une terre en valeur sur ses propres fonds peut se l’approprier ; cette loi s’adresse en priorité aux terres sahariennes et exclusivement aux nationaux, quitte à ce qu’ils engagent des partenariats avec des personnes ou des sociétés étrangères sous réserve de la préservation de la propriété au national ; ceci est valable aussi pour les terres privées ; cette loi est toujours en vigueur. Sous l’effet de la crise économique et financière, l’Etat voulait se désengager du secteur le plus rapidement possible. C’est ainsi qu’en 1987 est intervenue la loi 87-19 qui a permis le démantèlement des 3415 domaines agricoles socialistes et leur effritement en 30 000 exploitations agricoles collectives et autant d’exploitations agricoles individuelles, sous un statut hybride appelé «jouissance perpétuelle» qui a introduit une instabilité permanente des attributaires, les inscrivant pour certains dans une collectivisation imposée et sous la menace permanente et l’autoritarisme de l’administration, des walis et de l’organisation de masse, l’UNPA en l’occurrence. Cette loi fut qualifiée d’antichambre de la privatisation n’était l’article 14 de l’ancienne Constitution qui empêchait toute privatisation des biens de la collectivité nationale. La loi 90-25 du 18 novembre 1990, portant orientation foncière a permis la restitution des terres nationalisées dans le cadre de la Révolution agraire en 1971 et 1973 et celle mises sous protection de l’Etat en 1963 et 1964. Ces importantes restructurations étaient souvent préparées dans la confidentialité totale induisant un désarroi des acteurs de base au moment de leurs annonces. Devant ce désarroi, la consultation nationale sur l’agriculture organisée en mai 1992 n’a pas pu trancher sur le devenir des terres agricoles, mais a introduit des pistes de travail à côté d’autres recommandations qui concernent la mutation de l’économie agricole. En 1995, sous les directives du FMI, mais aussi de la crise multidimensionnelle que connaissait le pays, un projet de loi a été introduit pour permettre la privatisation des terres agricoles, projet de loi autour duquel a été organisée une conférence nationale en 1996, projet soutenu avec force par l’UNPA. A cause des multiples controverses et des risques de déstabilisation d’un secteur malmené pendant près de deux décades, ce projet de loi a été retiré in extremis du bureau de l’APN. Il faudra donc attendre l’élection du président Abdelaziz Bouteflika pour mettre fin à ces débats byzantins. Après des hésitations au courant de la campagne électorale de 1999, les grandes réponses de type politique ont été apportées par le président Bouteflika en mai et en novembre 2000, d’abord, au cours de la réunion des walis en mai, ensuite en novembre dans un discours prononcé à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’UNPA. Il s’agissait du mode de gestion de terres du domaine privé de l’Etat, des modes à développer en matière de financement et de régulation, du développement rural intégré et de la participation des acteurs de base. En effet, le régime de la concession est l’émanation du président de la République puisqu’il s’agit de l’une de ses premières décisions. Il s’agit d’un véritable coup de poing sur la table lancé au mois de novembre 2000 devant l’UNPA et à l’encontre de ce que défendait son SG, mettant ainsi fin à plusieurs années de tergiversations quant au devenir des terres agricoles du domaine national entretenues par les tenants de la privatisation tous azimuts et les partisans du maintien de la propriété publique des terres. Malgré cette décision salutaire, sa consécration n’a pu intervenir que 8 ans après par la loi 08-16 du 03 août 2008 portant orientation agricole et les dispositions de sa mise en œuvre par la loi 10-03 du 15 août 2010. Pourquoi un tel retard d’une décision de la plus haute instance du pays ? L’importance de la question et sa sensibilité ainsi que les rapports des forces sur la scène politique en sont certainement à la base. Pourquoi cette recherche par certains de vouloir désengager l’Etat de toutes possibilités d’intervention sur le secteur alors que même les règles de base d’une économie libérale ne sont toujours pas en place ? La réponse ne peut s’imaginer que dans la sphère politique, loin de toute dimension économique, sociale, culturelle, sécuritaire, voire même historique. En tout état de cause et malgré les réticences du SG de l’UNPA, la loi et les dispositions prises pour les concessions agricoles ont induit l’adhésion et la satisfaction des opérateurs économiques de base, en premier lieu ces mêmes exploitants agricoles qui se sont empressés de déposer leurs dossiers de conversion du droit de jouissance en droit de concession au regard notamment de la levée de nombreux verrous, tels que la possibilité de sortie de l’indivision, la cession du droit de concession, le partenariat… Aujourd’hui, l’opération est une réussite et est presque terminée, nonobstant certains contentieux. La sécurisation des exploitants titulaires pour la première fois d’un acte de concession individuelle publié, corollaire de libération des initiatives sont à l’origine du «boom» qu’a connu le secteur à partir de 2010. Malheureusement, suite aux multiples changements à la tête du secteur dès la fin 2013 a de nouveau réintroduit le doute, les hésitations et parfois des remises en cause injustifiées politiquement, économiquement et même socialement ; c’est dire les enjeux que représente ce secteur et les luttes souvent sournoises qui bloquent toutes velléités de développement continu et durable. Il était question d’ouvrir les concessions aux partenaires étrangers dans le cadre du projet de loi de finances 2018, puis il y a eu changement. A votre avis, quelle stratégie adopter dans ce cadre ? Le Partenariat public-privé (PPP s’avère être une nécessité pour inscrire de nouvelles perspectives aux exploitations agricoles publiques et privées. Par leur expérience et leur savoir-faire, il permettra aux EAC et EAI et fermes pilotes de survivre légalement grâce au capital privé et à la facilité de prise de décision dans la gestion de l’exploitation. Le partenariat dans l’exploitation des terres agricoles a été introduit dans la législation algérienne pour encourager l’investissement public et privé. Deux formes de partenariats dans l’agriculture sont consacrées par la législation algérienne : la première forme de partenariat instituée par la loi de finances complémentaire pour 2009, ouverte à tous les domaines d’activités, en distinguant, d’une part, le partenariat entre l’entreprise nationale, publique ou privée avec des investisseurs étrangers et, d’autre part, le partenariat entre l’entreprise nationale publique et l’entreprise nationale privée. Cette disposition concernait les différentes unités agro-industrielles mais aussi les fermes pilotes pour le partenariat avec les nationaux. A travers cette règle : dans le cadre d’une société de joint-venture, l’entreprise étrangère se met en partenariat avec l’entreprise algérienne publique ou privée. Ceci pour les unités industrielles ; l’entreprise nationale publique, ferme pilote SPA devra se mettre en partenariat à travers une société de joint-venture avec une entreprise algérienne privée. Jusqu’à mai 2017, la terre était concédée : à la ferme pilote en vertu du décret 11-06 du 10 janvier 2011 précisant les modalités d’exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l’Etat et affectées ou rattachées à des organismes et établissements publics pris en application de la loi d’orientation agricole de 2008 ; à l’entreprise nationale algérienne lorsqu’il s’agit d’un partenariat avec des étrangers. A partir de mai 2017 et juste avant les élections législatives et sur pression des détenteurs de capitaux convoitant le patrimoine foncier de ces fermes pilotes considéré parmi le plus fertile du pays, le gouvernement a décidé de modifier le dispositif en octroyant désormais la concession des terres à la société de joint-venture à travers une résolution du Conseil des participations de l’Etat (CPE) de mai 2017. Cette manière d’agir rend non seulement caduque l’existence des fermes pilotes destinées initialement à la production de semences, plants et géniteurs pour les besoins nationaux, mais également ouvre la voie à l’accaparement de vastes superficies de terres par le capital non professionnel. La disposition du projet de loi de finances complémentaire pour 2018, qui vient d’être retirée, ne fait qu’entériner les dispositions prises par le CPE, en prévoyant de donner le droit de concession aux sociétés de joint-venture créées dans le cadre des partenariats entre les fermes pilotes et les partenaires nationaux et/ou étrangers. Il semble que ce qui pose problème dans cette disposition est l’allusion faite aux étrangers, ce qui a soulevé le tollé dans la presse et à travers les réseaux sociaux. A ce propos, j’estime inopportun le recours à une nouvelle disposition législative dans la mesure où, comme cité auparavant, le dispositif existe déjà, explicité dans l’instruction du ministre de l’Agriculture et du développement rural n°219 du 14 mars 2011 et de la circulaire interministérielle n° 108 de 2011 modifiée par la 1839 du 17 décembre 2017 portant accès au foncier agricole destiné à l’investissement dans le cadre de la mise en valeur des terres par la concession. La seule modification objective aurait été l’annulation de la disposition qui exigeait que l’ensemble des actionnaires de la joint-venture soient de nationalité algérienne. Il faut reconnaître qu’un débat préalable aurait évité les malentendus et aurait présenté les arguments du recours au bienfait du partenariat, notamment avec les capitaux et le savoir-faire étrangers, débat, faut-il le rappeler, qui n’est jamais sorti de la sphère administrative. En outre, les concessions de terres à grande échelle accordées, à l’image des nouveaux projets de partenariat passés avec des investisseurs étrangers ou nationaux, nécessitent à notre sens un débat quant aux risques d’agression sur les ressources naturelles, notamment l’eau dans les régions sahariennes et l’élevage ovin au niveau des zones de parcours concernées justement par ces projets. S’agissant d’une question liée au mode d’appropriation du foncier domanial, les débats devront exposer la problématique et évaluer les risques de voir le patrimoine foncier public accaparé par le capital et la masse des concessionnaires convertis en salariés ou réduit au chômage. Ils devront rappeler les dispositifs juridiques et réglementaires en vigueur, établir l’état des lieux (pression exercées sur les terres et quantification des affectations), évaluer les changements sociaux résultant de ces formes de réappropriations du domaine privé de l’Etat et les risques portant sur les ressources naturelles et la sécurité alimentaire des ménages et des territoires impliqués dans ces processus et interrogera l’efficacité d’un modèle d’organisation sociale développé dans les territoires ruraux où la ressource naturelle est rare et menacée. En définitive, tout en garantissant la propriété publique des terres, deux formules peuvent être discutées : - La première vise à poursuivre la mise en œuvre des dispositions sus-évoquées tout en assurant la transparence dans l’attribution de la concession, la préservation des terres et le maintien de la vocation des fermes pilotes dans la production de semences, plants et géniteurs. - La complexité des procédures dans le dispositif actuel de partenariat invite à réfléchir sur une deuxième formule en vigueur dans d’autres pays, et qui se limitent à de simples locations à long terme sur la base d’un cahier des charges dont le contrôle est assuré par un organisme ad hoc. 1. La deuxième forme de partenariat est instituée par la loi 10-03 du 15 août 2010 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat La loi 10-03 du 15 août 2010 est très claire quant au bénéficiaire du partenariat. La loi précise en effet que l’exploitation agricole peut conclure tout accord de partenariat, sous peine de nullité, par acte authentique publié, avec des personnes physiques de nationalité algérienne ou morales de droit algérien dont la totalité des actionnaires est de nationalité algérienne. Cette disposition a été introduite pour permettre au capital privé de passer des contrats de partenariat avec des concessionnaires dépourvus de moyens financiers et matériels. Nous estimons que les quelques précisions apportées sur les procédures en la matière par le décret portant application de la loi de 2010 sont insuffisantes et nécessitent de les compléter, notamment en ce qui concerne le rôle de l’Etat sur le contrôle du contenu du contrat de partenariat et ne pas laisser uniquement le notaire chargé de sa formalisation seul responsable de son aboutissement. L’approche telle que mentionnée dans la circulaire interministérielle numéro 1839 du 05 décembre 2017 ne semble pas là plus appropriée en dictant d’une manière administrative le taux de participation des deux candidats au partenariat par l’application de la loi de finances complémentaire pour 2009 (système 66%-34%). Le partenariat est un acte volontaire de l’exploitant et du partenaire et le taux de participation de chacun devra être déterminé en commun accord selon les apports de chacun d’eux et tenant compte notamment de la valeur du droit de concession, des infrastructures et vergers existants, de la situation agro-pédo-climatique des terres. En outre, il est indispensable d’établir un modèle unique de contrat conjointement entre l’ONTA et la Chambre nationale des notaires pour uniformiser les concepts et aider les notaires dans la passation des contrats et les magistrats dans le traitement des contentieux. De nombreux cas de concessions sont en suspens ? Où réside le blocage ? Normalement, il ne devrait y avoir aucun obstacle pour achever définitivement l’opération de conversion du droit de jouissance en droit de concession puisque le ministère de l’Agriculture a été amené, dès 2011, à prendre des initiatives à travers : - la diffusion d’un guide des procédures ; - l’organisation de regroupements au niveau des wilayas ; - l’institution d’une commission de wilaya chargée de l’instruction des dossiers qui nécessitent des informations complémentaires ou méritent une vérification des documents ou des faits déclarés ; - la diffusion de l’instruction interministérielle n°654 du 11 septembre 2012. Toutes les procédures et les orientations données, notamment en 2011 et 2012, avaient comme principe de base le règlement de tous les exploitants participant directement au travail de la terre et répondant aux exigences de la loi. - La prudence exagérée des walis et des membres des commissions de wilaya caractérisée par des lenteurs administratives injustifiées et un manque flagrant de pragmatisme font que 8 années après, l’opération n’est pas encore achevée. Autrement, comment expliquer que certaines wilayas n’ont pas encore régularisé les exploitations agricoles individuelles issues de la Révolution agraire, notamment sur les terres dites «arch», ou encore n’ont pas déchu les héritiers des exploitants décédés et qui ne se sont pas entendus pour la désignation de leurs représentants à l’acte après 8 années, n’ont pas pris des décisions pour les 5096 exploitants n’ayant pas encore déposé leurs dossiers en dépit des délais supplémentaires de 6 mois à deux reprises accordés par le Premier ministre. De manière globale, où en est la gestion du foncier agricole et comment le préserver ? Il est heureux de lire, de voir et d’entendre des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Justice et garde  des Sceaux, les agriculteurs et les citoyens d’une manière générale à travers la presse et les réseaux sociaux dénoncer les nombreuses atteintes aux terres agricoles, notamment à haute potentialités, irriguées et plantées. Il faut rappeler que 282 000 ha de terres ont disparu de la SAU depuis l’indépendance, sans compter les consommations effectuées sur les terres de propriété privée par leurs propriétaires ainsi que les grandes surfaces constituant les moins-values occasionnées par les démembrements des exploitations agricoles induits par le tracé des routes et autoroutes. La préservation des terres constitue l’un des fondements d’une sécurité alimentaire nécessaire pour notre pays au moment où les crises économique et financière instituées par le capital international rongent de nombreux pays. Faire leurrer les options d’industrialisation et d’agriculture saharienne autre qu’oasienne comme alternatives à garantir la sécurité alimentaire du pays pour justifier la consommation des terres au nord du pays est une flagrante erreur. En effet, cet intérêt de la préservation des terres est justifié par la faible superficie agricole utile du pays qui tend à se réduire face à l’évolution démographique, mais également par le caractère aride ou semi-aride de la majeure partie du territoire, obstacle sérieux aux volontés de gagner de nouvelles terres notamment dans le Sud, à des coûts de revient à l’hectare exorbitants et aléatoires et sur les terres de parcours aux dépens de l’alimentation du cheptel ovin. Comment préserver ? D’abord, il faut appliquer les lois de la République dont l’arsenal juridique est très suffisant, en évitant de recourir aux terres agricoles pour la réalisation des projets notamment d’habitat, mais plutôt d’aller vers les terres de piémonts et de faible potentialités ; les fonctionnaires au niveau local, en premier lieu les walis, seront certainement interpellés par les générations futures pour la légèreté avec laquelle les choix de terrains sont opérés. Ensuite que les procureurs de la République se saisissent de toutes les atteintes constatées pour mettre fin à cette consommation effrénée des terres que nous constatons à travers le pays, notamment concernant les terres à haut potentiel, irriguées et plantées. Enfin, procéder à la promulgation de la loi prévue par l’article 19 de la Constitution révisée de mars 2016 et qui concerne la protection des ressources naturelles, notamment la terre et l’eau qui n’est pas encore promulguée à ce jour. En conclusion... En conclusion, on peut dire que le problème de l’exploitation des terres agricoles du domaine national n’est pas du tout au niveau du régime de la concession comme le prétendent certains, mais plutôt dans les institutions administratives auxquelles il est observé un manque flagrant de bonne gouvernance et de stratégie, voire une absence de vison à moyen et long termes. L’organisme de régulation et de contrôle de la gestion des terres représenté par l’ONTA devra être renforcé en moyens humains et matériels et envisager, peut-être même rapidement la révision de son statut pour lui permettre de remplir convenablement ses missions, notamment celle visant la sécurisation des concessionnaires face à la dilapidation des terres et le changement de leur vocation. Les organisations professionnelles, en premier lieu, les Chambres d’agriculture sont également interpellées dans le même sens.  

La récupération des terres inexploitées en ligne de mire

Au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP), le cap est mis sur la récupération du foncier agricole non exploité. C’est l’une des 86 recommandations des dernières assises nationales sur l’agriculture. Il s’
El Watan - Economie

La récupération des terres inexploitées en ligne de mire

Au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP), le cap est mis sur la récupération du foncier agricole non exploité. C’est l’une des 86 recommandations des dernières assises nationales sur l’agriculture. Il s’agit en fait de récupérer plus de 35% de la Surface agricole utile (SAU) sachant que 3 millions sur les 8,5 millions d’hectares de SAU sont inexploités. Le dossier a toujours fait débat et continue à le faire à travers les multiples changements intervenus sur le plan législatif depuis l’indépendance. Mais aussi à travers les polémiques suscitées par les déclarations des uns et des autres et les scandales liés au détournement du foncier de sa vocation agricole. En matière de détournement des terres de leur vocation, ce n’est pas ce qui manque en effet. L’Office national des terres agricoles (ONTA) en charge de cette épineuse question comptabilise de nombreux cas. D’où l’ampleur du travail qui reste à faire pour assainir ce dossier. Instruction a d’ailleurs été donnée lors des assises de l’agriculture pour achever ce chantier d’ici la fin de l’année via notamment la mise en application de la loi 10-03 du 15 août 2010 fixant les modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat via le droit de concession. Une mesure dont l’application a été prolongée à deux reprises avec des délais supplémentaires de 6 mois sans pour autant être ficelée et aboutir à des résultats probants à travers l’augmentation de la SAU. L’Office national des terres agricoles a entamé ce travail en organisant des réunions au niveau des wilayas regroupant les différents acteurs (services agricoles, domaines, cadastre) pour voir ce qui bloque réellement l’assainissement et identifier les terres qui ne sont pas exploitées pour pouvoir les récupérer. «Mais, nous commençons d’abord par sensibiliser ceux qui ont des actes et qui n’ont pas commencé à travailler les terres avant de passer à la récupération pour les réattribuer», nous expliquera à ce sujet le directeur de l’ONTA, Kennis Messaoud, qui rappellera le lancement de l’opération depuis une année avant d’être accélérée après les dernières assises. «Qu’on en finisse avec ce dossier puisque la volonté politique existe, même si la tâche s’avère difficile», enchaînera-t-il, affichant une détermination à accélérer le processus. Un travail de longue haleine Dans ce cadre, des réunions hebdomadaires se tiennent pour faire le point sur l’avancement de ce dossier. Il s’agit donc pour l’ONTA d’en finir avec les dossiers pendants et régulariser les cas en suspens pour récupérer le maximum de terres non exploitées. «D’ici la fin de l’année en cours, l’opération d’assainissement et d’épuration du foncier agricole sera achevée et toutes les terres inexploitées seront récupérées, même celles détenues par les EAI (Exploitations agricoles individuelles) et les EAC (Exploitations agricoles collectives)», répètera-t-il précisant que les terres ne seront plus détournées ou abandonnées, même s’il est difficile de dissocier le foncier agricole du développement social et économiques avec l’affectation de grandes surfaces pourtant fertiles à des chantiers d’habitat et d’équipements publics. C’est le cas, à titre d’exemple, à Bouinan, dans la wilaya de Blida, où 2175 hectares ont été dédiés à la construction de logements alors que la faiblesse de la SAU est à maintes fois relevée du moins par rapport aux défis à relever en matière de sécurité alimentaire. «Une faiblesse qui nous commande une vigilance et une intransigeance à cet égard que seule peut garantir efficacement l’affirmation de la propriété publique inaliénable de ces terres», fera remarquer à ce sujet l’expert agricole Slemnia Bendaoud. C’est justement l’essence même de la loi 10-03 qui ambitionne de régler les dossiers en suspens. Au total, ce dispositif réglementaire a permis la réception jusqu’à présent, selon les chiffres recueillis auprès de Mme Amrani Karima, directrice de la gestion du foncier agricole à l’ONTA de 217 000 dossiers à traiter dont 178 893 actes ont été établis à ce jour, soit un taux de 82,2%. Bilan chiffré Cette loi a donc touché jusqu’à présent 2,23 millions d’hectares, alors que 10 000 dossiers ont été différés pour différentes raisons dont 4466 sont à l’étude par les commissions de wilaya en application de la circulaire interministérielle 1808 du 5 décembre 2017 venue libérer les dossiers en souffrance. Aussi, 1402 mises en demeure ont été adressées et 126 actes ont été résiliés pour manquements aux obligations de la loi (constructions illicites, détournement de la vocation agricole, non exploitation des terres…). Par ailleurs et toujours en matière d’assainissement du foncier agricole, il y a eu la circulaire interministérielle n°1839 du 17 décembre 2017 remplaçant la n°108 du 23 février 2011 portant création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage. Cette circulaire adressée aux walis a pour objet de définir les dispositions d’accès au foncier agricole relevant du domaine privé et de l’Etat, destiné à l’investissement dans le cadre de la mise en valeur des terres par la concession. Il s’agit de revaloriser des terres non exploitées ou insuffisamment exploitées, relevant aussi bien de la propriété privée que du domaine privé de l’Etat, à travers la création de périmètres agricoles. Dans ce cadre et depuis la mise en œuvre de cette circulaire, 1096 périmètres pour 1,9 million d’hectares ont été validés mais pas encore attribués totalement puisque 800 000 hectares l’ont été, soit près de la moitié. Sur ces 800 000 hectares, 500 000 ont été dotés d’actes pour un nombre de 16 553. Les enquêtes sur le terrain ont permis de constater que les conditions ne sont pas disponibles pour exploiter ces terres (absence d’eau, d’électricité, inaccessibilité…). D’où ce retard et aussi l’annulation de certains périmètres. Ce dispositif a permis d’identifier 12 909 concessionnaires défaillants pour 175 000 hectares inexploités et pour lesquels 3018 mises en demeure ont été adressées et 30 actes résiliés. En plus des deux circulaires précédemment citées, il y a un autre dispositif pour la mise en valeur par l’accession à la propriété foncière agricole. Il concerne les périmètres du Sud. Il s’agit de la loi 83-18 qui a bénéficié à 151 115 exploitants pour 1,073 million d’hectares dont 138 000 sont dotés d’arrêtés de cession. 210 949 hectares ont été mis en valeur dans ce cadre avec 19 418 actes de propriété établis. Ce sont donc autant de mesures en application pour en finir avec l’épineux dossier du foncier agricole, notamment le régime des concessions qui, faut-il le noter, a connu de nombreux manquements, entre autres les sous-locations. Dépassements De nombreux concessionnaires ont en effet loué les terres sans les travailler alors que ce sont eux-mêmes qui bénéficient des avantages, notamment les prêts bancaires qu’ils utilisent finalement pour d’autres fins. Du côté de l’ONTA, on reconnaît ces dépassements. Ce qui explique le recours à ces dispositifs. Cependant, d’autres conditions sont à assurer de l’avis des experts. «Il est essentiel que dans la définition de ce régime des concession et des dispositions diverses qui en découleront puissent être assurées pour les exploitants agricoles les conditions d’une sécurisation totale et celles d’une insertion non pénalisante dans les mécanismes et les circuits économiques qui se mettent en place. Il est nécessaire, en particulier, que ne soit pas dissuadé ou rendu impossible l’investissement», préconise Slemnia Bendaoud. Pour sa part, le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) Mohamed Allioui, estime indispensable d’apporter des amendements à la loi 10-03, notamment pour le volet morcellement pour garantir les investissements agricoles, préserver les terres et rassurer les agriculteurs. Mais, faudrait-il aussi toujours, selon M. Allioui, s’organiser en coopératives productrices spécialisées. «Les coopératives permettront de régler les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs algériens, notamment en ce qui concerne le statut des exploitations agricoles», nous expliquera-t-il précisant que l’amendement de la loi 10-03 a été proposé lors des assises de l’agriculture sans toutefois avoir d’échos. Du côté de l’ONTA, on juge inutile d’apporter des changements de l’avis de son DG, surtout que le regroupement des terres est favorisé dans la loi via l’article 11. M. Kennis a cependant préféré ne pas aborder la question relative à l’ouverture des concessions aux étrangers, rappelant juste que la mesure prévue initialement dans le projet de loi de finances complémentaire 2018 a été retirée. Et précisant dans le même sillage que la loi 10-03 du 15 août 2010 stipule que l’exploitation agricole peut conclure tout accord de partenariat, par acte authentique publié, avec des personnes physiques de nationalité algérienne ou morales de droit algérien dont la totalité des actionnaires est de nationalité algérienne. Pour rappel, en mai 2017, le gouvernement a décidé d’octroyer la concession des terres des fermes pilotes à la société de joint-venture à travers une résolution du Conseil des participations de l’Etat (CPE).

La Corée du Sud multiplie ses importations de pétrole algérien

Les routes du pétrole s’entremêlent et se croisent. La conjoncture actuelle est assurément celle où la bataille sur les marchés pétroliers est la plus rude. Trouver des débouchés pour son or noir ou son gaz est le souci de l’heure pour les comp
El Watan - Economie

La Corée du Sud multiplie ses importations de pétrole algérien

Les routes du pétrole s’entremêlent et se croisent. La conjoncture actuelle est assurément celle où la bataille sur les marchés pétroliers est la plus rude. Trouver des débouchés pour son or noir ou son gaz est le souci de l’heure pour les compagnies pétrolières et l’Algérie n’est pas en reste. Mise un peu à mal par la concurrence acharnée sur ses marchés traditionnels, comme l’Europe, l’Algérie vise à trouver de nouveaux acheteurs et conquérir de nouveaux espaces en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Pour l’Asie, le pari est quasiment gagné, notamment en Corée du Sud. Ce géant asiatique a même multiplié par dix ses importations de Sahara Blend algérien durant le premier trimestre de cette année. «GS Caltex, deuxième plus grand raffineur du pays, a acheté 2 millions de barils de mélange saharien en provenance d’Algérie, a indiqué une source commerciale proche de la question», a rapporté vendredi l’agence Reuters. GS Caltex devrait aussi recevoir 5 millions de barils de brut américain pour la livraison de juin à août, indique la même source. Les raffineurs sud-coréens se détournent de plus en plus du pétrole du Moyen-Orient pour se tourner vers des approvisionnements en provenance d’Amérique, d’Algérie et du Kazakhstan, précise la même dépêche. «Les achats sud-coréens de brut en provenance d’Amérique et d’Afrique sont en hausse, les raffineurs s’approvisionnent en cargaisons ponctuelles pour remplacer les grades plus chers du Moyen-Orient», ont annoncé vendredi plusieurs sources de l’industrie pétrolière. Les quatre grands raffineurs sud-coréens que sont SK Energy, GS Caltex, S-Oil et Hyundai Oilbank avaient pour tradition d’importer 80% du brut du Moyen-Orient via des contrats à long terme, mais aujourd’hui, et à l’exception de S-Oil dont la compagnie saoudienne Aramco est actionnaire, ils recherchent des sources alternatives afin «d’amortir l’impact de la hausse des prix sur leurs marchés respectifs». Le premier raffineur de ce pays, SK Energy, prévoit d’importer beaucoup plus de quantité de brut au deuxième et troisième trimestres de cette année en provenance d’Amérique du Nord, alors que Hyundai Oilbank est à la recherche de divers bruts économiquement viables pour l’importation. Il a même fait des achats de brut canadien et de condensat norvégien. «Au cours des quatre premiers mois de l’année, le Moyen-Orient a représenté 77,7% des importations totales de brut sud-coréen, en baisse de 85,9% par rapport à la même période de l’année dernière. C’est même la contribution la plus faible du Moyen-Orient depuis 2004.» Une aubaine pour les pétroles américain, algérien et kazakh qui y trouvent un marché prometteur. «Les livraisons de brut aux Etats-Unis ont augmenté à 7,9 millions de barils entre janvier et avril de cette année par rapport à l’année dernière. Et selon les données de KNOC, les importations en provenance d’Algérie et du Kazakhstan ont été respectivement multipliées par dix et par quatre.» Cette nouvelle tendance est encouragée par «les remises de fret accordées par le gouvernement pour les importations de brut non originaires du Moyen-Orient et les accords de libre-échange qui ont aidé les pays d’origine non moyenne-orientale à apparaître plus attrayants».

«L’enjeu est de stabiliser les prix»

La promptitude avec laquelle l’Arabie-Saoudite et la Russie ont affiché, avant-hier, leur disponibilité à revenir sur leur accord de limitation de la production pétrolière ne manque pas de susciter d’ores et déjà quelques appréhensions quant à l
El Watan - Economie

«L’enjeu est de stabiliser les prix»

La promptitude avec laquelle l’Arabie-Saoudite et la Russie ont affiché, avant-hier, leur disponibilité à revenir sur leur accord de limitation de la production pétrolière ne manque pas de susciter d’ores et déjà quelques appréhensions quant à l’évolution des prix du brut. Interrogé à ce propos, Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau et spécialiste des questions énergétiques, nous explique qu’une telle orientation pourrait s’avérer plutôt judicieuse, dès lors que l’objectif visé est de stabiliser l’offre et le marché de l’or noir et non de revenir à des niveaux de prix trop élevés. Dans les faits, précise-t-il, les cours pétroliers ont augmenté ces dernières semaines des suites des réductions des stocks, mais aussi et surtout à cause des décisions du président américain de rompre avec l’accord sur le nucléaire iranien. Aussi, ajoute-t-il, le marché est devenu trop prudent, anticipant un peu prématurément les tensions dans le Golfe et les risques sur les exportations pétrolières de l’Iran, d’où la hausse du baril à un niveau de près de 80 dollars. Or, ces derniers jours, les prix, observe notre interlocuteur, ont commencé à reculer en raison surtout des positions russe, chinoise et européenne sur le dossier iranien. Opposées à celles de Trump, ces positions favorables à l’Iran ont ainsi tempéré la tendance à la spéculation, d’où le recul des prix sur les marchés, relève Abdelmadjid Attar. Dans ce contexte, explique-t-il, l’OPEP et la Russie, dont l’entente sur la limitation de la production visait un prix du baril à quelque 70 dollars d’ici la fin de l’année, redoutent de voir les cours aller trop au-delà de ce niveau pour deux raisons essentielles. D’abord, indique-t-il, ceci risque de favoriser les bulles spéculatives, avec pour conséquences probables d’éventuelles chutes drastiques des cours qui viendraient succéder à des hausses trop fortes, sur un marché qui serait instable. Ensuite, poursuit l’ancien ministre, avec des cours pétroliers élevés, «le schiste risque de couler à flots, ce que la Russie, mais surtout l’Arabie Saoudite redoutent particulièrement, car cela leur ferait perdre à terme d’importantes parts de marché». Dans le cas d’un pays mono-exportateur qui dépend essentiellement de l’or noir comme l’Arabie Saoudite, ces craintes, souligne en définitive notre interlocuteur, sont d’autant plus évidentes que le gaz de schiste commence réellement à concurrencer le pétrole dans de nombreux domaines, à commencer par la génération d’électricité. D’où, selon lui, l’attitude des grands pays de l’OPEP et de la Russie de vouloir revenir sur leur accord de limitation de production pour se contenter d’un prix du baril stable à quelque 70 dollars.

Incertitudes sur le marché pétrolier

Le plus grand exportateur de pétrole du monde, soutenu par la Russie, vient d’amorcer un virage à 180°, annonçant l’éventuel abandon des quotas de production qui aidaient jusqu’ici à soutenir les cours. Après avoir soutenu mordicus une politiq
El Watan - Economie

Incertitudes sur le marché pétrolier

Le plus grand exportateur de pétrole du monde, soutenu par la Russie, vient d’amorcer un virage à 180°, annonçant l’éventuel abandon des quotas de production qui aidaient jusqu’ici à soutenir les cours. Après avoir soutenu mordicus une politique favorisant la hausse des cours du pétrole, les Saoudiens décident de retourner la veste, plaidant désormais ouvertement en faveur d’un assouplissement des limitations de la production de brut. Ils marquent ainsi leur second revirement depuis 2014. Durant cette année, alors que l’industrie du schiste connaît un boom fulgurant aux Etats-Unis, l’Arabie Saoudite avait décidé de mener la guerre aux producteurs américains en laissant chuter les cours dans l’espoir de peser sur leur trésorerie. Plus tard, alors que les cours chutent à moins de 30 dollars le baril en janvier 2016, les Saoudiens décident de changer de fusil d’épaule soutenant l’idée d’une coopération entre les producteurs pour rééquilibrer le marché. C’est que les déficits du royaume s’accumulaient, les réserves fondaient comme neige au soleil et les dépenses risquaient de devenir à terme pénibles à supporter. Le plus grand exportateur de pétrole du monde, soutenu par la Russie, vient d’amorcer un virage à 180°, annonçant l’éventuel abandon des quotas de production qui aidaient jusqu’ici à soutenir les cours. En six semaines seulement, l’Arabie Saoudite est passée de la politique de soutien aux prix à une tentative d’enrayer la hausse des cours qui avaient bondi à plus de 80 dollars le baril de brent la semaine dernière. Le revirement saoudien risque de brouiller les perspectives du marché pétrolier, mettre à rude épreuve les profits et les actions des majors ainsi que la rentabilité du baril de schiste. En tout cas, à la lumière des récents développements sur le front de la géopolitique, certains pays consommateurs disent craindre des conséquences sur la sécurité des approvisionnements en pétrole. Les menaces de sanctions «les plus dures de l’histoire», proférées par la Maison-Blanche à l’adresse de l’Iran et du Venezuela, ont aidé la tension à monter d’un cran sur le marché pétrolier. Officieusement, la perspective de renoncement à la politique de réduction de l’offre se veut une réponse à une éventuelle défection de l’Iran et du Venezuela. Cité par les agences russes lors d’un forum économique à Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l’Energie, Khaled Al Faleh, a jugé que les pays producteurs auront «bientôt la possibilité de libérer l’offre». C’est la première fois que l’Arabie Saoudite s’exprime aussi clairement sur la hausse de la production. Côté russe, l’idée de l’assouplissement des règles taraudait l’esprit des responsables russes depuis bien longtemps, même s’ils se sont toujours gardés de la défendre ouvertement. Le ministre russe, Alexandre Novak, a indiqué vendredi à l’issue d’une rencontre avec son homologue saoudien qu’il «est indispensable d’assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre». Son président, Vladimir Poutine, a jugé vendredi «équilibré» un baril autour de 60 dollars, contre plus de 80 dollars récemment, estimant qu’un prix supérieur causait des difficultés aux pays consommateurs, alors que Moscou et Riyad ont évoqué une possible hausse prochaine de production. «Nous n’avons pas intérêt à une hausse des prix sans fin, 60 dollars nous conviennent», a-t-il déclaré, alors que Riyad veut un prix du pétrole proche de 70 dollars le baril. De l’avis des deux partenaires, les baisses importantes de la production de l’Opep de ces derniers mois les poussent à penser que les stocks mondiaux vont baisser au second semestre de l’année. D’où la nécessité de lever le pied sur les freins. Faute de quoi, l’approvisionnement du marché accuserait le coup. Des observateurs estiment néanmoins qu’un récent tweet du président américain Donald Trump a mis la sérénité des Saoudiens en déroute. Le 20 avril dernier, le président américain avait reproché presque ouvertement à l’Opep d’être à l’origine de la hausse des cours pétroliers. «On dirait que l’Opep est à nouveau à l’œuvre (…). Les prix du pétrole sont artificiellement très élevés !» a-t-il tweeté. Une phrase suffisante pour mettre la pression sur l’Arabie Saoudite qui, elle seule, a consenti l’essentiel de l’effort de réduction de l’offre de l’Opep. Mais dans ce jeu de pression, il n’y avait pas que les Etats-Unis. Car, d’autres grands acheteurs de brut saoudien ont également fait pression sur Riyad pour changer de cap, bien qu’un peu plus diplomatiquement que Trump. Une confidence : «Nous étions en réunion à Djeddah, lorsque nous avons lu le tweet», a déclaré vendredi le secrétaire général de l’Opep, Mohammad Barkindo, dont les propos ont été répercutés par Bloomberg. «Son Excellence Khalid Al Falih m’a dit que nous devions probablement répondre», s’était-il confié à Bloomberg. «Nous, membres de l’Opep, sommes toujours fiers d’avoir les Etats-Unis comme amis.» Quoi qu’il en soit, l’avenir de l’accord de limitation de la production devrait être au cœur de la prochaine réunion de l’Opep et de ses partenaires, fin juin à Vienne. L’Arabie Saoudite, la Russie et les Etats-Unis pourraient jouer sur des terrains distincts en faveur d’un renoncement à la politique de réduction de l’offre pétrolière.  

Offre pétrolière : Vers un renoncement aux quotas

L’Opep va-t-elle changer son fusil d’épaule ? C’est possible. Et c’est l’Arabie Saoudite qui serait encore une fois aux commandes. Le royaume wahhabite et la Russie, deux poids lourds du marché pétrolier, ont jugé possible une hausse de la prod
El Watan - Economie

Offre pétrolière : Vers un renoncement aux quotas

L’Opep va-t-elle changer son fusil d’épaule ? C’est possible. Et c’est l’Arabie Saoudite qui serait encore une fois aux commandes. Le royaume wahhabite et la Russie, deux poids lourds du marché pétrolier, ont jugé possible une hausse de la production à partir du troisième trimestre de l’année, alors que les prix sont remontés récemment à leurs plus hauts niveaux depuis 2014. Cité par les agences russes lors d’un forum économique à Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l’Energie, Khaled Al-Faleh, a jugé que les pays producteurs auront «bientôt la possibilité de libérer l’offre». «Comme nous l’avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année», a-t-il ajouté. «Si nous arrivons à l’idée commune qu’il est indispensable d’assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre», a estimé de son côté le ministre russe Alexandre Novak. Les deux ministres laissent ainsi entendre qu’ils entrevoient enfin une éclaircie à l’horizon du marché pétrolier et qu’il était éventuellement temps de desserrer l’étau et de libérer les quotas. La perspective d’un relâchement des quotas vers le second semestre de l’année marquera un changement majeur dans la politique de l’Opep, ses alliés, dont la Russie, se sont engagés depuis janvier 2017 à réduire leur production de 1,8 million de barils par jour. Les accords conclus fin 2016 visaient à éponger les excédents du marché et à soutenir les prix qui avaient chuté à moins de 30 dollars en janvier 2016. En avril, le taux de conformité aux accords de réduction de la production a grimpé à 166% chez les membres de l’Opep, conséquemment aux difficultés que connaît la production du Venezuela et de l’Angola. Chez les non-Opep, les taux restent inférieurs aux prévisions (73% en avril) ; la contribution de la Russie, du Kazakhstan, de l’Azerbaïdjan, d’Oman, de la Malaisie et du Sud Soudan étant moins concluante. Depuis la mi-mai, les événements se sont accélérés autour du nucléaire iranien et les cours ont bondi à plus de 80 dollars le baril de Brent. Les producteurs étaient pris de court et se voient contraints d’ajuster les niveaux de production en fonction des nouvelles donnes afin que les approvisionnements ne soient pas affectés. Des scénarii sont actuellement en discussion et devraient être soumis à débat lors de la prochaine réunion de l’Opep et ses partenaires non-Opep, prévue en juin à Vienne (Autriche). Il serait question de ramener les coupes à leur niveau initialement fixé et de tenter ainsi de mettre fin aux réductions excessives. Il s’agirait autrement d’exiger aux membres de l’Opep de revenir à leurs propres objectifs, ce qui permettrait à l’augmentation de croître graduellement. En tout cas, les deux scénarios permettraient à l’offre de grimper de 300 000 à 800 000 barils/jour, ce qui équivaudrait au volume des coupes excédentaires. Quoi qu’il en soit, l’avenir de l’accord de limitation de la production devrait être au cœur de la prochaine réunion de l’Opep et de ses partenaires, fin juin à Vienne. Sa remise en cause n’a jamais été aussi clairement posée. La perspective d’un renoncement aux quotas a fait perdre au pétrole plus de deux dollars de sa valeur hier ; le Brent se négociant à 76,76 dollars vers 17h GMT, en baisse de 2,03 dollars par rapport à la clôture de jeudi, alors que la référence américaine WTI perdait 2,27 dollars à 68,44 dollars le baril.             

Gaz de Schiste : L’Algérie détient les troisièmes réserves mondiales

L’Algérie, un des premiers pays producteurs de gaz conventionnel en Afrique, détient les troisièmes réserves mondiales de gaz de schiste, techniquement récupérables, a indiqué un rapport de la Cnuced publié jeudi. Citant une étude de l’Agence
El Watan - Economie

Gaz de Schiste : L’Algérie détient les troisièmes réserves mondiales

L’Algérie, un des premiers pays producteurs de gaz conventionnel en Afrique, détient les troisièmes réserves mondiales de gaz de schiste, techniquement récupérables, a indiqué un rapport de la Cnuced publié jeudi. Citant une étude de l’Agence américaine d’information en énergie (EIA) établie en 2015, la Conférence des Nations unies sur le commerce et l’investissement estime les ressources techniquement récupérables mondiales de gaz de schiste à environ 7566,6 trillions de pieds cubes (soit environ 214,5 trillions de mètres cubes). Ces volumes représentent environ 61 ans de la consommation mondiale au rythme de 2016. Selon les mêmes données, les dix premiers pays détenteurs des RTR (Ressources techniquement récupérables) de gaz de schiste par ordre décroissant sont la Chine, l’Argentine, l’Algérie, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Fédération de Russie et le Brésil. Ensemble, ces Etats représentent environ les trois quarts des RTR mondiales, précise ce rapport qui examine l’évolution de l’extraction du gaz de schiste aux Etats-Unis et dans d’autres pays afin d’évaluer sa pertinence vis-à-vis des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat dans un contexte de besoins énergétiques en pleine croissance. Environ la moitié des ressources mondiales se trouve en Algérie, en Argentine, au Canada, en Chine et aux Etats-Unis. L’Algérie, à elle seule, détient 707 trillions de pieds cubes (Tpi3) de gaz de schiste, soit 9,3% des RTR mondiales. Elle représenterait plus de la moitié des RTR en Afrique. L’Afrique du Sud, avec 390 Tpi3 (5,1% des RTR mondiales), possèderait également 28% des RTR du continent. Les pays d’Afrique subsaharienne sont quasiment absents de l’analyse, en dehors du Tchad (3,2% des RTR régionales). Pour le gaz conventionnel, l’Algérie représentait en 2016 environ 30% des réserves du continent, 43% de sa production et 56% de ses exportations. Aussi, environ 60% de la production de gaz naturel en Algérie étaient exportés en 2016, principalement vers l’Union européenne. Le bouquet énergétique du pays repose essentiellement sur les énergies fossiles, le pétrole brut et le gaz naturel comptant pour 99,6% de ce mix sur l’année 2016, selon les données du rapport. La Cnuced précise que «du fait du déclin naturel de ces gisements d’hydrocarbures, l’Algérie a montré un intérêt grandissant pour ses ressources d’hydrocarbures non conventionnels» qui se répartissent au sein de trois bassins principaux, à savoir Ghadames, Timimoun et Reggane. Elle précise que le groupe Sonatrach aura besoin en cas d’exploitation de cet important potentiel «d’infrastructures et d’équipements adaptés ainsi que de connaissances et de compétences spécifiques». L’agence onusienne estime que l’avenir de l’exploitation de ce potentiel en Afrique sera également envisagé du point de vue de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, étant donné que ces deux pays sont considérés comme possédant les principales ressources du continent.

La liste passe de 851 articles à 877

Un nouveau décret exécutif daté du 21 mai 2018 a remplacé la liste des produits et marchandises suspendus à l’importation par une nouvelle liste. «La liste des marchandises soumises à la suspension temporaire à l’importation, citée à l’anne
El Watan - Economie

La liste passe de 851 articles à 877

Un nouveau décret exécutif daté du 21 mai 2018 a remplacé la liste des produits et marchandises suspendus à l’importation par une nouvelle liste. «La liste des marchandises soumises à la suspension temporaire à l’importation, citée à l’annexe du décret exécutif daté du 7 janvier 2018, est remplacée par la liste annexée au présent décret», indique le Journal officiel, qui stipule que ne sont pas concernées par la suspension temporaire à l’importation les marchandises rajoutées à la nouvelle liste, objet de modification, expédiées ou domiciliées avant la date de sa publication. Cette nouvelle liste concerne un total de 877 produits suspendus à l’importation. Pour rappel, la première liste de produits suspendus comprenait dans le décret exécutif de janvier 2018 un nombre de 851 produits relevant de 45 familles de marchandises, essentiellement des fruits secs, les viandes, les légumes frais, les confiseries, les préparations alimentaires, les eaux minérales, les produits plastiques, les meubles, les lustres, les articles électroménagers, la céramique, les glaces et verres, les téléphones mobiles, etc. La révision de la liste a surtout concerné les produits et préparations alimentaires, dont l’importation sera un peu plus restrictive. A noter que depuis l’adoption du mode de suspension et de contrôle des importations en vue de réguler le marché et minimiser les dépenses, les pouvoirs publics n’ont eu de cesse de revoir certaines de ces dispositions en rajoutant parfois des produits suspendus à l’importation ou en levant cette suspension pour d’autres. Cette liste, qui est soumise à révision à chaque fois que de besoin, n’est pas définitive du moment que le dispositif en lui-même est provisoire et prétend répondre aux vrais besoins du marché national. En avril dernier, une cinquantaine de produits se sont vus retirés de la liste des restrictions à l’importation, et ce, après des négociations avec les opérateurs économiques qui relevaient l’indisponibilité sur le marché national d’intrants nécessaires au processus de production, notamment des boissons. Le Premier ministre avait même affirmé, dans une sortie médiatique en avril dernier, que l’opération de révision de la liste des produits interdits à l’importation se fera tous les 3 ou 6 mois, et ce, à chaque fois que sera réalisée une autosuffisance dans un produit donné. Ahmed Ouyahia avait aussi déploré que le décret exécutif portant suspension des importations  contienne  «certains dysfonctionnements qui seront corrigés», a-t-il dit. Pour rappel, le partenaire économique européen a fortement critiqué les dispositions de restriction à l’importation prises par l’Algérie, jugées contraires aux conditions de l’accord d’association. La partie algérienne a eu beau expliquer qu’il s’agit de mesures temporaires et transitoires en vue de permettre à l’Algérie de diversifier son économie, l’Union européenne déplore des restrictions qui touchent aux intérêts des entreprises de ses pays membres.

Abderrahmane Raouia : «L’Algérie gagnerait à être plus offensive sur le marché africain»

Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, présent à Busan (Corée du Sud)dans le cadre des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), souligne l’importance de la démarche contenue dans le programme de la BAD pour booster l
El Watan - Economie

Abderrahmane Raouia : «L’Algérie gagnerait à être plus offensive sur le marché africain»

Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, présent à Busan (Corée du Sud)dans le cadre des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), souligne l’importance de la démarche contenue dans le programme de la BAD pour booster l’industrialisation des pays africains. Rencontré, hier, en marge de l’ouverture officielle des assemblées annuelles qui se tiennent au centre de conférences Bexco à Busan, le ministre des Finances (également gouverneur de la BAD) souligne le rôle que pourrait jouer notre pays dans le cadre du programme lancé par la BAD, estimant notamment que «l’Algérie devrait être un peu plus offensive dans sa démarche vers les marchés africains pour permettre à nos entreprises d’être plus présentes sur le continent, où elles ont un rôle important à jouer dans le cadre de la démarche industrialisante de l’Afrique». Selon M. Raouia, les efforts de l’Algérie dans ce domaine sont à relever : les échanges sont en nette progression, mais ils gagneraient à être intensifiés pour une véritable intégration africaine et des échanges plus soutenus avec les voisins du sud du continent, «d’autant plus que l’Algérie axe son action actuellement sur les projets qui permettent de booster les exportations hors hydrocarbures du pays». Pour ce qui est des avantages que pourrait tirer l’Algérie des programmes d’aide et d’assistance de la BAD, le ministre souligne que l’institution n’intervient en Algérie que «sur différentes prestations de service comme sur les sites d’expertise». Il explique, pour ce qui est du programme lancé par la BAD pour industrialiser l’Afrique, que «notre pays peut éventuellement en tirer profit pour mettre en œuvre des études complémentaires sur des projets donnés ou pour des missions d’experts, si le besoin se fait sentir». Pour ce qui est des financements, M. Raouia rappelle que «l’Algérie n’opte plus pour le financement extérieur et que, donc, la BAD, au même titre que d’autres institutions financières, n’est plus sollicitée à ce niveau». Et d’ajouter : «En Algérie, nous avons un programme et une stratégie industrielle que nous mettons en œuvre par nos propres moyens. C’est une démarche volontaire de la part du gouvernement qui vise à booster l’industrialisation de plusieurs filières. Cela commence à porter ses fruits dans des segments tels que l’agroalimentaire, le textile et tout ce qui vient en aval des hydrocarbures et des mines.» Il est à rappeler que l’Algérie, qui a procédé au remboursement anticipé de sa dette auprès des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux depuis 2006, a également décidé de surseoir à tout recours à l’emprunt extérieur. Depuis quelques années, l’assistance de la BAD à l’Algérie ne porte quasiment plus que sur des opérations d’aide technique dont le renforcement des capacités de l’administration publique, le développement du secteur privé et l’intégration régionale.  

«Une raffinerie fiable à 98,1%»

Le rachat de la raffinerie d’Augusta est présenté par Sonatrach comme une solution à la diversification de l’offre de produits raffinés algériens et une manière de minimiser l’exposition financière pour l’Algérie. L’acquisition de la raf
El Watan - Economie

«Une raffinerie fiable à 98,1%»

Le rachat de la raffinerie d’Augusta est présenté par Sonatrach comme une solution à la diversification de l’offre de produits raffinés algériens et une manière de minimiser l’exposition financière pour l’Algérie. L’acquisition de la raffinerie d’Augusta en Italie, qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, continue de faire réagir la direction de la compagnie Sonatrach qui justifie une «démarche stratégique» à travers laquelle sera réduite une part importante de la facture d’importation de carburants et une garantie de nouveaux dividendes avec la vente des surplus de production. La direction nationale de Sonatrach a abrité, hier, un point de presse autour de la stratégie de raffinage de la compagnie qui vise à réduire la facture d’importation de carburants qui a atteint entre 2011 et 2017 un total de 16 milliards de dollars à raison de 2,33 milliards par an. Le rachat de la raffinerie d’Augusta est d’ailleurs présenté par Sonatrach comme une solution à la diversification de l’offre de produits raffinés algériens et vise à minimiser l’exposition financière pour l’Algérie. Sans confirmer ou infirmer le montant de 800 millions de dollars qu’aurait coûté la raffinerie d’Augusta, la direction de Sonatrach se réjouit de l’acquisition d’un actif de raffinage à l’international permettant de nouveaux débouchés pour les charges pétrolières et le Sahara blend. «La raffinerie a 46 ans d’âge et non pas 70 ans comme ont rapportés certains médias. De plus, l’ennemi n’est pas le temps dans une raffinerie mais c’est l’utilisation de charges pétrolières exagérées. Ce n’est pas le cas d’Augusta. Elle a été classée meilleure raffinerie en termes de maintenance», a indiqué Ahmed Mezighi, conseiller auprès du PDG de Sonatrach. Et de noter que la compagnie nationale a évalué plusieurs offres avant de faire le choix d’Augusta : «Cette raffinerie, contrairement à ce qui a été rapporté, est suffisamment grande et complexe pour ne pas être menacée de fermeture ; ce n’est pas non plus un mastodonte pour s’intégrer rapidement dans le schéma de raffinage de Sonatrach. Sa capacité de traitement est de 10 millions de TM/an, elle est reliée aux terminaux de stockage de carburants à Naples, Palerme et Augusta grâce à un système de pipes. En termes de capacité de traitement, elle sera la deuxième raffinerie de Sonatrach, offrant 25% des parts de marché de la Méditerranée. Elle offre le meilleur rendement en carburant et en huile de base en Algérie avec 800 000 tonnes par an. Avec son rendement de 8% de lubrifiants, Augusta crée un effet stabilisateur et nous permet comme le stipule le contrat un écoulement des lubrifiants à Exxon Mobil pour une période de 10 ans.» Répondant aux critiques sur les supposés effets polluants de la raffinerie, les dirigeants de la compagnie nationale sont formels : Augusta répond aux normes 2020 de l’OMI et détient le permis d’exploitation adéquat de la part des autorités italiennes renouvelable tous les 12 ans. «Augusta a fait l’objet d’un audit environnemental. Elle est dotée d’une unité de récupération de soufre et peut traiter du Sahara blend (85 600 b/j) de Zarzaitine et du fuel résiduel de Skikda dont elle est distante d’un peu plus de 200 km», indique M. Mezighi. Et d’indiquer que le principe de due diligence couvre tout le contrat sur la base duquel le vendeur ne cache aucune anomalie à l’acheteur au risque de se voir pénalisé. Le même responsable évoque l’émission de dioxyde de soufre en expliquant que c’est un problème qui concerne toutes les raffineries, mais qu’Augusta a pris les dispositions nécessaires pour réduire drastiquement les émissions. «Concernant la contamination des sols, il s’agit en fait de la dette du vendeur et ne concerne en fait que 20 hectares et non pas 360 hectares comme rapporté par certains et c’est sur une faible profondeur n’atteignant pas la nappe. Le coût du traitement de ce problème est de 30 millions dollars/an sur une période de 7 ans. Un coût qui est intégré en modèle économique.» A noter que la raffinerie d’Augusta permettra, selon les dirigeants de la compagnie nationale, de hisser Sonatrach au rang de troisième groupe de raffineurs dans le monde, notamment avec la mise en service de la raffinerie de Hassi Messaoud (en 2022) et de celle Sidi Rzine (en 2019), en sus du projet de Skikda. Le PDG de la compagnie, Abdelmoumen Ould Kaddour, affirme que, pour l’heure, il n’y a aucun autre projet d’acquisition de raffinerie à l’étranger et que toute l’attention est concentrée sur les raffineries existantes en Algérie et en cours de réalisation. «Avec Augusta, Sidi Rzine et Hassi Messaoud, nous couvrirons largement nos besoins. Il n’y a pas encore une nécessité de voir d’autres marchés.»

Raffinerie d’Augusta : un investissement intelligent

Depuis une quinzaine d'années, le problème de la descente aux enfers de l'Algérie trouve sa source première dans le déséquilibre structurel croissant entre la disponibilité du pétrole, des produits pétroliers et la consommation domestiques de produit
El Watan - Economie

Raffinerie d’Augusta : un investissement intelligent

Depuis une quinzaine d'années, le problème de la descente aux enfers de l'Algérie trouve sa source première dans le déséquilibre structurel croissant entre la disponibilité du pétrole, des produits pétroliers et la consommation domestiques de produits pétroliers (essence, gasoil, etc.), et ce, tout comme le Nigeria actuel ou l'Arabie Saoudite en 2025-2030. En effet, dès 1995, le ministre algérien de l'Energie (Amar Makhloufi), à travers un comité de raffinage avait prévu à l'horizon 2012 le déséquilibre inacceptable entre l'offre et la demande de produits pétroliers algériens, puis la nécessité de développer des capacités de raffinage en craquage catalytique, d’augmenter les capacités des raffineries existantes et collées au développement du marché intérieur puis de développer le carburant GPL. La contrainte critique se trouvait dans la croissance annuelle insoupçonnée de la demande interne (alors 1% puis 8% ou 10%) essentiellement en gasoil. La démission intellectuelle et morale des différents ministres qui se sont succédé de 1998 à 2015 réduisait considérablement l’espace des solutions, d'où le problème inextricable qui, in fine, se posa au top management de Sonatrach en 2017 : comment financer le fonctionnement et le développement de l'économie algérienne et préserver l'intégrité et l’endogénéïté du modèle offre-demande énergétique nationale. Les éléments micro et macro de l'économie du raffinage du pétrole Contrairement à ce que pensent certains experts honnêtes mais généralistes en macroéconomie, l'économie du raffinage obéit en grande partie aux lois de la microéconomie. Celle-ci fait la part belle aux différents pétroles et leur coût d'acquisition (pétroles lourds, légers, ou pollués en souffre ou non, de différentes origines géographiques, dans l'espace et dans le temps, consommés dans la raffinerie), aux coûts opérationnels (énergie, salaires, production, maintenance, administration, etc.), aux coûts environnementaux (gaz, liquide, pollution des sols, etc.) et enfin aux prix du marché (corrélés au brent, WTI, autres) des produits fabriqués dans la raffinerie, dont les essences, le kérosène, le gasoil, le fuel oil et les lubrifiants. Pour simplifier, deux éléments sont importants : le coût de l'investissement et le coût d'exploitation. Celui-ci s'exprime à travers les coûts précisés dans le paragraphe précédent, notamment le coût d'acquisition du pétrole brut externe et le prix des produits fabriqués, tous deux intrants et extrants dépendant du marché. En effet la raffinerie dépend des prix du marché international du pétrole car, de manière optimale, elle ne devrait consommer en pétrole algérien (Sahara blend) que moins de 50% de sa capacité, pour des raisons techniques (complexité mesurée avec l’indice Nelson) et économiques liées à l'économie du raffinage et qui s'expriment à travers le modèle de programmation linéaire. Toute raffinerie a intérêt à combiner un mélange optimal de différents pétroles bruts (dont le pétrole algérien dit Sahara blend), en privilégiant les pétroles étrangers lourds et sulfureux, peu coûteux, et en les mélangeant avec les pétroles propres de type algérien qui sont parmi les plus chers mais complémentaires et intéressants (d’où 1 à 2 dollars au-dessus du prix du brent), et la nécessité de manipuler les programmes linéaires de recherche opérationnelle. Le raffinage à l’étranger : Quels commentaires raisonnables et équilibrés ? Sans entrer dans les détails, et sur la base d'analyses comparatives quantitatives sérieuses, on peut affirmer que la direction générale de Sonatrach a effectué un investissement intelligent et a priori positif, nonobstant les résultats de l'exploitation de cet investissement. Ceci apparaît à travers l’analyse détaillée des 47 raffineries fermées depuis 2008 dans le monde (étude UBS/ Valero), d’une capacité moyenne de 70 000 à 200 000 bbl/d (contre 190 000 baril/jour pour Augusta), et dont 5 raffineries aux Etats-Unis (2008-2009), dont 2 pour Exxon en 2012 (Fawley UK et Trecate /Italie, etc). Ainsi, pour l’Algérie, avec l’acquisition de la raffinerie d’Augusta, le management actuel de Sonatrach a réalisé un bon investissement à l’étranger, mais qu’il doit préserver par un management rigoureux de la phase future d’exploitation. - Aspect exploitation : la participation au conseil d’administration de la raffinerie Augusta constitue un minimum, mais rien devant l’essentiel, lequel, outre la phase investissement, se situe surtout dans la phase future (2019-2025 ou 2030), dite d’exploitation. L’entreprise nationale Sonatrach devrait occuper les postes et/ou maîtriser les activités suivantes : DGA, programmation de l’exploitation (programmation linéaire, approvisionnement), finances (acquisitions, analyse rentabilité), approvisionnements, dont intrants pétroliers, commercialisation, opérations. - Recommandations : il faut faire confiance aux managers nationaux, ainsi qu’au management de Sonatrach, engagés dans une politique de rupture avec un passé stérilisant, passif, terriblement malhonnête et indigne de la nation algérienne. Il faut préparer la rupture organique et structurelle avec un passé hexadécimal totalement inefficace et incompétent. Seule la rupture temporelle, plus la confiance envers nos jeunes, nous préservera des conséquences de la mort subite des vieilles choses et des idées surannées. - Conclusions sur l’étape 2019-2025 : Augusta constituerait un investissement intelligent à moindre risque, mais le diable est dans le détail, dans l’exploitation, et comment transformer le gain en free cash flow intertemporel. Comment ? Par une politique rigoureuse de gestion de l’exploitation. Dr Ali Kefaifi

La lutte contre la corruption, un préalable

Les pays africains doivent s’engager résolument à se débarrasser du fardeau de la corruption qui anéantit tous les efforts de développement et mine les bonnes volontés des jeunes. La promotion du rôle du secteur privé, une meilleure prise en char
El Watan - Economie

La lutte contre la corruption, un préalable

Les pays africains doivent s’engager résolument à se débarrasser du fardeau de la corruption qui anéantit tous les efforts de développement et mine les bonnes volontés des jeunes. La promotion du rôle du secteur privé, une meilleure prise en charge de la formation des jeunes, mais aussi l’élimination de la corruption pour booster l’industrialisation de l’Afrique, sont les éléments- clés qui ressortent des discussions en cours, au sein des sessions introductives précédant le lancement officiel, dés aujourd’hui, des 53es Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), en Corée du Sud. Des axes incontournables à consolider si l’Afrique veut marcher sur les pas du «pays du Matin calme» dont l’ossature de l’économie est formée de puissants groupes industriels privés, tels que ceux exerçant dans les nouvelles technologies ou la construction automobile notamment, ce qui a permis au pays asiatique de se hisser au 11e rang mondial en l’espace de quelques années. Une ascension basée aussi sur une exigence de transparence et de lutte contre la corruption. Car, même si tout n’est pas rose en Corée du Sud en matière de conclusion d’affaires et de marchés, impliquant les plus grands groupes industriels et les décideurs politiques, la lutte contre la corruption, comme celle qui a mené l’ex-présidente du pays devant la justice et sa destitution, est un indice de la solidité des mécanismes de lutte contre la fraude. Une réalité loin d’être celle des pays africains. Ceux-ci doivent ainsi s’engager résolument, au sens des participants aux discussions en cours en marge des assemblées de la BAD, à se débarrasser du fardeau de la corruption qui anéantit tous les efforts de développement et mine les bonnes volontés des jeunes qui ne croient plus à la vertu de l’effort, au vu des scandales de malversations qui agitent continuellement tous les pays africains sans exception. La question a ainsi été débattue lors d’un panel de haut niveau coanimé hier, à Busan en Corée du sud, par plusieurs ministres africains, dont le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouia, également gouverneur de la Banque africaine de développement (BAD), en présence du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. Les participants ont plaidé pour plus de transparence dans la gestion des affaires économiques du pays. A cette occasion, M. Raouia a notamment déclaré que l’Algérie, qui est passée par une phase difficile dans sa lutte contre le terrorisme, «est aujourd’hui une économie stable à croissance rapide». Il a souligné que notre pays «a ratifié la Convention internationale sur la lutte contre la corruption et que les politiques économiques sont axées actuellement sur la mobilisation des importantes ressources humaines et naturelles à des fins économiques». La BAD mobilise 35 milliards de dollars dans les dix prochaines années L’envolée économique de la Corée du Sud est aussi basée sur le savoir et l’investissement dans un enseignement de qualité, à tous les niveaux du cursus scolaire et universitaire, et la promotion de la recherche-développement. Un volet dont veut s'inspirer l’Afrique dans sa quête de développement industriel, qui l’affranchira de sa dépendance à l’exportation des matières premières, selon la vision développée par la Banque africaine de développement. Pour passer des projections théoriques à la réalité, la BAD souligne, depuis Busan en Corée du Sud, qu’elle s’engage à investir l’équivalent de «35 milliards de dollars dans les dix prochaines années dans l’industrialisation de l’Afrique, afin de permettre au continent de répondre à l’arrivée massive des jeunes sur le marché de l’emploi.» Pour la BAD, ce sont quelques 580 millions de jeunes Africains qui sont attendus sur le marché de l’emploi d’ici à 2050. «Nous devons rapidement sortir d’une université africaine qui forme des chômeurs pour aller vers des institutions universitaires d’où sortent des cadres avec des profils en adéquation avec les besoins de nos économies.» Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, soutient que pour réussir son industrialisation, «l’Afrique a besoin de ressources humaines de qualité». Selon lui, à trop miser sur l’exportation des matières premières, les pays africains n’ont pas réussi à enclencher le cycle vertueux du développement et à lutter efficacement contre la pauvreté. Et d’ajouter : «L’effondrement récent des cours des matières premières a mis en évidence la vulnérabilité des économies africaines (…) aggravant la pauvreté sur le continent.» La BAD rappelle que «bien qu’elle abrite 65% des terres arables dans le monde, l’Afrique continue d’importer chaque année près de 35 milliards de dollars de denrées alimentaires». Le partenariat public- privé au menu de la KOAEFC Il est à signaler, par ailleurs, dans le cadre de la coopération Afrique-Corée du Sud, la tenue de la 6e Conférence sur la coopération économique Corée-Afrique (Koafec), parallèlement aux assemblées annuelles 2018 de la BAD, en vue notamment de la confirmation du Plan d’action pour 2019 et 2020. La Koafec a été lancée en 2006 afin de mener les initiatives coréennes pour le développement en Afrique. L’initiative vise à produire des résultats concrets à travers les projets d’investissement dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des technologies, de l’information et de la communication (TIC), du développement des ressources humaines, du développement agricole et rural, du changement climatique et du partage des connaissances en matière de développement, en s’inspirant de l’expérience de la Corée. Les deux éléments constitutifs principaux de la Koafec sont la Table ronde ministérielle réunissant notamment les ministres de l’Economie des pays Africains, et l’Union africaine, et le Forum de partenariat public-privé (PPP). Il est a savoir, par ailleurs, que pour consolider son action «industrialisante» de l’Afrique, la Banque africaine de développement a signé, à Busan en Corée, un protocole d’accord avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) pour intensifier leur coopération dans le cadre des efforts d’industrialisation de l’Afrique. L’accord signé par le patron de la BAD, Akinwumi Adesina, et Pierre Philippe Scholtès, directeur à l’ONUDI, vise à faciliter la coopération entre la Banque africaine de développement et l’Onudi sur des activités conjointes dans des domaines tels l’agro-industrie, l’économie circulaire, la construction de parcs industriels, les investissements dans l’innovation et la technologie, le développement des entreprises, le commerce et le renforcement des capacités, ainsi que l’accès aux sources de financement.         

Commerce extérieur Léger recul des importations

Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 856 millions de dollars durant les 4 premiers mois de 2018, contre un déficit de 3,878 milliards de dollars durant la même période de 2017, soit une baisse de 3,022 milliards de dollars (-78%), selon un bilan
El Watan - Economie

Commerce extérieur Léger recul des importations

Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 856 millions de dollars durant les 4 premiers mois de 2018, contre un déficit de 3,878 milliards de dollars durant la même période de 2017, soit une baisse de 3,022 milliards de dollars (-78%), selon un bilan des Douanes, cité hier par l’APS. Les exportations ont atteint 14,368 milliards de dollars de janvier à avril 2018, contre 12,117 milliards, soit une hausse de 18,6% correspondant à une augmentation de 2,25 milliards entre les deux périodes de comparaison. Pour les importations, elles ont légèrement reculé à 15,224 milliards de dollars contre 15,995 milliards, soit une baisse de 771 millions de dollars correspondant à un recul de 4,82%. Les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 94% durant les quatre premiers mois de 2018, contre 76% à la même période de l'année précédente. Les hydrocarbures ont encore représenté l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger (93,71% du montant global des exportations), en s'établissant à 13,45 milliards de dollars contre 11,42 milliards, soit une hausse de 2,03 milliards (+17,8%). Pour ce qui est des importations, il est constaté que la facture globale des produits alimentaires continue à connaître une tendance haussière, dont notamment les céréales et laits. La facture globale des biens alimentaires s'est établie à 3,15 milliards de dollars contre 3 milliards, en hausse de près de 5%. Outre les produits alimentaires, les produits qui ont également connu une augmentation des importations sont les groupes des produits bruts, des biens de consommation non alimentaires et des demi-produits. Par contre, des baisses d’importations significatives ont été relevées pour les biens d’équipements agricoles et industriels, ainsi que les biens énergétiques et lubrifiants (carburants). La facture d’importation des biens énergétiques et lubrifiants (carburants) a commencé à connaître une tendance à la baisse en s’établissant à 543 millions de dollars contre 613 millions (-11,42%).

La BAD décortique le modèle sud-coréen

Le président de la Banque africaine de développement estime que l’Afrique doit miser sur «la valeur ajoutée de ses ressources et matières premières et les transformer en produits finis». Pour ses assemblées annuelles 2018, axées sur l’impérie
El Watan - Economie

La BAD décortique le modèle sud-coréen

Le président de la Banque africaine de développement estime que l’Afrique doit miser sur «la valeur ajoutée de ses ressources et matières premières et les transformer en produits finis». Pour ses assemblées annuelles 2018, axées sur l’impérieux besoin d’industrialiser l’Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) est allée chercher l’inspiration à Busan, en Corée du Sud, pays membre non régional de la Banque africaine depuis le début des années 1980. Un pays de prodiges, ayant su s’industrialiser en l’espace de quelques décennies et réaliser une ascension économique fulgurante, ce qui en fait, au sens de la BAD, une des success-stories économiques les plus en vue au monde, à décortiquer afin d’en reproduire les contours au sein du continent africain. L’Afrique, riche de ses ressources innombrables, gagnerait ainsi à s’inspirer du modèle coréen, selon le président de la BAD, qui a rappelé à la veille de l’ouverture officielle des travaux des assemblées générales de l’institution financière, que le continent africain continue à exporter toutes ses richesses, et donc des milliers d’emplois hors de ces frontières, sans s’engager dans un processus de transformation locale de ses ressources, qu’il s’agisse du cacao, des minerais, du pétrole et du gaz, entre autres. Une déperdition de ressources qui prive les pays africains d’une valeur ajoutée créatrice de richesses et d’emplois pour les millions de jeunes qui constituent le socle de l’avenir de l’Afrique. L’inadaptation du système éducatif est aussi à montrer du doigt, selon d’autres témoignages, qui soulèvent le problème du manque flagrant en matière de préparation des jeunes à des parcours entrepreneuriaux. Ceci étant dit, en restant dans le strict domaine économique, car les raisons sont aussi à chercher du côté politique et du manque de prospective, et malheureusement aussi du côté sombre, celui de la corruption qui gangrène les pays africains et prive leurs économies de décoller. «Miser sur la valeur ajoutée», selon le président de la BAD Pour en revenir à la vision strictement économique, Akinwumi Adesina, président de la BAD, estime que l’Afrique doit miser sur «la valeur ajoutée de ses ressources et matières premières et les transformer en produits finis». C’est ainsi que, selon lui, la base de l’industrie locale se renforcera et permettra au continent de se défaire d’une dépendance aux exportations brutes. Pour la BAD, «la précarité des industries en Afrique est en grande partie responsable de la faible position du continent en matière de développement à l’échelle mondiale. L’industrie africaine génère un produit intérieur brut moyen par habitant de 700 dollars, soit à peine un cinquième de celui de l’Asie de l’Est, à 3 400 dollars, ce qui explique, ajoute la BAD, pourquoi le continent continue de dépendre des économies industrialisées pour répondre à la plupart de ses besoins, malgré la forte croissance économique qu’il enregistre depuis près de 20 ans. La BAD rappelle que les ressources naturelles à faible technologie non transformées constituent la plus grande partie des exportations de l’Afrique : elles représentent, par exemple, à elles seules plus de 80% des exportations de l’Algérie, de l’Angola et du Nigeria. Il est à noter que le volet «industrialiser l’Afrique» fait partie des priorités stratégiques de la BAD, dites «high 5», destinées à permettre d’accélérer le développement du continent. «Le secret de la richesse des nations est évident : les pays développés ajoutent de la valeur à tout ce qu’ils produisent, et les nations pauvres exportent des matières brutes. L’Afrique doit sortir de sa position au plus bas des chaînes de valeur mondiales et avancer rapidement vers son industrialisation, en ajoutant de la valeur à tout ce qu’elle produit», souligne le président de la BAD dans le préambule du document intitulé Industrialiser l’Afrique : stratégies, politiques, institutions et financement, une publication diffusée lors des assemblées qui se tiennent en Corée du sud du 21 au 25 mai 2018. En plus du thème phare de l’industrialisation de l’Afrique, des problématiques connexes, dont le changement climatique, les infrastructures, le secteur privé et la gouvernance, seront débattues. La BAD présentera en outre un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2018» et donnera l’état de ses opérations, de son profil financier et de ses activités sur les marchés des capitaux pour l’année 2017.        

Un créneau lucratif en plein essor

Que ce soit à La Mecque, à Jérusalem, en Turquie, en Asie où pullulent les lieux de pèlerinage de masse, et un peu partout dans le monde, le tourisme religieux est un segment de marché en forte croissance et a montré une grande résilience devant la r
El Watan - Economie

Un créneau lucratif en plein essor

Que ce soit à La Mecque, à Jérusalem, en Turquie, en Asie où pullulent les lieux de pèlerinage de masse, et un peu partout dans le monde, le tourisme religieux est un segment de marché en forte croissance et a montré une grande résilience devant la récente crise économique. Les pèlerinages sont le reflet des plus vieilles formes de migration touristique et leur histoire est aussi ancienne et longue que celles des religions. Le tourisme religieux, appelé aussi tourisme de la foi, en vogue ces dernières années, draine des millions de personnes dans le monde et de diverses convictions religieuses. La Mecque, avec plus de 2 millions de pèlerins annuels, reste la grande destination des musulmans. Mais au-delà de la bonne foi des pèlerins qui mettent la main à la poche pour assouvir leur soif de spiritualité, le pays hôte, l’Arabie Saoudite en l’occurrence, en tire d’énormes profits au point d’en faire une véritable industrie capable de suppléer demain la rente pétrolière dont le pays est largement dépendant. Consciente qu’une telle manne, inespérée et inépuisable et bénie en ces temps de disette financière suite au recul des prix du pétrole, l’Arabie Saoudite mise sur un accueil de plus en plus important de pèlerins les années à venir vu que le nombre de musulmans sera de 2,5 milliards de personnes en 2050. L’activité touristique représente 3,3% du PIB et emploie directement 603 500 personnes, selon une étude de World Travel and Tourism Council. Des travaux gigantesques sont entrepris et 20 milliards d’euros vont être investis dans des projets de réhabilitation de la ville sainte. Pour ce faire, des transformations tous azimuts sont opérées, des projets immobiliers poussent comme des champignons et le mètre carré atteint les 100 000 euros, selon la Chambre de commerce de La Mecque. Cette dernière a d’ailleurs évalué les dépenses des pèlerins essentiellement dans le logement, la nourriture et les souvenirs à près de 5000 dollars chacun (environ 17 000 rials) et seront revues à la hausse, assure-t-on au niveau de la Chambre de commerce. «Les dépenses des pèlerins (de l’étranger et de l’intérieur du royaume) pourraient s’élever cette année à entre 20 et 25 milliards de rials (5,33 et 6,67 milliards de dollars) contre 14 milliards de rials (3,73 milliards de dollars) l’an passé», a précisé le président de la Chambre de commerce. Que ce soit à Jérusalem, à Lourdes (France), en Turquie, en Asie où pullulent des lieux de pèlerinage de masse, et un peu partout dans le monde, le tourisme religieux est un segment de marché en forte croissance et a montré une grande résilience devant la récente crise économique. La mondialisation a, en effet, ouvert ce segment à un processus de mise en marché le transformant en «produit marchand» qu’il n’était pas à ses débuts. Le pèlerin d’antan était exempté de taxes et autres stratagèmes inventés pour le faire payer avant d’entrer dans les «maisons de Dieu», une mise en marché récente qui lui laisse ouvertes de prodigieuses possibilités de croissance pour l’industrie du tourisme.

«L’Office du Hadj et de la Omra est le maillon faible»

Peut-on dire que le marché de la Omra engrange de gros bénéfices ? Je ne pense pas que ce soit un marché à gros sous. C’est un marché comme tous les autres. Certes, il y a du volume avec 300 000 personnes qui effectuent annuellement ce voyage tour
El Watan - Economie

«L’Office du Hadj et de la Omra est le maillon faible»

Peut-on dire que le marché de la Omra engrange de gros bénéfices ? Je ne pense pas que ce soit un marché à gros sous. C’est un marché comme tous les autres. Certes, il y a du volume avec 300 000 personnes qui effectuent annuellement ce voyage touristique religieux, mais en matière de profit, c’est insignifiant. Je dirais même que les agences enregistrent des pertes sèches. Pourquoi ? La Omra repose sur trois paramètres essentiels, dont l’agence de voyages n’en maîtrise aucun : le transport aérien, le visa, qui est la condition sine qua non, et enfin l’hôtellerie. L’agence, dans la quasi-totalité des cas, si elle arrive à assurer le visa, ne peut jamais avoir le billet au moment où le client veut partir, donc nous sommes tributaires des compagnies aériennes qui donnent des dates qui les arrangent. Quand on assure les billets et les visas, viennent  ensuite les réservations d’hôtels qui sont souvent complets. D’où toutes ces pertes. Je m’explique : initialement, l’agence fixe le prix par rapport au taux de change et à tous les facteurs sus-cités. Mais dès qu’il y a perturbation ou retard sur l’un ou l’autre, l’impact se fait ressentir et je le dis encore, il s’agit de pertes et pas de bénéfices. Quel rôle joue l’Office de la Omra et du Hadj dans ce cadre, sachant qu’il perçoit 2500 dinars pour chaque candidat à la Omra ? En effet, l’agence prélève du montant du package 2500 DA qu’elle verse à l’office, mais on ne comprend pas à quoi servent ces 2500 DA. Normalement, il y a une contrepartie. Or, on leur donne 2500 da contre rien du tout. En plus, nous n’avons aucune traçabilité comptable et de l’autre côté aucune prestation. On a demandé à l’office de nous expliquer pourquoi il  y a cette absence de traçabilité, on n’a pas eu de réponse. On se demande perpétuellement à quoi sert cet argent. Peut-on connaître le nombre d’agences qui interviennent dans ce créneau ? Elles sont 300 à proposer des packages Omra sur 600 à 700 ayant décroché l’agrément IATA, alors que l’Algérie totalise 2250 agences. Sont-elles de plus en plus nombreuses à investir ce marché ? C’est un phénomène qui va en s’accentuant. Depuis deux ou trois ans, la majorité des agences dernièrement créées ont pour but initial d’investir le produit Omra, que ce soit directement ou par la sous-traitance. Elles pensaient que c’est un marché porteur, mais elles ont vite compris que ce n’est pas le cas. Ceux qui ont lancé ces agences dédiées à la Omra pensaient qu’il y a un argent fou à ramasser, mais finalement ils se sont aperçus que c’est insignifiant. Comment se fait la sous-traitance ? Via un cahier des charges. Les deux parties concluent un accord chez le notaire. Les nouvelles agences sous-traitent généralement avec celles qui ont déjà travaillé dans ce créneau pendant de longues années et se partagent les bénéfices. A quel niveau se situent les bénéfices ? Dans les meilleurs des cas, c’est entre 4000 et 5000 DA par passeport. Avec la dévaluation du dinar et la cherté du visa qui coûte 15 000 DA, nous arrivons à peine à prendre une commission allant de 4000 à 5000 DA. Je le répète, le remue-ménage de la billetterie ne nous facilite pas la tâche. Comment expliquez-vous le mécontentement des clients par rapport aux services assurés sur place ? L’Algérien est un peu particulier quand il veut acheter un package Omra, il cherche le moins cher et ne va pas directement voir avec les professionnels. Certains ne se présentent même pas au niveau des agences agréées, préférant passer par des intermédiaires. Pourquoi ne pas se présenter à l’agence agréée et demander des contrats clairement rédigés où tout est bien défini ? Ainsi, quand ils rencontrent des difficultés sur place, ils pourront faire valoir leurs droits. Or, les gens vont directement vers les intermédiaires qui leur racontent n’importe quoi. Une fois que l’intermédiaire prend sa commission, il disparaît dans la nature. Le client est pratiquement responsable de cette situation. Même les mosquées sont devenues des endroits pour ce commerce.   Où réside le problème dans cette situation ? Le Syndicat national des agences de voyages (SNAV) interpelle depuis dix ans l’Office sur tous ces dysfonctionnements. Nous avons dit que l’impunité ce n’est pas bon et que la punition généralisée n’est pas bonne aussi. S’il y a des agences à encourager, encourageons-les. Il faut nommer les agences défaillantes et faire une blacklist. Sinon, pourquoi la situation persiste-t-elle et comment expliquer le fait que l’enquête sur les agences qui ont trafiqué les visas ne soit pas encore conclue ? Des zones d’ombre sont à éclairer. Le maillon faible, c’est l’office, il ne joue pas son rôle. Il n’attend que l’argent que lui procurent les agences. Ceux qui gèrent la Omra et le Hadj ne sont pas compétents. L’ Etat met le paquet financièrement sans que la gestion suive. Et pourtant, ce ne sont pas les propositions qui manquent. Ils ne veulent pas prendre en considération notre expertise. L’arrivée d’intrus dans la profession n’arrange pas la situation. Le SNAV a donc déjà travaillé sur cette question… Depuis deux décades, nous avons sollicité les responsables en charge de ce dossier sans aboutir à un changement. Les écrits et les propositions pour optimiser ces produits se suivent mais sans avoir en parallèle une oreille attentive. Les choses sont encore plus compliquées pour le Hadj, qui est un autre dossier lourd. Comment se présentent les choses avec les partenaires saoudiens ? Le plus normalement du monde. Nos partenaires saoudiens ne posent pas de problèmes. Ils sont là pour nous assurer le transport de l’aéroport à l’hôtel et les services d’appui. Ceux qui peuvent avoir des problèmes, ce sont les nouveaux arrivés dans ce marché. Ils doivent faire leur apprentissage chez nous, mais l’office donne l’agrément à tout le monde, l’essentiel est qu’il puisse lui empocher les 2500 DA par personne. Pourrait-on avoir quelques propositions de celles que vous avez soumises à l’office ? Je pense qu’il n’y a pas mieux que de faire appliquer la loi parce que les lois existent. Etablir un cahier des charges draconien digne de vrais professionnels concernant la prise en charge des clients et laisser la concurrence entre les agences concernant le prix et la prestation. Une fois que les agences auront compris qu’il y a une concurrence professionnelle, ils vont s’adapter, et si l’agence est défaillante, il faut la sanctionner et avoir l’audace d’encourager les professionnels. C’est comme ça qu’on va créer la différence, sélectionner et élever le niveau des prestations. Qu’en est-il de vos propositions concernant le Hadj ? L’Etat doit se désengager de l’opération. Il y a lieu de donner la chance aux nouvelles agences. Nous avons imaginé dans ce cadre un système de partenariat. Il y a lieu aussi de faire la distinction entre trois catégories de hadjis pour une meilleure organisation. Par exemple, les entrepreneurs, les hommes d’affaires et autres responsables n’ont pas besoin de passer tout un mois en Arabie Saoudite. Il est possible d’organiser un séjour spécial juste pour l’accomplissement de ce devoir religieux. On peut aussi imposer aux gens aisés une taxe qu’on pourra récupérer pour les couches moyennes afin d’alléger leurs charges. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Des idées que nous avons déjà soumises aux responsables du secteur.

Omra : les dessous d’un business pas toujours net

Les annonces liées à l’organisation de voyages spécial «Omra» pullulent sur le Net, occupent de grands espaces dans les journaux et sont facilement repérables dans les grandes surfaces commerciales. Tout est fait pour attirer les candidats à la Omra
El Watan - Economie

Omra : les dessous d’un business pas toujours net

Les annonces liées à l’organisation de voyages spécial «Omra» pullulent sur le Net, occupent de grands espaces dans les journaux et sont facilement repérables dans les grandes surfaces commerciales. Tout est fait pour attirer les candidats à la Omra via des offres qui diffèrent d’une agence à une autre, mais qui promettent une prise en charge au top une fois aux lieux saints. C’est le cas justement en cette période de l’année avant la fermeture de la saison Omra et la préparation du Hadj. Le mois de Ramadhan est en effet propice pour cette visite touristique et religieuse, surtout durant la deuxième quinzaine. Les agences ne veulent pas rater cette occasion pour faire des bénéfices. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à investir ce créneau. Le président du Syndicat national des agences de voyages, Bachir Djeridi, nous le dira d’ailleurs : «90% des demandes d’agrément d’agences de voyages sont motivées par la Omra et le Hadj. Nous faisons partie de la commission nationale chargée de la délivrance de ces autorisations et c’est ce que nous avons constaté.» Un point que confirmera l’expert en tourisme, Saïd Boukhelifa, qui notera : «Sur les 2250 agences existantes, 1800 sont versées dans la Omra. En plus, elles travaillent en louant les diplômes de l’Ecole supérieure du tourisme.» Donc, comme dans chaque marché jugé juteux, le recours aux astuces pour faire des affaires se fait de plus en plus important. Les agences de voyages qui commercialisent le produit Omra le font soit directement, soit en sous-traitant avec les agences agréées) à cet effet. Car, pour pouvoir proposer le package Omra, il faut avoir l’agrément IATA (Bureau international du transport aérien), qui est une garantie de la crédibilité de l’agence de voyages. Ceux qui ne l’ont pas font justement appel à celles ayant déjà cet agrément pour l’organisation de ces séjours touristiques et religieux. D’autres s’érigent tout simplement en intermédiaires pour négocier avec les agences en question, en leur proposant des groupes à prendre en charge. Ces intermédiaires qui recourent à cette pratique de manière illégale tirent bien sûr profit de cette opération en prenant leur commission. Et bien sûr en arnaquant leurs clients. «Mais, c’est risqué de travailler avec ces gens. Nous préférons éviter les problèmes avec nos clients. Nous traitons directement avec eux, sinon dans le cadre de la sous-traitance», nous dira la représentante de Mouia Voyages, une agence sise à Beaulieu (El Harrach), qui travaille dans ce créneau depuis 18 ans. «Il arrive que des intermédiaires viennent vers nous de régions qui ne disposent pas d’agences de voyages nous solliciter pour leur organiser des voyages Omra. Mais, nous refusons de le faire», nous confiera la représentante de ladite agence, avant de résumer : «Il y a les professionnels, ceux qui sous-traitent et ceux qui trichent malheureusement.» C’est justement cette dernière catégorie qui est la source des problèmes rencontrées sur les Lieux saints par les gens qui partent effectuer la Omra. «Quand les clients nous sollicitent directement, on leur explique tout : des procédures à accomplir avant le voyage jusqu’aux conditions de prise en charge à Médine et à La Mecque», nous expliquera encore notre interlocutrice. Et ce, avant de préciser que les tarifs varient d’une saison à une autre, mais aussi en fonction de la billetterie et de l’hôtellerie. «Un package avec un vol direct et un hôtel pas loin du Haram coûte bien sûr plus cher. En février, par exemple, il était de 180 000 dinars. Quand il y a escale et qu’en plus le lieu d’hébergement est loin du Haram, le prix diminue. Il y a aussi des prises en charge en VIP dans des hôtels cinq étoiles avec demi-pension. On donne même à nos clients des détails sur la restauration, notamment sur la nationalité des traiteurs», nous détaillera-t-elle, non sans préciser que la marge, c’est-à-dire la commission de l’agence n’est pas très importante. «On gagne très peu, 5000 dinars par personne», nous dira-t-elle. Pour cette saison, le marché ne s’annonce pas important. «Par rapport à l’année dernière, la demande a baissé», constatera-t-elle, liant cela à la taxe de 2000 rials (100 000 dinars) imposée à toute personne ayant déjà effectué la Omra. Mais, globalement, il est encore trop tôt pour faire le bilan de cette saison puisque nous ne sommes qu’au début du mois de Ramadhan. «Un marché de gros sous» Saïd Boukhelifa estime pour sa part la marge des agences à 10 000 dinars par client au minimum. Cela pour dire que les bénéfices, même s’ils sont jugés insignifiants du côté des agences, sont bien là. D’où l’engouement pour ce créneau. Ce que confirmera le président du syndicat. «Dire que les agents ne tirent pas de bénéfices de la Omra est faux. C’est un marché de gros sous. Les agences ne sont pas perdantes», fera-t-il remarquer, regrettant le fait que ce service soit investi par «des opportunistes et des étrangers à la profession». Ce qui est à l’origine de tous ces dysfonctionnements et du mécontentement des Algériens qui font le déplacement pour l’accomplissement de ce rituel religieux. «On s’étonne quand les gens proposent une Omra à 120 000 dinars, alors que le billet coûte dans les 90 000 dinars. Ils (ndlr, les organisateurs de voyages) ont plein d’astuces pour jouer sur ces tarifs. Ils réservent sur les vols avec escales et assurent l’hébergement loin du Haram. Une fois sur place, les gens se rendent compte de l’arnaque», soutiendra M. Djeridi. Pour ce syndicaliste dont l’agence ne propose pas ce produit, il y a lieu d’assainir en commençant par définir les voyagistes défaillants. C’est là que devrait justement intervenir le rôle de l’Office de la Omra et du Hadj (dont les tentatives de joindre ses responsables ont été vaines). «L’Office est censé suivre de près le dossier et mettre fin à ces défaillances. Or, ce n’est pas le cas. Il ne joue jamais son rôle. Il ne fait absolument rien, alors qu’il doit assurer l’assistance au départ et à l’arrivée. Il s’enrichit sur le dos des agences en percevant sur chaque client à destination des Lieux Saints 2500 dinars sans même donner un reçu en contrepartie», nous expliquera M. Djeridi. Avec une moyenne de 300 000 Algériens qui effectuent ce voyage (mouetamir) tous les ans, l’Office perçoit ainsi 750 millions de dinars. Interrogé sur le poids de cette filière, le responsable syndical estime difficile de faire une évaluation en l’absence de données exhaustives et d’un observatoire chargé justement de constituer cette base de données, pas seulement pour la Omra, mais pour toutes les prestations touristiques «C’est la débandade totale», regrettera-t-il, insistant encore sur le rôle de l’office. Mais aussi sur la responsabilité des clients qui s’adressent à des non professionnels. «Le problème des rabatteurs vers des agences de voyages qui prennent un nombre important en baissant les prix avec des prestations de mauvaise qualité nuit à ce marché», notera encore M. Djeridi. Et ce, au même titre que ceux qui ont recours à des pratiques illégales, comme l’affaire divulguée en mars dernier. Arnaques Certaines agences de voyages, dont le nombre serait entre 30 et 40 en attendant les résultats de l’enquête, ont avancé de faux passeports pour ne pas payer la taxe de 2000 rials saoudiens imposée à tout pèlerin ayant accompli le Hadj ou la Omra durant la période 2015-2016. De fausses dates de départ ont également été avancées. Ce qui a amené le consulat d’Arabie Saoudite en Algérie à bloquer la procédure pour quelques jours, en avisant les autorités algériennes sur ces dépassements. Un rapport a été soumis au ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Cette affaire, faut-il le souligner, a pénalisé l’ensemble des agences de voyages qui ont dû attendre longtemps pour obtenir des visas par le consulat d’Arabie Saoudite à Alger. D’où la nécessité d’assainir cette activité. Le SNAV insiste d’ailleurs sur l’identification des défaillants. «On attend du ministère des Affaires religieuses de nous donner cette liste», soutient M. Djeridi. Dans ce cadre, justement, l’office a arrêté la semaine dernière une liste de 210 agences agréées pour les voyages religieux. Il en a exclu sept et suspendu sept autres. Mais cela ne règle pas l’organisation de cette filière assujettie aux pratiques douteuses. Les clients, essentiellement les personnes âgées, sont les premières victimes de ces escroqueries. En 2016, 47 pèlerins algériens partis en Arabie Saoudite avaient été dupés. Les visas qui leur avaient été délivrés pour accomplir le pèlerinage étaient dépourvus d’autorisation. Heureusement que le problème avait été réglé sur place. Mais les responsables de l’agence «arnaqueuse» ont bien empoché l’argent sans toutefois accomplir la prestation. Des cas de mécontentement sont régulièrement rapportés, mais ça continue encore. Une fois sur place, c’est la grande déception. Certes, beaucoup reviennent satisfaits des prestations assurées, mais autant rentrent en Algérie déçus après avoir été livrés à eux-mêmes. «Sur place, le guide disparaît, on se débrouille comme on peut». «On ne savait pas si on allait être pris en charge en demi-pension ou non. C’est une fois sur place que nous avons découvert les conditions d’hébergement et de restauration». «Pour partir à la mosquée, on doit marcher sur une longue distance, alors que nous nous attendions à être logés pas loin du Harem. A la dernière minute, on a dû nous transférer ailleurs. L’hôtel était pris». «En résumé, ils vous vendent du rêve et une fois sur place, vous laissent seuls». Ce sont quelques-uns des témoignages recueillis auprès de ceux qui ont vécu cette expérience. Du travail reste à faire donc pour améliorer les prestations et faire le tri dans un créneau de plus en plus investi, même si certains préfèrent ne pas s’engager dans ce segment qu’ils jugent loin d’être rentable eu égard aux difficultés sur le terrain : de la billetterie jusqu’à l’hébergement. C’est le cas de ce voyagiste installé à Dar El Beïda, pour qui il y a trop d’aléas entre les irrégularités du transport aérien, les réservations d’hôtels et les visas. La dévaluation du dinar n’arrange pas les choses. Il y aussi la caution de 10 millions de dinars que les agences algériennes doivent déposer dans les banques saoudiennes comme garantie aux partenaires saoudiens. En effet, les quelque 300 agences (210 actuellement avec la nouvelle liste) qui s’occupent de Omra sont obligées de déposer cette somme en Arabie Saoudite. Et pourtant, une proposition a été soumise aux pouvoirs publics pour que les banques algériennes prennent la question en charge, c’est-à-dire que l’argent soit déposé en Algérie et que les relations se fassent entre banques algériennes et saoudiennes. «Mais personne ne répond. C’est une opération technique mais faisable», nous dit-on au SNAV. Pour rappel, cette mesure est en vigueur depuis plusieurs années et le montant a été revu à la hausse il y a cinq ans. Ainsi, la caution est passée de 5 à 10 millions de dinars.

La Russie et l’Irak mauvais élèves

En avril, l’Irak a pompé une moyenne de 4,429 millions de barils par jour, soit bien au-delà de son quota, alors que la production russe était près de 11 millions de barils/jour. Malgré l’éclaircie qui pointe à l’horizon du marché pétrolier
El Watan - Economie

La Russie et l’Irak mauvais élèves

En avril, l’Irak a pompé une moyenne de 4,429 millions de barils par jour, soit bien au-delà de son quota, alors que la production russe était près de 11 millions de barils/jour. Malgré l’éclaircie qui pointe à l’horizon du marché pétrolier, conséquence directe des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, l’entente entre membres de l’OPEP et producteurs non OPEP signataires des accords de réduction de l’offre n’est pas sans friction. La Russie continue de décevoir quant à ses niveaux d’adhésion aux accords, tandis qu’au sein de l’OPEP, l’Irak fait fi de toute règle et se met à pomper bien au-dessus du quota qui lui a été initialement fixé. La hausse, en avril, du taux de conformité aux accords de réduction de la production (166%) est la résultante des difficultés que connaît la production du Venezuela et de l’Angola. Du côté des pays partenaires de l’OPEP, menés par la Russie qui avait promis une coupe de 300 000 barils par jour, on échoue à faire grimper les taux d’adhésion aux accords signés en décembre 2016 (73% en avril) et qui étaient destinés à la fois à enrayer la chute des cours et à éponger les excédents de production qui minaient le marché. C’est dire que tout reste à faire à quelques mois de l’expiration des délais d’application desdits accords, voire à quelques jours d’une réunion de l’OPEP que l’on annonce sans enjeux visibles à l’heure où le baril de brent caracole à plus de 80 dollars. Pour les monarchies du Golfe, le seul enjeu visible serait de compenser la baisse de l’offre iranienne suite au rétablissement des sanctions américaines contre le pays du Shah. Pour l’heure, la hausse des cours du brut et resurgissement des tensions géopolitiques autour du dossier iranien éclipsent l’intérêt d’une discipline tant au sein de l’OPEP qu’au niveau des producteurs non OPEP. En avril, l’Irak a pompé une moyenne de 4,429 millions de barils par jour, soit bien au-delà de son quota, alors que chez les producteurs non OPEP signataires des accords de réduction de l’offre, la Russie continue à décevoir par son non-respect des accords, faisant grimper sa production à près de 11 millions de barils/jour (10,966 millions de barils). L’offre russe n’a jamais été aussi volumineuse, dépassant la production saoudienne de quelques dizaines de milliers de barils (9,959 millions de barils/jour). Du côté des non-OPEP, d’autres producteurs ont à nouveau manqué à l’appel de conformité aux accords de décembre 2016. Au banc des accusés figurent le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, Oman, la Malaisie et le Sud Soudan. Globalement, la coupe de 1,8 million de barils/jour a été largement atteinte suite à l’effort complémentaire consentis par certains pays de l’OPEP, à la contre-performance de l’Angola et à la défection du Venezuela, mais le non-respect des quotas par certains poids lourds du marché continue de peser sur la cohésion des troupes face aux fragilités et aux incertitudes qui minent le marché. Ce dernier pourrait être en proie à une forte volatilité dans les mois à venir, compte tenu des foyers de tension qui viennent de se déclarer au Moyen-Orient autour du dossier iranien ainsi qu’au Venezuela, dont la production est au plus bas depuis les années 1950.                                    

Industrie électronique : Condor ouvrira une usine en Tunisie

L’usine de Béja, qui a coûté 15 millions d’euros d’investissement, produira plus de 300 000 téléviseurs et devrait créer près d’un millier d’emplois. Le groupe privé algérien Condor prévoit d’ouvrir en 2019 une usine de montage des t
El Watan - Economie

Industrie électronique : Condor ouvrira une usine en Tunisie

L’usine de Béja, qui a coûté 15 millions d’euros d’investissement, produira plus de 300 000 téléviseurs et devrait créer près d’un millier d’emplois. Le groupe privé algérien Condor prévoit d’ouvrir en 2019 une usine de montage des téléviseurs en Tunisie, selon Abderrahmane Benhamadi, président du conseil d’administration du groupe Condor. «Nous espérons que l’usine, qui sera dédiée au montage des téléviseurs Condor, sera opérationnelle en 2019, nous sommes en train de finaliser les procédures et d’attendre les autorisations. Nous allons tenter de reproduire le même business model que nous avons adopté en Algérie, c’est-à-dire commencer petit et aller là où il y a des opportunités d’investissement ou d’acquisition de sociétés qui ont des activités complémentaires avec ce que nous faisons. L’idée c’est que Condor vient pour rester», a déclaré récemment Abderrahmane Benhamadi, dans une interview accordée au site d’information tunisien Business News. Le fondateur du groupe a ajouté que le gouvernorat de Béja a été sélectionné pour accueillir l’usine, qui devrait créer près d’un millier d’emplois. L’industriel algérien a prévu 15 millions d’euros d’investissement dans l’usine de Béja, mais ce montant peut être revu à la hausse, notamment avec la mise en place de la zone de libre-échange continentale, dont la Tunisie a signé la convention fondatrice. «Si cela se fait et que la ligne maritime qui relie la Tunisie à l’ouest de l’Afrique est mise en place, ce sera vraiment extraordinaire pour nous et pour la Tunisie. Pour le moment, nous sommes obligés de passer par Malte ou l’Espagne pour exporter vers ces pays, mais les choses sont en train de bouger et dans le bons sens», a affirmé le président du conseil d’administration du géant algérien Condor. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait reçu, mercredi dernier, à Tunis, le président du conseil d’administration du groupe Condor. «Cet entretien qui a duré plus de 45 minutes a porté sur les investissements du groupe Condor en Tunisie et notamment dans la région de Béja, qui verra l’implantation d’une usine de fabrication et de montage de téléviseurs Condor», a précisé le groupe privé dans un communiqué de presse. Lors d’un récent déplacement en Tunisie, Abderrahmane Benhamadi avait annoncé que l’objectif de cette unité est de produire plus de 300 000 téléviseurs par an. Le président du conseil d’administration de Condor a en outre indiqué que le groupe prévoit par la suite de créer, en Tunisie, une unité de montage de climatiseurs et d’électroménagers, dont les produits seront destinés à l’export, a ajouté la même source. Le groupe algérien, qui a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars, voit grand. «Nous sommes actuellement présents sur trois continents, mais notre plan d’expansion vise 35 pays. Nous sommes une société exportatrice et nous visons un taux de 80% pour l’export. Aujourd’hui, Condor, qui compte 15 000 salariés, dont des Tunisiens d’ailleurs, détient un taux de pénétration avoisinant les 40% en Algérie. Pour ce qui est de la Tunisie, nous n’arrivons pas encore à satisfaire toute la demande et cela nous rassure quant à l’avenir de la marque. Il faut dire que nous détenons un rapport qualité-prix des plus avantageux et nos produits sont tous soumis à des contrôles et des certifications très rigoureux», a fait savoir Abderrahmane Benhamadi.

Les explications de Sonatrach

Sonatrach refuse d’entrer dans une polémique qui, selon le groupe, «n’existe pas» et n’est «alimentée que par la presse» suite à l’achat de la raffinerie italienne. Contacté, le vice-président du groupe en charge de la production et de l'e
El Watan - Economie

Les explications de Sonatrach

Sonatrach refuse d’entrer dans une polémique qui, selon le groupe, «n’existe pas» et n’est «alimentée que par la presse» suite à l’achat de la raffinerie italienne. Contacté, le vice-président du groupe en charge de la production et de l'exploitation souligne que l’acquisition, qui sera effective le 1er janvier 2019, ne souffre d’aucune irrégularité, «quelle qu’en soit la forme», et que «la prétendue polémique est plus le fait des écrits de presse, en Italie et en Algérie, que de celui des principaux concernés par la transaction». Pour Salah Mekmouche, «en vertu du contrat de rachat signé avec la filiale italienne d’ExxonMobil, Esso Italiana, c’est l’ancien propriétaire qui continuera à gérer, pour le compte de Sonatrach, les affaires de la raffinerie», et donc «son actif et son passif pendant les dix prochaines années». Il rappelle que le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a déjà expliqué que rien n’allait changer dans la gestion de la raffinerie, qui continuera à être gérée comme par le passé, et qu’aucun licenciement ne sera opéré. Le responsable de Sonatrach ajoute que «selon le deal conclu avec la filiale d’ExxonMobil, Sonatrach fera partie d’un directoire qui prendra en charge le suivi, la surveillance et l’inspection au sein de la raffinerie» et des autres actifs acquis par le groupe. Pour Salah Mekmouche, au lieu d’axer sur une polémique inexistante, il faut plutôt se concentrer sur «le gain que tire l’Algérie de cette transaction en termes de disponibilité de carburants, d’annulation de la facture d’importation qui coûte au pays 2 milliards de dollars/an, ainsi que sur les perspectives d’exportation de carburants qui se dessinent» dans le sillage de la transaction qu’il qualifie d’«excellente opération». Questionné sur ce qui est prévu après les dix ans de gestion déléguée à Esso Italiana, en vertu du contrat, M. Mekmouche souligne que «d’ici cette échéance, l’Algérie aura renforcé son appareil de raffinage local, et jugera le moment venu de ce qu’elle fera en Italie». Il est à rappeler que Sonatrach a annoncé, le 9 mai, avoir signé un accord avec Esso Italiana Srl – Filiale à 100% d’ExxonMobil – portant sur l’achat de la raffinerie d’Augusta (Sicile), de trois terminaux pétroliers situés à Augusta, Naples et Palerme ainsi que leurs systèmes d’oléoducs associés. «Cet accord est le fruit d’une procédure de mise en vente concurrentielle», avait précisé la compagnie nationale. «Capable de traiter à la fois du Sahara blend ainsi que du fuel résiduel issu de Skikda, la raffinerie d’Augusta s’intégrera directement dans le système de raffinage du pays», selon Sonatrach. Le groupe ajoute que la raffinerie italienne «pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd’hui en déficit, comme le gasoil et l’essence». Selon les termes de l’accord, Sonatrach travaillera également en étroite collaboration avec Esso Italiana Srl et ExxonMobil pour assurer la continuité effective de l’exploitation de la raffinerie d’Augusta pendant la période de transition ainsi qu’à son issue.  

ALD Automotive prévoit une meilleure mobilité

ALD Automotive Algérie, leader national de la location longue durée et gestion de flottes automobiles, prévoit pour les  prochaines années une meilleure progression de cette activité en Algérie, à la faveur de l’entrée en production des nouvelles u
El Watan - Economie

ALD Automotive prévoit une meilleure mobilité

ALD Automotive Algérie, leader national de la location longue durée et gestion de flottes automobiles, prévoit pour les  prochaines années une meilleure progression de cette activité en Algérie, à la faveur de l’entrée en production des nouvelles usines d’assemblage de véhicules et la mise sur le marché national de différents modèles et marques de voitures. Selon le nouveau directeur général du loueur, filiale du groupe Société Générale, Mathieu Gizon, l’évolution du marché de l’automobile en Algérie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est à même de permettre une «diversification de la production automobile nationale en termes de modèles», ce qui contribuera à l’épanouissement de l’activité location des véhicules au profit des entreprises qui tendent de plus en plus à externaliser la gestion de leur flotte automobile. Lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de sa prise de fonctions, en remplacement du désormais ex-directeur général d’ALD Automotive, Patrice Reveille, le nouveau patron de cette entreprise de leasing prévoit, à cet effet, une meilleure croissance de plus de 12% et une progression de la flotte automobile devant atteindre, cette année, 4440 véhicules. Selon son prédécesseur, la croissance de l’entreprise a été, l’année dernière, de 12%, avec un parc automobile de 4000 véhicules, à avril 2018. L’entreprise, qui cible beaucoup plus les grandes sociétés, compte dans son portefeuille clients 156 sociétés, prévoit d’étoffer son offre pour atteindre, courant cette année, 176 entreprises, y compris les PME qui expriment de plus en plus le besoin de recourir à ce type de prestation, très en vogue sous d’autres cieux, faut-il le noter. L’objectif d’ALD est également de réaliser un plus grand taux de satisfaction de la clientèle et la diminution du taux de sinistralité des conducteurs grâce à des dispositifs introduits par la société en matière de formation, notamment le Safety Drive et le simulateur de conduite permettront de réduire le nombre des accidents. Il convient de rappeler que le loueur ALD Automotive propose une solution globale de financement automobile, services compris, dans laquelle une entreprise lui confie la gestion de son parc automobile. Le loueur assure le financement du véhicule neuf, pour location longue durée, et offre un choix modulable de fonctions techniques (prise en charge de l’assurance, entretien préventif et curatif, véhicule de remplacement en cas de panne ou accident entraînant immobilisation, assistance et dépannage sur tout le territoire national, gestion de la pneumatique…). Une réflexion a également été engagée pour le lancement d’un projet d’acquisition d’une flotte de scooters, véhicules très prisés par certaines entreprises spécialisées notamment dans la distribution. Rappelons enfin que le loueur ALD Auomotive, présent dans 48 pays, arrive à la seconde place du podium des entreprises spécialisées dans la location longue durée dans le monde et premier en Europe, avec un parc de 1,4 million de véhicules, dont 100 000 hors du continent européen.

La crise fait baisser la demande

La cimenterie de Sour El Ghozlane, l’une des plus importantes filiales du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), implantée au sud de la wilaya de Bouira, a enregistré  une production de 1 175 000 tonnes en 2017. C’est ce qu’a annoncé
El Watan - Economie

La crise fait baisser la demande

La cimenterie de Sour El Ghozlane, l’une des plus importantes filiales du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), implantée au sud de la wilaya de Bouira, a enregistré  une production de 1 175 000 tonnes en 2017. C’est ce qu’a annoncé, hier, le directeur général de la société, Bibi Brahim, à l’occasion des journées portes ouvertes organisées au niveau de l’usine. M. Bibi a rappelé que la production était de 148 000 tonnes durant l’année 2016. Néanmoins, l’usine enregistre une baisse en matière de demande du produit en raison surtout de l’arrêt des chantiers relevant du secteur de l’habitat et aussi de l’achèvement des projets structurants, à l’instar du tronçon autoroutier, des deux pénétrantes autoroutières de Tizi Ouzou et de Béjaïa, ainsi que d’autres structures relevant du secteur hydraulique. «Le dernier dossier de demande de ciment que nous avons reçu remonte au début de cette semaine. Il s’agit d’une demande de besoin en matière de ciment pour la réalisation de 2000 logement AADL au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou», a indiqué M. Bibi, ajoutant que la capacité de production annuelle au niveau de la cimenterie de Sour El Ghozlane est d’un million de tonnes. «30% de notre production étaient destinés dans un passé récent aux entreprises intervenant dans le cadre du projet de l’autoroute Est-Ouest», a-t-il rappelé. Pour se rapprocher et surtout dénicher une autre clientèle, la cimenterie a décidé récemment de l’ouverture de plusieurs dépôts de vente à travers les wilayas d’Adrar et de Tamanrasset. Cependant, la crise frappant les différents secteurs, notamment celui de l’habitat, a influé négativement sur les ventes et les recettes de cette société. Le responsable de l’usine a indiqué que GICA a mis en place, et ce conformément aux orientations des pouvoirs publics, une autre stratégie visant à conquérir les marchés extérieurs. Il a annoncé qu’une quantité importante du produit a été dégagée pour l’exportation. Sur un quota de 200 000 tonnes de clinker qui a été exporté vers des pays d’Europe, M. Bibi a indiqué que la cimenterie de Sour El Ghozlane a contribué à hauteur de 15 000 tonnes. Un autre marché a été signé et vise l’exportation de 500 000 tonnes de ciment vers le Gabon, a précisé le même responsable. S’exprimant au sujet du respect des normes environnementales, un investissement de près de 900 millions de dinars a été dégagé visant surtout le renouvellement et l’entretien des filtres et autres équipements. Des électro-filtres destinés à la préservation de l’environnement et surtout la santé publique ont été installés, a-t-on assuré.

Le projet de loi arrive à l’APN

Le directeur général du budget, Farid Bakka, a été auditionné hier par la commission des finances et du budget de l’APN à propos des dispositions du projet de loi organique des lois de finances. Cité par l’agence APS, ce responsable du ministèr
El Watan - Economie

Le projet de loi arrive à l’APN

Le directeur général du budget, Farid Bakka, a été auditionné hier par la commission des finances et du budget de l’APN à propos des dispositions du projet de loi organique des lois de finances. Cité par l’agence APS, ce responsable du ministère des Finances a souligné l’importance de cette loi qui introduit une réforme générale dans le mode d’élaboration de la loi de finances et de contrôle du budget de l’Etat. Selon ce projet de loi, le gouvernement doit présenter un plan de performance annuel avec des objectifs bien précis. Le même texte consacre la responsabilisation des ordonnateurs publics et propose une nouvelle présentation des lois de finances dont les prévisions budgétaires doivent être établies selon des actions globales et non par le ministère, a expliqué Farid Bakka. Une réelle restructuration du budget est prévue, en passant d’une structure basée sur la nature des dépenses vers une nouvelle orientée vers l’évaluation des résultats sur la base d’une série d’indicateurs. La nouvelle loi sera présentée sous forme de programmes traçant les politiques publiques, de sous-programmes définissant les moyens consacrés pour la mise en œuvre de ces politiques et d’actions détaillant l’utilisation des moyens. Elle consacre également la responsabilisation des ordonnateurs qui jouiront, pour la première fois, de la liberté totale de mouvementer les crédits et de basculer librement entre le budget de fonctionnement et celui de l’équipement, selon le directeur général du budget. Les gestionnaires publics seront tout de même tenus de rendre compte de l’utilisation des crédits budgétaires. «La législation actuelle se base sur le contrôle de l’exécution des crédits et néglige le contrôle des moyens utilisés pour réaliser tel ou tel résultat», a déploré le directeur général du budget. S’agissant des comptes d’affectation spéciale (CAS), un article du projet de loi a fixé les dotations budgétaires destinées à ces comptes à 10% des recettes réalisées par chaque CAS durant l’année N-1. «C’est une disposition très importante qui va nous permettre de réduire le nombre de ces comptes», a souligné Farid Bakka. En outre, la nouvelle loi organique proposée par le gouvernement impose le recours à de nouvelles formes de comptabilité. En plus de la «comptabilité de caisse» utilisée actuellement par les administrations et les entreprises publiques, les gestionnaires publics feront appel à la «comptabilité des engagements» en établissant des plans de décaissement mensuels, à la «comptabilité patrimoniale», très proche de la comptabilité commerciale, qui détaille la situation patrimoniale de l’Etat et à la «comptabilité analytique» qui montre le coût des différentes politiques publiques à travers la loi de règlement budgétaire. La Cour des comptes devient, quant à elle, le commissaire aux comptes de l’Etat en devenant responsable de la certification des comptes de l’Etat. Afin de pouvoir mettre en œuvre ce dispositif, l’administration des finances se penche actuellement sur l’informatisation de ses services en attendant la mise en œuvre du système intégré de la gestion budgétaire. Plusieurs textes, dont celui du contrôle financier et des études dans le cadre des projets d’équipement  seront parallèlement élaborés pour préparer l’application de la future loi organique.

Marché pétrolier : L’OPEP évoque des incertitudes sur l’offre

Des incertitudes multiples continuent à peser sur le niveau de l'offre mondiale de brut, a estimé hier l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son dernier rapport mensuel, repris par l’AFP. Ainsi, tout en révisant légèrement
El Watan - Economie

Marché pétrolier : L’OPEP évoque des incertitudes sur l’offre

Des incertitudes multiples continuent à peser sur le niveau de l'offre mondiale de brut, a estimé hier l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son dernier rapport mensuel, repris par l’AFP. Ainsi, tout en révisant légèrement à la hausse ses prévisions sur l’offre des autres producteurs mondiaux de pétrole pour cette année, notamment celle des Etats-Unis, l’OPEP juge toutefois «évident que des incertitudes demeurent concernant le rythme de croissance de l'offre non-OPEP pour le restant de l'année». Entre autres aléas devant donc peser sur l’offre, l’Organisation cite notamment les contraintes logistiques affectant les producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis, l’impact de nouvelles sanctions contre la Russie, les droits de douane sur l'aluminium chinois, ainsi que le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien. Malgré ces multiples incertitudes, l’OPEP indique néanmoins, à travers son rapport, avoir relevé de 0,01 million de barils par jour (mbj) son estimation de la production non-OPEP en 2018, celle-ci devant ainsi atteindre 59,62 mbj, soit une croissance de 1,72 mbj sur un an. Avec plus de 1,53 mbj, les Etats-Unis seront de loin les principaux contributeurs à cette croissance annuelle, devant le Canada (+0,28 mbj), grâce au pétrole de schiste. Concernant sa propre production de brut, l'OPEP relève également qu'elle a modestement progressé de 12 000 barils par jour sur un mois à 31,93 mbj en avril, selon des sources secondaires. L'Arabie Saoudite, l'Algérie et l'Iran ont en effet pompé plus le mois dernier, tandis que la production reculait dans d'autres pays, notamment au Venezuela, touché par une grave crise politique. «En dépit des importantes incertitudes concernant des fondamentaux clefs du marché, l'OPEP se tient comme toujours prête à soutenir la stabilité du marché pétrolier, aux côtés des producteurs non-OPEP» signataires de l'accord de limitation de production, en vigueur jusqu’à fin 2018, souligne en définitive l’organisation. Celle-ci, faut-il encore le souligner, a également revu à la hausse de 25 000 barils par jour son estimation de la croissance de la demande pétrolière mondiale pour cette année, la portant ainsi à 98,85 mbj, soit une croissance annuelle de 1,65 mbj. Une révision qui fait notamment suite à des performances économiques solides dans les pays développés de l'OCDE au premier trimestre de l’année en cours. A noter enfin qu’après la publication du rapport mensuel de l'OPEP, les prix du pétrole repartaient hier à la hausse, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnant 60 cents pour s’établir à 77,72 dollars, tandis que le «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juin prenait 31 cents à 71,01 dollars le baril.

De la viande importée pour diminuer la pression sur la production locale

Selon l’ANCA, 10 millions de quintaux de fruits et légumes seront commercialisés ce mois de Ramadhan à travers le territoire national. Une quantité à laquelle s’ajouteront 90 000 tonnes de viandes blanches et rouges, dont les prix seront moindres au
El Watan - Economie

De la viande importée pour diminuer la pression sur la production locale

Selon l’ANCA, 10 millions de quintaux de fruits et légumes seront commercialisés ce mois de Ramadhan à travers le territoire national. Une quantité à laquelle s’ajouteront 90 000 tonnes de viandes blanches et rouges, dont les prix seront moindres au niveau des marchés de proximité que ceux proposés sur les autres marchés, selon le ministère de l’Agriculture. Mais qui seront toujours loin d’être à la portée des bourses moyennes, puisque la différence avec les prix appliqués dans les boucheries, notamment, est presque insignifiante, allant de 100 à 200 DA le kilo. Ce sont les offices publics qui sont chargés d’alimenter les points de vente durant le Ramadhan en viandes, dont la production annuelle avoisine pour rappel les10 millions de quintaux, dont 5 de viandes rouges et 5 de viandes blanches. Des quantités supplémentaires de l’ordre de 50 000 tonnes sont importées pour être injectées sur le marché au niveau des points de distribution pour alléger la pression de la demande sur le produit local.

«Les problèmes de distribution reviennent régulièrement sans que des leçons soient tirées»

A chaque fois que le mois de Ramadhan arrive, le débat sur la disponibilité des produits, la régulation des prix et le contrôle de la qualité revient sur la table. Qu’en pensez-vous ? En vivant leur foi religieuse durant le mois sacré du Ramadhan
El Watan - Economie

«Les problèmes de distribution reviennent régulièrement sans que des leçons soient tirées»

A chaque fois que le mois de Ramadhan arrive, le débat sur la disponibilité des produits, la régulation des prix et le contrôle de la qualité revient sur la table. Qu’en pensez-vous ? En vivant leur foi religieuse durant le mois sacré du Ramadhan, les Algériens adoptent une nouvelle façon de consommer. Après une journée de jeûne, il est évident que les ménages soient tentés par la préparation de repas améliorés. Les comportements d’achat changent, impliquant une forte pression sur les produits de large consommation, que ce soit les biens d’épicerie ou les fruits et légumes, ainsi que les viandes. Le problème de la disponibilité de tous ces produits se pose chaque année. Les responsables chargés du commerce veillent scrupuleusement à ce que des stocks soient disponibles afin de prévenir toute perturbation dans les approvisionnements des commerçants. Cependant, en l’absence de maîtrise des circuits de distribution, souvent des pénuries sporadiques sont observées sur tel ou tel produit. Mais ce sont souvent sur les fruits et légumes que la pression est la plus forte. Cependant, s’agissant du marché des produits agricoles, il subit la présence d’une multitude d’intermédiaires faussant ainsi la formation des prix, ainsi que le rapport qualité/prix. Les consommateurs ont également une part de responsabilité par rapport à certaines pratiques commerciales au vu des comportements à la limite irrationnelle au moment de l’achat. Le contrôle doit concerner aussi bien le respect des prix, notamment leur affichage, que la qualité des produits et surtout les conditions d’hygiène, car s’agissant de biens alimentaires. Mais, le problème se pose toute l’année alors que les solutions sont conjoncturelles… La spéculation sur les produits de large consommation est omniprésente, surtout qu’un grand nombre de ces produits sont concernés par des subventions publiques. Le manque de maîtrise des circuits de distribution fait que des fuites sont constatées régulièrement sur les quantités, pénalisant ainsi les couches sociales les plus démunies (l’exemple du lait en sachet est frappant !). Effectivement, cela fait des années que les mêmes problèmes qui relèvent de la distribution des produits de première nécessité reviennent régulièrement sans que des leçons soient tirées. Le marché des fruits et légumes, de par ses spécificités, est celui qui est le plus difficile à stabiliser, même si l’on constate depuis quelque temps une certaine amélioration liée certainement aux performances constatées dans le secteur agricole. L’offre abondante de fruits et légumes de saison a atténué les pratiques spéculatives. Comment prendre efficacement en charge cette problématique ? Le secteur du commerce fait face à des défis. Tout d’abord, il y a lieu de renforcer le commerce de détail, qui représente un maillon essentiel dès lors que les détaillants constituent une sorte d’interface avec les consommateurs. Ensuite, la grande distribution mérite de connaître un essor pour faire évoluer les comportements d’achat des clients. En quelque sorte il faut développer le professionnalisme dans les pratiques commerciales. Enfin, la multiplication des marchés de proximité est souhaitée afin de servir au mieux les besoins des consommateurs. Ce sera grâce à ce type de maillage de l’activité commerciale que le contrôle et la régulation du commerce seront les plus efficaces. Qu’en est-il des mécanismes de lutte contre l’informel qui prolifère justement durant cette période ? Le secteur informel est malheureusement difficile à neutraliser dans les activités commerciales, car c’est à ce niveau par excellence que prolifèrent toutes sortes d’intermédiaires peu scrupuleux, exerçant parfois de façon occasionnelle. Il faut la conjugaison des efforts de tous, que ce soit les producteurs, les commerçants eux-mêmes, les différentes administrations, et surtout les consommateurs pour espérer éliminer les sources de la contrefaçon, éviter les produits d’origine douteuse, contribuer à stabiliser les prix, faire en sorte que les subventions publiques aillent aux plus nécessiteux, etc. D’ores et déjà, l’objectif premier est de faciliter la bancarisation du secteur informel afin de le ramener vers des circuits où il y a plus de traçabilité. Quel serait l’impact de la restriction des importations sur le marché des produits de large consommation ? Les restrictions à l’importation décidées par le gouvernement visent en réalité trois objectifs. Il s’agit en premier lieu d’ajuster la balance commerciale devenue déficitaire depuis 2015. En second lieu, c’est la protection de la production nationale de la concurrence déloyale. Et enfin, il est question de mettre de l’ordre dans les importations, dans la mesure où il existe des pratiques de surfacturations qui portent préjudice à l’économie nationale. Sur les 4400 produits que le pays importe annuellement, il y en a 850 qui sont interdits à l’importation. Cette liste sera probablement revue à la baisse du fait que l’interdiction sera remplacée par des droits de douane additionnels, rendant les produits plus chers, mais quand même disponibles sur le marché. Cette solution agrée les partenaires commerciaux de l’Algérie, dont l’Union européenne. S’agissant des produits de large consommation, logiquement ils ne sont pas concernés par les restrictions, sauf s’ils sont déjà fabriqués localement et donc seront disponibles sur les étals des commerçants.

Eternels effets d’annonce des pouvoirs publics

Comme chaque année en période de pré-Ramadhan, les pouvoirs publics multiplient les sorties pour rassurer les consommateurs sur la disponibilité des produits de large consommation, le renforcement du contrôle des prix et de la qualité sur le terrain. Qu
El Watan - Economie

Eternels effets d’annonce des pouvoirs publics

Comme chaque année en période de pré-Ramadhan, les pouvoirs publics multiplient les sorties pour rassurer les consommateurs sur la disponibilité des produits de large consommation, le renforcement du contrôle des prix et de la qualité sur le terrain. Que ce soit du côté du département de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche (MADRP) ou du Commerce, les promesses portant sur un mois de jeûne clément sans flambée des prix et sans pénurie, notamment avec l’interdiction de certains produits à l’importation se multiplient. La commission mixte en charge du suivi et de la facilitation de l’approvisionnement du marché en produits de large consommation a commencé à travailler dès janvier via des réunions regroupant les représentants des ministères du Commerce et de l’Agriculture, l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), l’Office national des légumes et viandes (Onilev) et l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC), ainsi que les services des Douanes et des opérateurs économiques publics et privés. Objectif : assurer un approvisionnement régulier du marché en produits alimentaires de large consommation durant le mois sacré, notamment pour le lait, les céréales, les légumes, les fruits et les viandes. Le cap est donc mis sur la satisfaction du consommateur algérien, connaissant ses habitudes alimentaires en de telles périodes. Plan spécial Ramadhan Ainsi, pour le ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a réuni la semaine dernière les cadres du secteur en prévision du Ramadhan et qui a effectué ce samedi une visite sur le marché de gros des Eucalyptus, «les produits sont disponibles en quantités suffisantes et une hausse des prix sera injustifiée en ce mois sacré». Même son de cloche chez Abdelkader Bouazgui. Intervenant le 8 mai dernier lors d’une rencontre consacrée au suivi de l’application des recommandations des Assises nationales de l’agriculture, M. Bouazghi répètera ce qui se dit du côté du gouvernement à l’arrivée de chaque Ramadhan. «Toutes les mesures nécessaires ont été prises, en coordination avec les services du ministère du Commerce pour approvisionner le marché national en produits nécessaires et en quantités suffisantes afin de permettre au citoyen de passer le mois de Ramadhan dans les meilleures conditions». Mais, sur le terrain, la situation est tout autre. En dehors des aspects liés à l’hygiène dans les points de vente, les conditions de distribution et d’étalage, les prix, qui étaient abordables fin avril début mai, ont, en l’espace de quelques jours, pris l’ascenseur. Tomates, oignons, carottes et bien d’autres légumes ont vu leurs prix passer du simple au double. Cédé entre 50 et 80 DA, le kilo de tomate s’est vendu à titre illustratif la semaine dernière entre 120 e 150 DA. Cela pour dire que la spéculation est bien ancrée dans les habitudes des commerçants, au moment où la frénésie des achats s’empare des consommateurs qui prennent d’assaut les marchés pour s’approvisionner en produits nécessaires pour la préparation du repas du f’tour, mais pas seulement, puisque le Ramadhan est le mois de tous les excès pour les Algériens. La demande est donc en hausse, les prix aussi. Le ministre du Commerce ne manquera pas de soulever ce point, estimant que le consommateur demeure le principal acteur sur le marché, insistant sur l’importance d’une consommation rationnelle. Ce que ne manquera pas de noter le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar. Frénésie de consommation «Il y a une demande anarchique sur le marché. Les gens se ruent sur les espaces de vente, alors que la disponibilité existe pour les produits interdits d’importation, dont les stocks de 2017 pourraient couvrir les besoins jusqu’à la fin de l’été. Ce qui pousse les prix vers le haut. Mais la tendance va s’inverser après la première semaine du mois de carême. Et ce, d’autant que nous serons en pleine période de récolte des fruits et de légumes de saison», nous dira M. Boulenouar, pour qui c’est l’occasion pour de nombreux commerçants  véreux d’améliorer leurs recettes sur le dos des citoyens, laminés pourtant par un pouvoir d’achat en pleine érosion. Globalement, même si les consommateurs ont une part de responsabilité à travers leur comportement dans la situation qui prévaut sur le marché des produits de large consommation en cette période de l’année, il faut dire que les questions des prix, de l’organisation des marchés et de la chute du pouvoir d’achat se posent toute l’année. Or, les pouvoirs publics ne prennent en charge toutes ces problématiques que périodiquement. Ce n’est, en effet, qu’avec l’arrivée du Ramadhan que le gouvernement se rappelle de la nécessité d’organiser un marché, marqué pourtant par de nombreux dysfonctionnements, pour lesquels les rencontres et les réunions sectorielles se suivent. Mais de quelle manière est pris justement en charge ce dossier ? Via des solutions conjoncturelles. «A chaque fois que le Ramadhan arrive, on nous ressasse la même chose, comme si la consommation et l’organisation du marché s’arrêtaient à cette période. En tant que consommateurs, nous voulons que les choses soient sérieusement prises en charge toute l’année. Sinon, pourquoi nos responsables se sentent-ils obligés de rassurer ?», s’interroge une mère de famille, pour qui le problème est plus profond. «C’est la gestion de tout un secteur qui est à revoir», soutient pour sa part un autre père de famille. «Ils (les pouvoirs publics, ndlr)savent que le marché manque cruellement d’organisation. D’où ces solutions d’apaisement», estime un retraité. L’ ouverture de marchés de proximité en est l’exemple. Depuis quelques années, le gouvernement dédie des espaces de vente à travers différentes régions du pays pour la vente des produits de large consommation. Des espaces où le producteur va directement à la rencontre du consommateur sans intermédiaire, selon ce qui est prévu. Cap sur les marchés de proximité Le nombre de ces points de vente est en augmentation cette année. Il est passé à 159, contre une centaine l’année dernière. Ces marchés, dont 9 à Alger, sont opérationnels depuis samedi théoriquement, leur objectif est de couvrir les besoins des citoyens à des prix raisonnables. Pour le ministre du Commerce, c’est une manière «d’alléger la charge sur les marchés traditionnels et de contribuer à la baisse des prix». En donnant cette précision, M. Djellab reconnaît donc que les marchés traditionnels ne suffisent pas. Ce qui est justement le cas. De nombreuses localités sont dépourvues de marché. D’ailleurs, à la place des marchés de proximité, dans les régions du Sud et les zones enclavées, des caravanes se chargeront de transporter les produits de base aux habitants avec les mêmes prix appliqués ailleurs. Pour le reste de l’année, ces mêmes populations, pour la plupart démunies, payent le double voire le triple du prix réel faute de marchés locaux régulièrement approvisionnés. C’est dire l’ampleur du travail à faire dans toutes les localités. Ce que rappellera le président de l’ANCA. «Le recours aux marchés est une preuve qu’on a un déficit en marchés de proximité, nous sommes pour cette solution afin de stabiliser les prix, mais on doit réfléchir à construire d’autres structures pour combler le déficit actuel», estime M. Boulenouar. En effet, selon les chiffres de l’association, l’Algérie accuse un manque de 1000 marchés de proximité. Et dire qu’un projet présidentiel a été lancé en 2010 pour la construction de 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1000 marchés de proximité. En 2017, ce chantier a atteint à peine un taux de réalisation de 30%... L’Algérie ne compte aujourd’hui qu’environ 1600 marchés entre gros (au nombre de 45), détail et proximité, alors que les besoins sont beaucoup plus importants, notamment avec l’extension des zones urbaines dans le cadre des différents projets de réalisation de logements toutes formules confondues. «On devrait avoir au moins 2000 marchés», notera M. Boulenouar, qui mettra par ailleurs en exergue le problème de l’informel. Un phénomène qui prend de l’ampleur pendant le Ramadhan, avec la multiplication des points noirs. Ce qui est également le résultat du déficit en marchés. «Mais où est le rôle des APC dans tout ça ?», s’interrogera le président de l’ANCA, avant de poursuivre : «Pourtant, les points propices à l’informel sont connus.» Des points dont certains ont été éradiqués pour réapparaître au bout de quelques jours. Les services du ministère du Commerce ont d’ailleurs relevé ce point à maintes reprises. En 2017, faut-il le rappeler, l’on a dénombré 1050 marchés informels rasés, sur les 1453 recensés en 2012. Toutefois, 85 nouveaux marchés informels sont apparus, alors que 216 ont fait leur réapparition après leur éradication. Et ce, faute justement de coordination entre les acteurs concernés par le suivi de l’opération.   Informel D’où la persistance des pratiques illégales dans un marché où beaucoup reste à faire pour venir à bout de toutes les défaillances. A l’informel et à la spéculation s’ajoutent, en effet, d’autres anomalies, à l’image de l’absence de la grande distribution, qui se limite pour l’heure aux grandes villes. Et aussi de la prolifération des intermédiaires, essentiellement sur le marché des fruits et légumes, où les producteurs et les consommateurs sont les moins favorisés dans tout ce circuit. D’un côté l’agriculteur ne tire pas grand profit de sa production, qui passe par d’innombrables mains avant d’atterrir chez les consommateurs à des prix loin d’être abordables. Ce sont les barons de l’informel qui profitent amplement d’un circuit de distribution complètement déstructuré. «L’agriculture ne saurait se développer en l’absence d’un circuit de distribution organisé et des opportunités d’exportation et une industrie manufacturière développée», a-t-il noté. Le ministre de l’Agriculture, qui a souligné que «le mois de Ramadhan est une occasion pour évaluer l’organisation des marchés des fruits et légumes et qu’il faut œuvrer à son optimisation» ; il a d’ailleurs déclaré la semaine dernière que l’agriculture ne saurait se développer en l’absence d’un circuit de distribution organisé». Mais que fait-on pour remédier à une telle situation ? Parler dans ce cas de mise en place d’agences bancaires au niveau des marchés de gros afin de recourir au paiement par chèque pour conférer davantage de transparence à la traçabilité des marchandises sur les marchés, d’un système informatique pour le suivi des indicateurs des prix au niveau des marchés de gros et de détail sur l’ensemble du territoire national, semble être une utopie.

«Pour Alstom, l’Algérie est un marché important et un positionnement stratégique» 

Rencontré à Sétif, lors de l’inauguration du tramway de cette ville des Hauts-Plateaux, le patron du groupe Alstom pour la région Afrique et Moyen-Orient nous parle, dans cette interview, de l’avenir de l’usine de montage de tramways implantée à A
El Watan - Economie

«Pour Alstom, l’Algérie est un marché important et un positionnement stratégique» 

Rencontré à Sétif, lors de l’inauguration du tramway de cette ville des Hauts-Plateaux, le patron du groupe Alstom pour la région Afrique et Moyen-Orient nous parle, dans cette interview, de l’avenir de l’usine de montage de tramways implantée à Annaba, sur l’expérience de Cital, sur les perspectives du marché algérien ainsi que du rapprochement Alstom-Siemens.  Propos recueillis par Ali Titouche Si on vous demande de commenter la cartographie des projets d’Alstom dans la région Moyen-Orient et Afrique, que diriez-vous et quelle place allez-vous donner à l’Algérie ? Cela fait plusieurs années que nous sommes sur le marché algérien, soit depuis une trentaine d’années plus précisément. Naturellement, donc, le marché algérien a depuis toujours été un des plus importants de la région pour le groupe Alstom. L’investissement dans les projets de métro et de tramways a fait que le marché algérien devienne un des plus attrayants, même si, avons-nous constaté, il y a aujourd’hui un léger ralentissement par rapport aux années précédentes. Je fais allusion à ce petit ralentissement dans les investissements d’EMA (Entreprise du métro d’Alger) et de la SNTF (Entreprise nationale du transport ferroviaire). Assurément, il y a encore des investissements à venir dans le métro et le tramway et nous restons ainsi confiants et optimistes sur l’évolution du marché algérien. Pour Alstom, l’Algérie est un marché important oui, mais c’est aussi un positionnement stratégique pour le groupe, étant donné que nous disposons de plus de 300 personnes hautement qualifiées sur ce marché, spécialisées surtout dans la conduite des projets, l’engineering, etc. Ce sont des ressources locales que nous gardons et nous utilisons sur d’autres marchés. Nous l’avons déjà fait pour des marchés au Moyen-Orient et nous comptons aussi les utiliser sur des projets en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest. Sur ce marché, nous comptons justement dépêcher nos ressources algériennes pour manager les projets d’Alstom dans cette région d’Afrique.      Les projets de tramways lancés par l’Algérie ces dernières années ont permis à Alstom et ses partenaires d’investir dans une industrie de montage à travers une plateforme située à Annaba. Quel sera l’avenir de cette base industrielle, si les commandes venaient à baisser et/ou à se raréfier, sous le poids de la crise financière que connaît l’Algérie, voire après la réalisation des projets de tramways prévus ? Sur la partie Annaba, où nous avons un investissement dans une coentreprise avec l’EMA, la SNTF et Ferrovial, nous sommes effectivement en train de livrer les derniers trains assemblés à Annaba. Cependant, cette entreprise continuera à vivre grâce aux travaux de maintenance de tous les trains que Cital a mis sur les rails. A terme, il y aura plus de 200 trains qui passeront aux ateliers de Cital pour les besoins de maintenance. Je vous rappelle aussi que nous sommes sous-traitant de la Setram, qui est la société chargée de l’exploitation des tramways algériens pour tous les travaux de maintenance des infrastructures.    Vous voulez dire que la maintenance des tramways et des infrastructures est la future vocation de l’usine Cital ? En partie oui, mais il y a aussi le marché du métro qui promet de belles perspectives. Nous sommes en train de discuter justement avec l’Entreprise du métro d’Alger sur les perspectives de ce marché. Nous avons aussi les trains régionaux qui promettent d’autres perspectives ainsi que les trains Coradia prévus pour l’Algérie ; un dossier qui souffre malheureusement d’un petit blocage que nous espérons surmonter, car il y a un vrai besoin en trains régionaux. Nous avons bon espoir que Cital puisse reprendre cette activité, puisque nous avons préparé toute la partie industrielle nécessaire à cette activité. Nous avons le marché des 17 Coradia et nous espérons réaliser à terme les projections de 80 trains initialement faites. La SNTF est intéressée. Le ministère des Transports aussi. Donc, j’ai bon espoir que Cital puisse se développer davantage et étendre son activité industrielle aux trains Coradia. Cital a-t-elle vocation à grandir davantage et à négocier des contrats à l’étranger ? En Afrique par exemple… En effet. Nous avons le projet de la ville tunisienne Sfax comme exemple. Elle est la prochaine cible de Cital en matière d’approvisionnement en matériel roulant. Des négociations ont été menées avec des responsables de la ville de Sfax qui sont venus visiter Cital. Les études sont en cours et l’appel d’offres va sortir probablement d’ici la fin de l’année. Quel bilan pouvez-vous dresser de l’expérience Cital ? Avez-vous d’autres ambitions et/ou projets sur le marché algérien ? Nous venons d’inaugurer le tramway de Sétif après celui de Sidi Bel Abbès et de Ouargla qui sont en exploitation au niveau matériel roulant. Au niveau maintenance, vous avez le matériel roulant (48 rames) au niveau d’Alger qui est maintenu depuis 2008, Oran aussi (30 rames), Constantine (24 rames), où la maintenance du matériel roulant est assurée exclusivement par Cital qui est sous-traitant de l’exploitant Setram. Donc, l’expérience est là, les process sont de qualité et de dernière génération et nous avons bon espoir que cette expérience puisse s’exporter. Cette ambition était même à l’origine de la création de cette joint-venture. L’objectif était de rayonner sur le continent africain d’abord et d’élargir le champ de vision de Cital sur le reste de la région. Cital a investi sur beaucoup de compétences techniques depuis sa création, tant sur la base industrielle de Annaba qu’en terme de management des projets et d’engineering. Nous avons investi dans l’intégration, puisque nous avons aujourd’hui beaucoup de fournisseurs locaux. Nous avons quelque chose comme 300 références algériennes, tant au niveau de l’assemblage qu’au niveau maintenance et infrastructures. Nous avons par exemple des fournisseurs algériens sur les parties vitrage et câblage et nous sommes en train de négocier avec un autre fabriquant de cartes électroniques. Nous avons pu ainsi donner naissance à un écosystème de sous-traitants et à une base de compétences grâce au transfert technologique. Nos fournisseurs algériens peuvent également s’exporter avec nous sur d’autres projets en Afrique et/ou dans la région MENA.   Dans le monde, la baisse de compétitivité d’Alstom est-elle à l’origine du rapprochement avec Siemens ? C’est plutôt le contraire ! Vous avez le cas de GE qui a racheté la partie Power d’Alstom il y a de cela deux années, parce que le marché est en baisse et qu’il y avait un problème de charges. Le rachat d’une partie d’Alstom par GE était plus une consolidation qui s’était faite à cause du problème du marché. Avec Siemens, c’est plutôt le contraire, puisque vous avez deux compagnies qui se développent, parce que le marché est en développement. Les deux compagnies sont en bonne santé ; les résultats sont en progression. Le rapprochement des deux compagnies est une préparation de l’avenir. On se prépare pour la digitalisation, l’autonomie du transport… des défis qui nécessiteront des investissements importants, les financements et les compétences des deux compagnies. C’est une consolidation positive pour les besoins d’un positionnement stratégique sur le marché mondial.   En France, le groupe Alstom vit-il réellement de la commande publique ? Le marché français reste solide pour nous, mais il est un des marchés de la région. L’Europe, la France comprise, ne représente que 40% de l’activité d’Alstom. Les 60% restants des marchés d’Alstom sont en Asie pacifique, au Moyen-Orient, aux Etats-Unis et en Afrique. Vous pouvez ainsi constater qu’Alstom a réussi à s’implanter un peu partout dans le monde, alors que Siemens reste plutôt sur le marché européen. Mais avec cette compagnie, nous allons développer davantage la partie digitalisation et signalisation, où Siemens est un peu plus fort que nous, alors que cette compagnie va utiliser la force d’Alstom en termes de positionnement sur les marchés extérieurs.  

Get more results via ClueGoal